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Marité de Vos K
26 octobre 2011

Où suis-je qui ?

Manifestation cette nuit dans l'Appartement.

- Non, dit l'Inconnu,  c'est un coming out rencontrant un coming in qui a provoqué un choc de pressions.

- Exactement dit le professeur Übernix, basses pressions, hautes pressions, rencontre de flux contraires, réaction épidermiques, agitations, échanges flux, fluides.

- Je ne comprends rien, je leur dis, que pasa ?

-  C'est le bout de néant,  dit Braise, que tu as rapporté du marché samedi dernier.

- Je l'ai jeté.

- Erreur ! Il a giclé en gidouille, il s'est échappé dans l'Appartement. Jusqu'à hier on en a repéré trois éclats.

Cinq fait Dracula avec sa main gauche, doigts écartés, cinq.

Cinq éclats de néant aujourd'hui dans l'Appartement, cachés ou pas, dans les coins, sur les murs, ils se rejoignent, ils se recoupent, Dracula ajoute l'autre main, trois doigts, il y en a huit morceaux, ah non, neuf ! Mince, ça va s'arrêter quand ?

- Le problème dit Frédéric, c'est pas quand, c'est où.

- Pas de panique, lance Carabosse, dans les cas graves, on peut compter sur moi.

Alors, il faut bien que je m'y mette, j'enfile ma robe noire, mon chapeau pointu, mes chaussures à clous, j'empoigne le manche de l'aspirateur de néant et hop, j'enclume, je fouire, j'asparte et j'explane l'Appartement. Un siècle passe et tout est propre, tout est neuf, tout est... mince, tout est vide !

Où sont les meubles, les portes, les miroirs, les tissus ? Où sont les personnages ? Où sont les fenêtres ? Où sont passées mes vies ? Où suis-je qui?

J'ai inversé la mécanique à souffle, tout est parti dans le mauvais sens mais la pompe à rien s'est avalée, plus moyen de faire machine arrière.

- T'inquiètes EtiraM, dit CirédérF, je vais pliquer l'inverseur de rien.

- ????, je  réponds.

A peine je sens l'aspiration de la Grande Ventouse, sitôt j'entends le bruit de La Tornade, et nous sommes emportés dans un vortex de chiffons, de chaises, de vaisselle, toutes les touches de l'ordinateur se sont envolées, s'entrechoquent les mots, des méchants et des bons, des mots de pouvoir et de haine, des mots d'amour et de la poésie.

Tout roule, tout flotte entre deux airs, tout bouscule et tout hurle et stop:     silence brutal. 

Je me retrouve en train de taper sur le clavier, Frédéric est assis sur l'imprimante, Braise ranime Dracula, plat comme une feuille de journal, Alice et Albert sont dans le placard, sur le canapé Troudup serre Léon dans ses bras et tous les autres, Dolstein, Ragazzi, Astrid et Fabiola, Mani, les latin lovers et les trois psy du Petita, Parsinabule, Mandrake et les nains, tous, tous, et tous ceux que j'avais oubliés, Plidec Storma, Antonin et la Chimère, Gentiane, le danseur amputé des deux jambes, et les autres. Tous ils sont là, éparpillés sur le plancher, sur les murs, au plafond, sur les vitres, partout, secoués, défaits mais surtout surpris d'en être revenus.

- Ouf, que je dis, résumant magistralement le sentiment général, je vais faire des pâtes.

Bref, pensé-je en mon for intérieur légèrement effondré, Nous l'ont échappé belle.

 

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