A la tienne, Marcel !
- Monsieur et Madame ont un fils: comment s'appelle-t-il ? demande Nono au comptoir.
- Ben les parents comment ki s'appellent ? demande le Souche.
- On s'en fout, Achille, c'est le nom du fils que j'demande.
- On peut pas jouer sans les parents, dit le Souche.
- Oh là là ! il est copieux çuissi, dit Troudup, à ton âge t'as pas besoin de tes parents !
- Eh ben alors, dit le Souche, vas-y, t'as qu'a l'dire comment ki s'appelle le fils !
- J'en sais rien.
- Ouais, dit Nono, c'est ça.
- Alors i dit ki sait pas et c'est lui qu'a raison ? I s'appelle Issaipa le fils ?
- Nan, dit Nono. Jean Sairien.
- Faizy un dessin, dit Troudup, i va pêter une durite.
- Tu sais lire ? demande Nono en sortant un stylo.
- Pas après cinq tournées dit le Souche, et j'm'en fous, ilaka s'ap'ler komiveu le fils à personne.
- Je r'mets la même ?
- C'est ça, dit Troudup, envoie la p'tite soeur.
Là-dessus, Achille Souche s'effondre, terrassé par une attaque de son dernier neurone sobre, en murmurant la p'tite soeur, la p'tite soeur.
Et moi, je me dis:
- Tu dois sortir du Petit Renard, tu as passé trop de temps dans ce bar, ça porte au coeur.
A moins que ce soient les effluves de pastis baraqué qui aient suffit, quoiqu'imaginaires, à me donner la face de tek (je suis un nécrivain, je ne peux pas dire gueule de bois, hips).