Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marité de Vos K
18 mai 2010

Par dessus tête

Robert Dieu

Depuis que j'habite l'Usine, dans Batbourg III, j'ai perdu de vue mes activités antérieures. Je suis un autodidacte, et un pragmatique, c'est à ce titre que je suis un des fondateurs de Transmen Genetiks. Je sens les tendances, j'ai des idées applicables immédiatement, c'est ma qualité, Berman et Dolstein y collent des théories. Le trou, c'est pas un sujet!

- Vous pouvez toujours en rire, Robert, dit Fabienne Berman, mais Le Trou est universel, dans toutes les langues, dans toutes les cultures nous retrouvons le Trou.

- Absolument, dit Paulette Dolstein, Le Trou touche à tout, du plus trivial au métaphysique, car en effet, au commencement était Le Trou.

Quand je vois ce qu'elles font avec un pauvre trou, ça m'amuse, c'est tellement simple, un trou, à quoi bon en faire une philosophie.

Est-ce que je pense à ça? Ah oui, tiens, je pense que voilà une chose qu'on ne peut pas vendre, tout le monde en a. Et puisque tout le monde en a, tout le monde a les mêmes besoins, occuper le trou, soigner le trou, décorer le trou. C'est ça, la Loi du Trou, l'offre et la demande.

J'ai vendu beaucoup de ces objets qu'on commande par correspondance et qu'on reçoit sous paquet discret.

J'ai vendu beaucoup de ces choses inutiles, de mon point de vue, mais indispensables à mes clients.

J'ai vendu aux hôpitaux des anus artificiels, ah tiens, oui, j'ai vendu des trous, ah! ah! j'ai même vendu des trous!

- Pour moi, dit Bruno Ragazzi, le banquier des Transmen, les trous ne sont pas un sujet de plaisanterie, je dois les gérer, les évaluer, les combler. Nous sommes soumis à la tyrannie des trous.

- Oui, dit Dolstein, et nous y finirons tous.

- De profundis,  conclut Dieu

Publicité
17 mai 2010

cul, bite, couille

Fabienne Berman

Ah! je déteste quand Dolstein prend son ton de Mémère à ses chiens!
Les orifices sont des trous, OK!
Oui il a du Ça dedans, mais on n'est pas toujours en uniforme, on peut se lâcher en civil non? On est dans le Blog de l'Appartement, pas à la Sorbonne!

Corinne est bien d'accord, il y a toujours ce moment où on la regarde de travers, elle rit trop fort, elle est  trop ci, trop ça, il faudrait qu'elle mette une culotte sur la tête pour tout fermer, ça l'énerve.

 

- Les princesses vont aux toilettes, les princesses pètent! Et la salle de bains, c'est pour se laver le troufignon aussi! Troufignon, con, nénés, jouir, baiser, rigoler!

Fabienne approuve

- Heureusement que le Troudup s'endort, et heureusement qu'il y met de lui, le pauvre gars.

- Ben tiens, dit Corinne, Satan l'habite, ah! ah!

- Oh ben oui, que répond le Troudup, oh ben oui, y a pas qu'le cul dans la vie, y a aussi la bite et les couilles. Allez hop, le Léon, on file au Petit Renard, le Nono va croire qu'on est fâchés.

Devant le Petit Renard, un couple hésite, tout en noir, costume cravate et robe informe. Nono les regarde de travers par la fenêtre du bar, il préfèrerait qu'ils s'abstiennent ces deux-là,  des Témoins de Jéhovah, c'est sûr. Mais ils entrent.

- Qu'est-ce que j'vous mets? leur dit-il, laissant percer son désir de leur en mettre une, au moins.

Bien sûr, pense Berman, acte manqué très clair, et elle note, c'est une consciencieuse.

- La Boassonn Lokâl, répond le type avec un accent que Nono ne parvient pas à identifier.
Le marketing moderne est entré chez les Témoins, aujourd'hui, ils se fondent dans les coutumes indigènes pour passer le message en douceur. Berman note, fructueuse occurrence pense-telle.

- Et deux pastagas tassés, deux!

Troudup, surpris par cette clientèle inhabituelle, mais aussitôt rassuré, appelle son petit déjeuner:
- Le café calva, et le croissant.

Nono les pose sur le comptoir avant que Troudup ait fini sa commande,
- et le p'tit blanc sec pour la maison.

- Ah merci, ça décape, j'en ai besoin! Alors les gars, lance-t-il, fraternel, aux deux Témoins, la vie est belle?

- Oh Ui! répondent-ils en chœur, très heureux de tomber sur un vrai croyant, Ui, La Viye Eye Twès Bêl, sous l'effet de la joie, ils avalent cul-sec leur pastis baraqué.

- Allez, c'est la mienne! balance le Troudup.

Et le Nono de servir la même, au fond des yeux un grand sourire et des étincelles dans la moustache.

Et Fabienne Berman de changer ses plans, à la table du fond, elle range son bloc et sort son Mac, le met en mode enregistrement, son et image. La journée commence bien, elle en a les neurones qui crépitent.


13 mai 2010

Crise de foi(e)

Paulette Dolstein

Cette accumulation de considérations culinaires est assommante.
Serait-ce un tournant, un symptôme de solidarité femelle?

"Entre nous, on se comprend" dit-elle.

Marianne, Alice, Marité, Rachel et les autres seraient une seule âme dans plusieurs corps.

Où êtes-vous donc mesdames?

Pas dans vos estomacs, aucun doute, dans l'exaltation des sens, certes, mais, alibi usé: c'est pour les autres.

Personnellement, cette logorrhée de recettes me dégoûte, je me sens transformée en beignet poisseux.
Vous me plongez dans un méli mélo de tripes, de crème, de fruits de saisons, de sucre et de sel, de pluies indécentes en mai, de nuages comestibles, de nez qui sentent et qui coulent.

A Batbourg, fort heureusement, je suis au calme avec mes chiens dans le retrait de mon cabinet.

- A la semaine prochaine Astrid.

Il y a des jours, comme ceux qui viennent de passer, où je m'en trouve spécialement satisfaite.

- Oui monsieur Troudy... sur le divan, non, Léon ne dérange pas.

- Commençons:

9 mai 2010

Management de crise

Au Petit Renard

Sacré chambard au Petit Renard, le patron est furax.
Le Norbert ne décolère pas, par les yeux il lance des éclairs, par la bouche il marmonne, par le corps il jugule sa rancune: c'est un silencieux.
Même le Léon ne lui arrache pas un rictus. D'habitude, ils causent


- Salut mon Léon, ne lui dit pas le Norbert aujourd'hui, je te sers un canon?

- Oui, que répondrait Léon, vas-y mon Nono.

et le Norbert de lui servir une belle bassine d'eau fraîche au pastis, mais juste une pointe, le Léon est en désintoxication terminale.

Léon a passé la tête, il a senti l'orage et il est reparti en balade dans les rues de Batbourg, vidées par la télé, c'est l'heure du film.

Norbert a mal mangé, le dîner était infect, il faut  virer la cuistote, Norbert n'est pas un vireur.

Mais il va devoir sévir, le scandale déborde, ils en ont mangé, le ver est dans les clients.

Tarte desséchée  aux légumes bouillis, pâte feuilletée à la graisse de synthèse, achetée toute faite à l'Heureux Marché, trop cuite, refroidie aux courants d'air de la rue, réchauffée au micro onde.

Bourguignon pas cuit.
Tarte encore au dessert,  fraises pas mûres, pâte brûlée, trempée de jus de fraises cuites au micro ondes et en bouquet, un "moelleux" au chocolat plus farineux que chocoleux, écrasé par la honte au fond de son ramequin.

Norbert est un gentil, ça dure depuis deux mois, s'il n'arrive pas à l'éjecter de la cuisine, il va être obligé de la tuer.

8 mai 2010

Wouah...

Léon

Wouah! Wouah! Wouah! Wouah! Wouah!
Wouah? ... Wouah? ... ?...

Les chiens d'ici ne sont pas comme chez moi.
C'est l'accent on dirait, j'ai l'aboi parisien, vu que je suis né vers les Batignolles. Batbourg, c'est après.

Wouah?

Qu'est-ce que je fous là au fait?
C'est pas Batbourg, c'est grand, c'est vallonné, il y a des oliviers, des lilas, des jardins frais, c'est quoi ici? C'est où?

Je lui dis Léon, qu'est-ce que tu fiches ici? Je ne suis pas ton Troudup!  tu n'es pas censé me suivre partout, je suis en Provence.

Je suis un chien qu'il répond, je suis, c'est ma nature: Wouah!

Il n'est pas content, il faudrait le renvoyer chez lui, je ne sais comment faire, téléportation?

Wouah!  Wouah! Wouah!

C'est fait, il est parti.

   

Publicité
2 mai 2010

My hart belongs to daddy

Denise de Lhéry

Je n'entre pas dans ces histoires, les fantasmes, les chiens, les cultures qui produisent des imaginaires.

C'est compliquer les choses pour pas grand profit.

Moi je m'occupe de Batbourg, l'histoire de Batbourg, je m'occupe de la mairie, je suis là pour les gens, le reste, qu'est-ce que c'est? Des turlupinades, voilà.

Madame Dolstein... enfin... elle n'est pas d'ici.

Ses discours de psy, ses regards de psy, ses chiens de psy, je peux vous dire que ça ne me fait ni chaud ni froid.

Mon enfance aurait créé ce que je suis aujourd'hui?

Non mais quelle plaisanterie!

Je ne me suis jamais mariée et je peux vous dire que mon enfance n'y est pour rien, au contraire.

J'aimais beaucoup mon père, un homme droit, honnête, un modèle, l'homme étalon.

Mon père, dans mon coeur c'est toujours papa.

Je n'ai jamais trouvé aussi bien que lui, c'est tout. Le moule est cassé.

Exactement le contraire de ce que dirait madame Dolstein!

1 mai 2010

La Dame aux Chiens

Paulette Dolstein

Ah Madame voilà du beau fantasme, il est du pays de celui qui l'a fait! c'est du solide, de l'encadré.
C'est presque satisfaisant de voir à quel point l'invention est rationalisée par la culture et l'éducation.
Pinochio, Cendrillon, Dracula, la modernité s'empare des grands mythes mais n'en a pas encore produit.


- Tout de même
madame Dolstein, dit Louka, je vous trouve gonflée, vous qu'on appelle La Dame aux Chiens, de jouer les chochottes.

- Je ne vois pas que l'avis des Batbourgeois aurait à voir avec l'encadrement des inconscients.

Un feulement qui est un rire, c'est Frida, depuis son loin, qui vient soutenir Louka
- Vos voisins non, mais vos chiens oui.

- Mais oui, dit Dolstein, le mystère des chiens,

et elle rit, c'est rauque, un sanglot, et les grands chiens noirs la suivent, indifférents, hiératiques.

- Je les ai vus, dit Louka, au pied du divan, sous le bureau à vos pieds, devant la porte, gardant la sortie, l'orthodoxie et l'inconscient débordeur du patient allongé.

La Dame aux Chiens, bergère du troupeau et ses auxiliaires à quatre pattes, gardien des ouailles, La Dame aux Chiens s'en fiche, elle est partie.

26 avril 2010

A cause d'Albert ?

Marité

Je croyais que c'était à Marianne, cette histoire de poêle, mais c'est Alice qui est venue.

J'ai voulu changer le prénom, je pensais à une erreur, j'ai collé Marianne à la place d'Alice,  il a fallu changer Albert, j'ai changé Albert, j'ai mis Jean-Paul, le mari d'Alice, un homme très discret, presque absent de sa vie privée, très présent au travail.

Mais la plaisanterie sur le tri à bêtise ne lui va pas, Jean-Paul est indifférent aux autres, c'est pourquoi la bêtise ne le dérange pas, il ne la perçoit pas.
Et il ne s'intéresserait pas à la notice d'une poêle, même pour en rire.

J'ai cherché un autre proche de Marianne, je n'en ai pas trouvé qui ait sa place dans ce contexte.

Non, c'était bien Alice, c'était bien d'elle finalement, je ne m'y attendais pas.
Alice change, sans moi, elle m'échappe en s'épanouissant.

A cause d'Albert?

Elle a raison, c'est moi qui l'ai enfermée dans un cadre rigide, à cause de moi qu'elle ne respirait le grand air.

Ce que j'écris a des conséquences que je n'étais pas prête, jusqu'à l'Appartement, à supporter.

22 avril 2010

A l'attaque!

Corinne Mars

Ce que ça coûte?
Moi je peux vous le dire ce que ça coûte: 3 euros 45
au lieu de 6.90, en promo à L'Heureux Marché!
C'est exactement le prix de l'ambition, mesdames, et une petite ambition, il n'y en a que dix dans le paquet.
 
Il faut risquer, c'est ça le truc, il faut oser y aller pour tâter de l'homme.

J'en ai rencontré un, on buvait un verre par ci par là, un jour, il m'invite chez lui, c'était pas mal, un peu trop bien rangé, pas au top point de vue déco, mais pas mal
.

On boit un verre, deux verres, je vais aux woua woua, et qu'est-ce que je vois? Un mur entier de boîtes de suppositoires?!
Ça m'a refroidie je peux vous le dire, je suis rentrée chez moi direct, pas au revoir pas merci.

Il n'y a pas que des bonnes surprises, mais il y en a, faut se remuer.

C'est pas dans les contes de fées qu'on va chercher une vie d'amour, ou une année, une nuit, ou un peu d'amour, c'est dans la vie, moi je vous le dis.

nt face="tahoma, arial, helvetica, sans-serif">Je n'ai pas encore trouvé l'oiseau rare, mais je le cherche et pas dans les pochettes surprises.

Alors pour commencer, au moins faites comme moi, achetez la boîte de dix capotes en promo, c'est un début.

BOU-GEZ-VOUS!!!

15 avril 2010

Ne rien faire!!

Marianne

Ouh! De l'air, de la joie, un peu de rien s'il vous plaît!
C'est le printemps, non? Ce soir, apéro dînatoire au jardin.

Légumes crus, sauces variées:

- Tous les légumes  de saison au marché, carottes, radis, champignons, concombre, chou-fleur, navets nouveaux, endives, trévise, plus tout ce qui vous fait plaisir.

- Les éplucher, les rincer rapidement, surtout ne pas les laisser mollir dans l'eau, les couper en bâtonnets, lamelles, bouquets.
Citronner légèrement.

Les sauces:

- Faire une mayonnaise basique, la diviser et parfumer chaque coupelle à son goût, concentré de tomate et piment, poivre et cumin, citron menthe, etc.

- Sur une base de crème fraîche, faire la même chose,  bleu de bresse ou roquefort +   tabasco + cognac, moutarde + vinaigre balsamique + raifort.

- Un ravier de mes sardines à l'harissa.

Mes boulettes de viande façon kefta:

- Bifteck haché, un œuf ou deux, les épices que vous aimez, beaucoup de persil haché avec des oignons nouveaux et  de l'ail, une pointe de citron, de la menthe séchée, du piment en poudre, pas trop de sel

- Bien mélanger, moi j'y mets les mains, je n'ai rien trouvé de plus efficace.

- Laisser une heure au frais, pour que  les arômes s'exaltent.

- Façonner des boulettes petites, les saisir vivement à la poêle, les mettre aussitôt dans un grand plat qui ira au four pendant que les invités arrivent.
Les boulettes finiront de cuire, les saupoudrer de coriandre fraîche en dernière minute.

- Couper en cubes un assortiment de pâtes cuites, Cantal, Gruyère, Comté, en poivrer une partie, paprika pour une autre et le reste sans rien pour ceux qui n'aiment pas les épices.

Une corbeille de du pain de campagne, des fruits frais épluchés, coupés, et des sorbets maisons:

- Mixer des fruits congelés, avec très peu de sucre et un blanc d'œuf pour la liaison.

Quelques bouteilles, du blanc, du rouge, de la bière fraîche, des jus de fruits, de l'eau.
Et c'est tout.

Voilà mon programme pour aujourd'hui.

Ce n'est pas compliqué de se faire plaisir et de passer d'agréables moments entre amis et voisins.

Ne Pas Oublier mes cigarillos, et voilà.


Publicité
<< < 1 2 3 4 5 > >>
Marité de Vos K
  • Ce blog reçoit les GENS DE L'APPARTEMENT, qui arrivent tout droit des manuscrits où ils sont nés. Les textes d'où ils viennent seront mis en ligne dès que les aspects techniques de leur diffusion seront réglés.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité