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Marité de Vos K
23 juillet 2013

Concaténation ? Sublimation ? Mélasse !

Dans la chaleur de la canicule nos fluides s'expriment, coulent et se confondent.

Voilà que Ceux de L'Appartement sont liquéfiés, formant lentement des rus irisés, des rivières colorées, des fleuves lourds, des lacs artificiels retenus par des barrages qui vibrent, trémulent et explosent comme un volcan généreux.

Et la mer, et l'océan et le ciel pleins de Tous, ça s'emmêle, ça palpite, ça s'interplace et ça s'agglomère par des liens si fins qu'on ne les voit pas, si puissants qu'ils nouent le monde entier à la cellule unique du Soi, Eux, Nous:  Ceux de L'Appartement.

Bref, j'ai chaud.

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10 juillet 2013

Et tout le reste (n')est (que) littérature

- Je suis prête, dit Braise, je suis prête, dépêche-toi, vite, on va rater le début.

- Il n'y a pas de début, dit Dracula, ni début, ni fin, rien à rater.

Et hop, ils s'envolent.

- Bonnes vacances, dit Louise K. dans le vide.

Elle attend son tapis volant pour partir elle aussi.

- Le voilà !

Et hop, envolée.

- Bonnes vacances, je lui lance, et moi aussi j'attrape le rêve qui passe et je pars.

Braise et Dracula sont partis pour La Recherche du Temps Perdu, ils espèrent rencontrer Proust, ils ont choisi l'option manuscrit, avec les paperolles et l'odeur encore prégnante des fumigations de Marcel.

Louise K. part pour Le Maître et Marguerite, une édition ordinaire, ce qui l'intéresse c'est l'histoire, les mots, l'enquête. Est-ce que Ponce Pilate avait cette migraine, est-ce que Le Maître était fou, jusqu'où Marguerite l'aimera-t-elle?

Et moi, pas besoin de réserver, je repars pour Les Mille et une Nuits, Shariar, Shéhérazade et Dinarzade. Je me suis raconté mille et une fois l'histoire, j'y suis allée, j'y suis retournée et pourtant, elle me manque encore.

 

18 septembre 2012

Euh ?!

En effet: euh ?! pense La Taulière en son for intérieur 

Que vont-ils faire ? Puis-je ou dois-je laisser s'introduire ici Dieu et Bernina 830?

- Qu'est-ce que ça peut donner ? se demande-t-elle.

- J'ai envie de dire, création, j'ai envie de dire nouveauté, j'ai envie de dire révolution, j'ai envie de...

- Eh! Fabienne, ça suffit, lâche l'affaire, on n'est pas dans la presse pipeule, ici! Ici, c'est l'Appartement figure-toi, dit Astrid qui n'a quitté son ouvrage que le temps de s'insurger. Elle est très concentrée, c'est la première fois qu'elle fait le thème astral d'une machine à coudre.

- Ouais, ouais, dit Troudup, elle a raison, Astrid, c'est pas SBSC ici!

- SBSC? dit Fabienne, connais pas. Elle aime les commentaires, comment faire ses analyses de consommateurs sinon ? SBSC, jamais lu, jamais vu, alors, qu'est-ce que c'est ?

- SaBiteSesCouilles! lance Troudup, très content.

- Merci, répond Fabienne sincère, et elle note. Est-ce que ça ne serait pas le moment ? Au lieu de tergiverser avec des Elle, Lui, Playboy ou Closer, pourquoi pas dire les choses ? Car enfin, de quoi parle-t-on.

- Ouais, ouais, commente Troudup, mais y a pas que  la bite et les couilles

Le temps que Fabienne, très étonnée que Troudup éprouve le besoin d'une précision, se tourne vers lui pour noter la suite, il termine

- Y a le cul aussi.

 

29 juin 2012

Interlope

- C'est quoi  interlope ?demande Esther qui n'est pas cinéphile et ne se doute pas qu'elle fait hommage à Jean Seberg dans Pierrot le Fou.

Donc elle demande c'est quoi interlope? et pas c'est quoi dégueulasse ?

- Interlope, c'est l'entre deux mondes, je réponds, entre truands et bobos, entre échangistes et puritains. En répondant je pense interlope c'est dans chez moi, interlope c'est ici, entre eux et moi, entre moi et moi.

Esther, ça lui va, mais moi, je suis troublée, je dois creuser.

-  Pas la peine d'aller chercher trop loin, dit Dolstein.

- C'est bien la première fois que vous me dites de ne pas chercher loin ?

- A qui parlez-vous ?

- A vous ! Qu'est-ce que c'est que cette question, je vous parle à vous, Paulette Dolstein !

- Eh bien oui, vous me parlez à moi et moi je n'existe pas.

- Ah là là, toujours cette vieille lune, réalité, imaginaire, comme si c'était pertinent. La carte n'est pas le territoire, elle en est une représentation subjective, nous le savons. N'empêche que je vous parle, et que je suis en lien aussi avec le plugged monde puisque je suis sur le Net.

- Ah putain, bite, couilles, faites pas chier ! dit Troudup.

- Peut-être, je lui réponds, mais vous posez virgules et point d'exclamation, alors les formes, vous les mettez aussi.

- C'est pas moi, bandes d'emmerdoukeuses ! Je m'fais mettre c'est pas moi qui mets, c'est La Taulière, moi  j'mets des mains à la pâte, des mains aux culs, la main la bite, merde, pas la tête, putain! Merde alors! On s'fait chier dans c'blog depuis qu'elle a eu le coeur à l'envers l'autre! C'est désert ou fromage de tête! Merde et merde!

Il a raison Troudup, ça commence à bien faire.

- Pense à ton père ! me lance une voix depuis très loin, très loin, je ne sais qui m'envoie cette bouée.

- C'est moi eh patate ! C'est moi, eh peau de fesse ! C'est moimoi, ta Marie-Thérèse!

Bien sûr, c'est elle, elle c'est moi,

- T'as raison, t'as raison, je  réponds, je vais ouvrir les cages et laisser sortir les piafs, tant pis pour les effets secondaires.

- Pauv' cloche envoie Richard, y a pas d'effets secondaires, c'est toi l'effet secondaire.

Il est gonflé mon frère, parce que c'est lui le deuxième, moi je suis le numéro trois.

 

7 juin 2012

Mots manquent

- Et alors ? Quoi ? Hein ? Qui ? 

Troudup est énervé, ce qui l'énerve c'est La Taulière. Elle a tout quitté depuis trois mois, il ne sait plus qui il est.

- Bien sûr que je sais qui il est, ce que j'ai perdu ce n'est pas moi, c'est le chemin du Petit Renard, et je ne sais plus le nom de mon chien.

- Batbourg en face de l'école, Léon, je réponds.

- Batbourg, j'y suis retourné maintes fois, répond-il à son tour, mais je n'y ai point trouvé mes marques. Sans doute me suis-je trompé de tome.

Il parle un langage qui me surprend.

- Vous avez tort d'être surprise, ce langage est celui d'un homme qui n'en a plus de propre pour cause d'abandon. Vous m'avez jeté à la rue.

- A la rue ?

- Pour un personnage de roman, ma chère, la rue c'est le dictionnaire.

- C'est pas si mal le dictionnaire.

- Manque de caractère, dit Troudup, manque de surprise, manque de vie. Le dictionnaire savez-vous, c'est le musée des mots, on visite, parfois on peut prendre des photos, et on s'en va.

- Le Petit Renard est dans Batbourg IV, après la période théâtre, de La Pomme Maudite à Enlève tes doigts de la prise et avant Les Voies Obscures.

- Ah, quand même, au moins une piste, j'y vais.

- C'est ça, couvrez-vous, il tombe des cordes, des hallebardes, il pleut comme vache qui pisse.

Il a raison Troudup, le dictionnaire ça sent la mort.

 

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4 juin 2012

Allez hop, au charbon !

Ils sont venus, ils sont tous là. Il y a même un frère de Dracula dont nous ignorions, lui compris, l'existence. Il est tout petit, il lui manque les dents de devant, et il se nourrit encore de bouillies de cerises au piment d'espelette. 

- Bref ! Bref ! hurle l'assemblée réunie dans la très grande salle où ils sont pressés les uns contre les autres.

- Oui, bref, coupe Marie Téka, je suis mandatée par Les Gens de l'Appartement, en tant que représentante la plus crédible de l'autorité romanesque, donc, moi, j'annonce le retour officiel de La Taulière.

- Et tous, dit Braise, oui tous, même les inconnus, les figurants, les pas encore nés, tous, se joignent à moi pour dire:

- Bienvenue! Bienvenue à La Taulière!

- Et surtout, ajoute Dracula, remettez-vous sérieusement au boulot.

- C'est vrai ça, dit Troudup, des mois qu'on est sans rien boire, sans manger ni rien, sans boire et sans boire, des mois qu'on attend.

- Euh... réponds-je, concise. Leur attente me donne le trac, alors je me retire un peu, je prends mon élan et j'annonce:  demain, demain, je retourne au charbon.

Certains se plaindraient de ma réponse s'ils ne craignaient mes humeurs, car il ne tient qu'à moi de leur faire vivre bonheur, malheur, et surtout, pour Troudup, abstinence.

- Tu te berlures, La Taulière dit le type en bleu, tu écris et nous, on fait c'qu'on veut.


29 février 2012

We need le Ça-Qui-Pousse

Le Ça-Qui-Pousse a disparu.

- Mais où est-il ? demande La Taulière.

- Il n'est pas en fuite dit Dolstein, il a simplement échappé à notre attention.

- Mais où ? Comment ?

- Dans le déménagement il a pu s'affoler dit Dracula, tout en s'aiguisant les canines en prévision du printemps qui s'annonce.

- Oh ! dit La Taulière un tantinet dramatique (moi je trouve qu'elle en fait juste presque trop, mais enfin, moi, je ne suis que N. le Narrateur anonyme). Oh ! donc dit-elle, pas lui !

L'affaire est d'importance, le Ça-Qui-Pousse n'est pas une chignole, le Ça-Qui-Pousse n'est pas un vilebrequin ni un Ça-Qui-Pousse: le Ça-Qui-Pousse est Le Ça-Qui-Pousse, Le Grand Ça-Qui-Pousse, le Seul Ça-Qui-Pousse.

- Sans lui, pense La Taulière, sans lui, je ne saurais poursuivre.

- We don't need a hero, hurlechante Tina Turner, we don't need a hero, we need le Ça-Qui-Pousse.

- Poursuivre quoi disent en choeur Les Gens de l'Appartement, poursuivre quoi ?

Et c'est le silence qui répond.

Mais quand même enfin quoi et alors enfin ? Poursuivre quoi, c'est vrai quoi, mince, poursuivre quoi ?


25 janvier 2012

Coco beach

- Tout est déjà vécu, tout a été fait déjà, on n'a pas à s'inquiéter, tout s'est déjà passé.

- Ben oui répond Troudup au hasard, il finit le whisky, et je m'en fiche, parce que l'Appartement déménage bientôt et que je vais pouvoir jeter la bouteille. Et puis, Troudup n'est pas vraiment cet homme qui boit devant moi, il est ailleurs, lui aussi, déjà parti.

- Alors, continue la voix, on est sans doute tous déjà morts, ou pas. C'est pareil ?

- Oui, dit la voix d'outre-tombe, tiens ça y est je l'ai reconnu c'est Dracula, mort, vivant, c'est pareil.

Qu'est-ce qui se passe ? Il ne fait pas nuit, ni jour, pas de brouillard mais rien de clair, quoi alors ?

Leurs voix sont des échos,  elles se croisent sans se répondre, la réverbération des sons lance des ondes, j'ai mal aux oreilles, je me réveille.

J'éprouve une relative gêne, le coup du cauchemar pour sortir d'une situation inexplicable n'est pas très glorieux, mais c'est peut-être mieux que le pathos, la vie, la mort, tout ça, le choix entre Alzheimer ou le caveau.

"Ou", c'est optimiste parce que c'est les deux. Et Gerda est morte.

Je me rendors, je rêve de Coco Beach à Goa, la moiteur salée, le ciel  vide, l'océan gris et poisseux, le crabe plein de chair que j'y ai mangé, cuit juste pêché pour moi.

Coco Beach, où le temps rejoint l'espace, où Auschwitz n'existe pas, l'invention de l'écriture, ces petits signes sur leurs bras.

- Alors quoi ? Serai-je arrivée aux rives où l'on dit je ?

- Non, dit Braise, tu as un coup de pompe, une nuit sans dormir, ça met du monde à l'envers, d'ailleurs profite de la seconde où tu peux te voir inversée, regarde-moi, toi c'est moi.

Déménager, nous allons changer d'airs.


2 janvier 2012

La Voie du cul de jatte manchot.

Paulette Dolstein prendrait bien La Taulière en photo, pour garder trace du 2 janvier 2012.

Fabienne Berman ne se pose pas de question, elle fait la photo, Robert Dieu est songeur, il a  déjà vécu ça. Et d'ailleurs, pense-t-il, on n'en a pas tiré les bénéfices, il sort son bloc et fait des opérations.

Depuis son haut, La Taulière les trouve petits joueurs.

- L'évènement est minuscule, moi je vous le dis, il n'y a pas de quoi  faire la Une des carnets de route des psy, sociologues et marketteurs de haut vol, un lumbago, ça arrive à tout le monde.

- Certes,  dit Troudup.

Et alors là, oui, La Taulière voit le problème, faire dire certes à Troudup, se reproche-t-elle, c'est signe qu'elle a un intrus dans la cafetière, un ver luisant à courant alternatif, ou la coquette limace en Stiletto.

- T'inquiètes, dit Troudup, qui la tutoie, encore imbibé des réveillons successifs des quinze jours passés. T'inquiètes, ça va passer.

- Mais qu'est-ce qui va passer ? hurle l'écho du ver qui me tricote un cervelet fluo.  Et avec quoi tricote-t-il ce cul de jatte de ver manchot?

- Avec des aiguilles, c'te blague, répond La Myrtille Souche.

- C'est vrai ça, dis-je, que se passe-t-il ? Qu'est-ce qui se passe ? Que pasa ?

- Rien de grave, finit par dire Dolstein, il semble que l'interne des urgences y soit allé trop fort sur la morphine.

- Mmh, que je dis, wourmmm, mmmh, que je refais, c'est donc ça ! La morphine rend myope, voilà pourquoi je ne décolle pas du plafond ! Je cherche depuis ce matin le passage pour  l'étage au dessus. Respire encore, que je me redis, tu vas y arriver, car moi aussi  je me tutoie. Respire et entre dans la Voie du Chemin, laisse l'Esprit du Suppositoire te Pénétrer et tu Trouveras le Tunnel qui Mène à la Lumière. En Vérité Je Vous Le Dis, 2012 sera l'Année des Majuscules Ou Ne Sera Pas.

- La Taulière ne bouge pas, dit Louka. Quoi qu'il arrive, on la trouve telle qu'en elle-même l'éternité ne la change pas.

Je suis vexée mais je ne réponds rien à Louka parce que je suis sur le point de traverser les murs.

A propos de passer à travers, Bonne Année 2012! Qu'elle soit belle et bonne, douce et piquante, sucrée salée, and so on.

Ça y est, je suis de l'autre côté du plafond, je vais tout savoir sur les voisins !


29 décembre 2011

Dans la kvizinn

- La Patronne, dit Troudup, t'as vu, elle fait la cuisine ? J'en r'viens pas.

- Caisse-tu racontes, dit Suzy Troudy, quelle patronne? Quelle Cuisine ? Y a du nouveau au P'tit Renard ?

- Oh ben non, c'est toujours Nono qu'est l'patron, et pour la cuisine, j'en mange pas.

- Ça je l'sais, au P'tit Renard, tu bois, pis c'est tout.

- Mais la Patronne, enfin La Taulière, qu'est-ce qu'elle peut bien foutre dans une cuisine ?

- A c'qu'on dirait, dit la Myrtille Souche, si a s'rait en cuisine, c'est qu'ça s'rait un être humain.

- Pas comme nous alors, dit Léon, songeur.

- J'vois pas l'rapport, dit Troudup, dans la cuisine à Suzy, y a des robots qui triment, j'vois pas l'rapport.

- E'l'rapport, dit la Myrtille, c'est qu'al bouffe!

- Nan, c'est qu'al fait à bouffer.

- Et surtout, complète Paulette Dolstein, elle nourrirait d'autres que vous, est-ce possible ?

Ils sont troublés, dois-je les éclairer ?

Disons que je suis dans la kvizinne, l'arrière-boutique où je cultive et traite les pissenlits par la  salade et par les racines. Car si la mémoire passe par les mots, qui seraient le propre de l'homme, la mémoire et les mots, moi je crois, car il s'agit de foi, que ça passe d'abord par les lèvres, la langue, les papilles, l'oesophage et l'estomac.

- Et tout ça finit dans les cabinets et la chasse d'eau, précise encore Paulette Dolstein.

- Les déchets, oui, dit Robert Dieu, les déchets finissent ainsi.

- Pas toujours, dit Paulette.

 

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