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Marité de Vos K
27 octobre 2011

Absence de l'inconnu

Mais il est là, et me regarde dans la glace. A mon insu le Néant m'a ... Il m'a quoi je ne sais pas, il rôde et si dans le miroir j'ai dérobé sa vue, c'était sans savoir.

- Oh là là, gnagna et gna, dit Astrid. Pourtant elle est astrosensible. Elle pourrait admettre l'étrange antagonisme de l'absence.

- Euh là c't'affaire, enchaîne la Myrtille Souche, associée pour la première fois il me semble à Astrid Tayeurt. Elle a raison la femme au docteur, ça suffit avec la met-ta-physique.

- Eh bien oui, dit à son tour Alice.  N'est-ce pas Albert ?

- En effet, complètement, c'est clair, dit Albert que je ne parviens pas à typer. Il ne m'intéresse pas ce bonhomme,  Alice l'a suscité et je ne sais d'où il vient.

Alice blémit, elle se tourne vers moi pour chuchotter, furieuse, qu'il vient de son désir.

Pour une qui renie la métaphysique, je la trouve bien versée dans l'abscons.

Les Celles-qui demandent du concret, je veux bien, le concret est éphémère, en veux-tu, le voilà:

- Ce matin, du marché j'ai rapporté six artichauds, douze oeufs, une scarole, sept grosses pommes, deux fois cinq avocats, pas douze sardines à griller, pas une araignée à court-bouillir, pas trois joues de boeuf à dauber, pas un poulet à rotir.

- Ah mais non ! pas de conceptualisation indirecte, on n'est pas complètement idiotes ! Alice s'insurge, Astrid la soutient et Myrtille est dans l'incertitude (est-elle idiote ?).

- Qu'est-ce qui vous prend, c'est le coming out des personnages en quête de non auteur ?  Allez-y, hein, faites à votre idée.

- Chaque fois que je pense, dit Braise, je me demande si ça vient de moi. On ne sait pas où on existe !

- Quand vous avez raté votre sortie, dit Dracula, entre Zist et  Zest, nous nous sommes atomisés.

Tiens donc, Dracula n'ose pas articuler les frontières, est-ce pudeur de vampire ou tabou religieux ?

- Entre vie et mort, je n'étais nulle part, comme vous il me semble.

- Fallait pas nous avoir, dit Myrtille.

- Fallait pas inventer l'Appartement, dit Léon en VO doublé par la voix de Bruno Ragazzi.

C'est surprenant, la voix de Ragazzi donne à Léon une aura virile, il est moin chien, mais Bruno Ragazzi m'est devenu moins homme.

- Stop! stop! crie Alice hors d'elle, on retourne à l'obtus, je préfère la liste des commissions.

- Très bien je dis : les artichauds seront cuits à l'eau, la scarole deviendra salade avec oeufs durs et avocat, et les pommes seront croquées crues en onomatopée.

- Dommage pour le négatif, dit Troudup, moi j'aime la viande.

- Peut-être la semaine prochaine, je dis.

 

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27 octobre 2011

Chronique de la Gidouille

Ce grand effort de le dire et c'est Troudup qui le dit que le néant ne produit rien que rien ne sort de lui mais qu'il agit à l'intérieur des êtres que par eux il se crée quelque chose de nouveau de pur de fort et que oui même Troudup même lui devient poète et enfanteur mais ça ne dure pas.

- Ouf ! qu'il dit le Troudup, j'ai eu les jetons, j'ai cru que ça allait durer toujours et putain de putain, la trouille que j'ai eu merde.

Moi je me demandais pourquoi l'aspirateur à néant ne soufflait que dans un sens, comme un trou noir absorbant mais ne rejetant rien, et pourquoi personne n'en était sorti.

Est-ce à croire que dans le néant rien ne vit rien n'habite ? Que l'Appartement n'y a pas son négatif, pas son creux ? Mais il y a quelque chose et il faut chercher quoi.

- Quand même dit Fabienne Berman, que ça soit tombé sur Troudup, ça n'est pas de chance.

- Ou plutôt si, dit Dolstein.

- On a dû en attraper aussi dit Alice, je crois qu'Albert et moi on est enceintes.

 

26 octobre 2011

Où suis-je qui ?

Manifestation cette nuit dans l'Appartement.

- Non, dit l'Inconnu,  c'est un coming out rencontrant un coming in qui a provoqué un choc de pressions.

- Exactement dit le professeur Übernix, basses pressions, hautes pressions, rencontre de flux contraires, réaction épidermiques, agitations, échanges flux, fluides.

- Je ne comprends rien, je leur dis, que pasa ?

-  C'est le bout de néant,  dit Braise, que tu as rapporté du marché samedi dernier.

- Je l'ai jeté.

- Erreur ! Il a giclé en gidouille, il s'est échappé dans l'Appartement. Jusqu'à hier on en a repéré trois éclats.

Cinq fait Dracula avec sa main gauche, doigts écartés, cinq.

Cinq éclats de néant aujourd'hui dans l'Appartement, cachés ou pas, dans les coins, sur les murs, ils se rejoignent, ils se recoupent, Dracula ajoute l'autre main, trois doigts, il y en a huit morceaux, ah non, neuf ! Mince, ça va s'arrêter quand ?

- Le problème dit Frédéric, c'est pas quand, c'est où.

- Pas de panique, lance Carabosse, dans les cas graves, on peut compter sur moi.

Alors, il faut bien que je m'y mette, j'enfile ma robe noire, mon chapeau pointu, mes chaussures à clous, j'empoigne le manche de l'aspirateur de néant et hop, j'enclume, je fouire, j'asparte et j'explane l'Appartement. Un siècle passe et tout est propre, tout est neuf, tout est... mince, tout est vide !

Où sont les meubles, les portes, les miroirs, les tissus ? Où sont les personnages ? Où sont les fenêtres ? Où sont passées mes vies ? Où suis-je qui?

J'ai inversé la mécanique à souffle, tout est parti dans le mauvais sens mais la pompe à rien s'est avalée, plus moyen de faire machine arrière.

- T'inquiètes EtiraM, dit CirédérF, je vais pliquer l'inverseur de rien.

- ????, je  réponds.

A peine je sens l'aspiration de la Grande Ventouse, sitôt j'entends le bruit de La Tornade, et nous sommes emportés dans un vortex de chiffons, de chaises, de vaisselle, toutes les touches de l'ordinateur se sont envolées, s'entrechoquent les mots, des méchants et des bons, des mots de pouvoir et de haine, des mots d'amour et de la poésie.

Tout roule, tout flotte entre deux airs, tout bouscule et tout hurle et stop:     silence brutal. 

Je me retrouve en train de taper sur le clavier, Frédéric est assis sur l'imprimante, Braise ranime Dracula, plat comme une feuille de journal, Alice et Albert sont dans le placard, sur le canapé Troudup serre Léon dans ses bras et tous les autres, Dolstein, Ragazzi, Astrid et Fabiola, Mani, les latin lovers et les trois psy du Petita, Parsinabule, Mandrake et les nains, tous, tous, et tous ceux que j'avais oubliés, Plidec Storma, Antonin et la Chimère, Gentiane, le danseur amputé des deux jambes, et les autres. Tous ils sont là, éparpillés sur le plancher, sur les murs, au plafond, sur les vitres, partout, secoués, défaits mais surtout surpris d'en être revenus.

- Ouf, que je dis, résumant magistralement le sentiment général, je vais faire des pâtes.

Bref, pensé-je en mon for intérieur légèrement effondré, Nous l'ont échappé belle.

 

23 octobre 2011

Rien

- Viens voir ! dit Dracula à Braise. Elle dit non d'abord mais elle vient quand même.

- Oh, c'est vrai, dit Braise, il y en a. Elle s'écarte rapidement, ça fiche la trouille, elle dit.  Tu es sûr qu'il n'y a pas de risque ?

- Comment veux-tu !

- Comment quoi ?

- Comment veux-tu que je sache si le rien s'attrape ?

Je m'en suis aperçue au retour du marché mais le vendeur était parti et le gamin introuvable. Je n'ai pas pu rendre le morceau coincé au fond du caddie.

C'est un problème spécifique, je n'en savait rien car je n'ai pas d'expérience du néant. Ce problème est la quasi parfaite adéquation du néant au rien, il s'y colle et se confond.

On a beau regarder, fixer et épier l'endroit précis où le néant s'est calé, on a les yeux dans les yeux du rien, on voit, et qu'est-ce qu'on dit, pauvres crétins que nous sommes ? On dit Y a rien.

Le mal est fait. je ne sais comment débarrasser l'Appartement de ce morceau de rien, du tout petit bout de néant qui y est attaché.

Dracula est ravi.

- C'est une porte, c'est une ouverture, c'est la liberté !

- C'est un trou, dit Braise, rien qu'un trou, même pas rond, et effiloché.

- Pourquoi un trou devrait-il être rond ? je demande.

- Un trou pur est rond, dit Braise, un brave trou, un honnête représentant de sa race. Un trou rectangulaire, dit-elle, c'est une tombe, un trou triangulaire est prétentieux. Seul le trou rond est parfait.

- Il est noir, dit Dracula, et le noir est beau.

Mais moi, je ne me laisse pas embobiner par le premier trou venu, je retourne le sac écossais et le rien change de couleur, et de forme, ce n'est plus un rond déformé.

- C'est un trou caméléon, conclut Braise, un faux rien, à peine une miette de néant. Tu as eu de la chance, pour un peu, tu payais le prix fort pour même pas rien.

A peine une miette, pensé-je à part moi, on dirait qu'ils ne savent pas que le néant est infini, incommensurable, inimaginable.

Un peu de rien ou un monde de rien, c'est pareille même chose. Non ? Oui ? Ou alors non ?

 

22 octobre 2011

Cohorte

Je fais ma liste, faudrait voir à ne rien oublier, ce marché-là, c'est pas tous les jours.

Pour finir, elle est trop longue, je la réduis à l'indispensable.

Je fonce droit chez le marchand de néant, j'en prends autant que peut porter mon caddy rouge, qui vient pour moitié des poubelles, la partie qui roule, pour l'autre moitié d'Emmaüs, la partie écossaise.

- Voilà madame, cinquante kilos tout rond. Et dans la seconde il a enfilé le gros paquet dans mon caddie.

- C'est importable, je n'imaginais pas, monsieur, que le néant fut si dense.

- C'est comme ça madame, je produis du lourd moi. Et il m'annonce un prix !

- Je n'ai pas les moyens monsieur, 50 kilos de néant au prix de la vie, c'est trop cher.

- Quand on n'a pas les moyens, on ne vise pas la métaphysique, merde alors, qu'il me dit. Au suivant !

La personne suivante est un enfant qui lorgne sur mon caddie dodu.

- J'ai pas assez d'vie, il dit au marchand, pour cause que j'ai une leucémie terminale bien que j'entre au CP cette année.

- T'en voudrais combien mon p'tit gars, sourit le marchand, et on voit qu'il n'a plus de dents mais son oeil féroce compense l'absence des canines.

- Comme la dame, répond le petit gars un peu déçu.

- Ben ça ira mon petit, je la prends ta vie, je suis pas chien, je fais plaisir aux enfants, moi, qu'il dit en me regardant de travers.

Mais je ne me laisse pas impressionner, je sors le néant du caddie et c'est bizarre parce qu'il est léger d'un coup, serait-il creux ? Non, c'est un néant souple, adapté aux vies qu'il enveloppe, un néant de six ans, blond aux yeux bleus.

- Oh, merci, dit le gosse et il part en vacillant, le néant serré contre son coeur, comme un doudou de maternelle.

Je suis rentrée chez moi avec des carottes, des navets, une tête d'ail, des pommes, de la salade et des herbes.

Le néant, ce sera pour la semaine prochaine.

 

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19 octobre 2011

Ici. Ou là.

- J'ai pas aimé, j'reviens. Et plus vite que la Taulière, moi. dit Troudup qui se repointe à l'automne. Il tombe avec les feuilles celui-ci.

- Caisse ta pas aimé? lui demande la Myrtille Souche.

- Carhaix dans l'Oigne, c'est mort, pire que Batbourg j'te l'dis. Y a pas d'bistrot, y a pas de place de la Mairie, y a pas d'église du Xème, XIIIème, etc. Y a rien de rien. La Taulière m'a envoyé aux pelotes !

- Pas du tout, je lui dis. Et absolument pas encore, je vous ai envoyé quelque part, comment en seriez-vous revenu, sinon ?

- J'ai pas trouvé, alors quoi ?

- Alors vous n'avez pas trouvé c'est tout.

Je suis allée, moi, quelque part. C'est laqué, blanc et vaste. Il y règne une présence magnétique, elle se signale par des bruits cliquetants et bipants et une langue inconnue,  parlée par des servants. Ils sont en blanc, en bleu ou vert non tissé. Ils portent des calottes, des objets de culte aux noms exotiques: stéthoscope, cathéter, ECG. Parfois les servants parlent en langue, et là je comprends. Ils disent:

- Comment ça va ce matin ? Comment ça va ce soir ? Comment ça va, là, hein, hein, hein ?

 

29 septembre 2011

A la demande générale

- Hein ? Caisse tu dis ? Hein ? Hé ! Ho! Je comprends rien! Quoi ?

- C'est pas moi, c'est la Taulière, elle dit qu'on est nazes, l'Appartement tourne plus, elle va rev'nir.

- Quand ça ?

- Demain qu'elle dit.

Demain, demain, c'est tout de suite oui. La couture c'est pas mal, la cuisine, aussi, crochet, tricot, bien, bien, bien, mais en contrepoint, pas en trame. C'est contagieux la tension de fil, il ne s'agirait pas que je sombre dans l'ourdissage.

En attendant, dîner, purée minute:

Cuire une grosse pomme de terre épluchée dans l'eau avec une feuille de laurier, saler.

Quand ça sonne, et  ça sonne: c'est cuit.

Ecraser à la fourchette, avec une grosse cuillère à soupe de crême fraîche au lait cru.

Manger.

La métaphysique et les productions intellectuelles vont revenir et la vie ne va pas disparaître:

Sonnez hautbois, et d'ailleurs non, jouez saxo, claquez batteries, hurlez guitares électriques, la Taulière est de Retour.


18 août 2011

Programmatiques, programme à tics

- Le programme c'est le retour ? demande Dieu.

- Jamais, lui répond Fabienne Berman, le sens de l'histoire est toujours devant, jamais  derrière, on ne retourne pas.

Dolstein sourit, triste d'un seul coup, et moi je sais pourquoi et peut-être je le dirai quand je reviendrai, parce que justement.

- Justement, dit Dolstein, Celle-Qui-revient n'en fait qu'à sa tête, elle préfère revenir en arrière.

- Mais c'est impossible martèle Berman, parce qu'elle est très sûre, elle, d'elle et de ce qu'elle a appris, sur le sens de l'histoire et le sens où vont les choses et les gens en général.

- Oh là là, putain et merde, dit Troudup, ça recommence. C'était pas la peine de partir en vacances pour revenir avec la même chanson. Et comment, et pourquoi et justement et parce que. J'en ai déjà ras le bocal.

- Et pourtant, il y a de la place dans son bocal, dis-je en chemin vers mon retour par l'arrière.

- Vous avez remarqué, je leur dis, à Ceux de l'Appartement, vous avez remarqué que j'ai changé de police depuis le 27 mai? Je suis passée de Times New Roman à Georgia.

- Wouah, wouah, aboie Léon, je suis très sensible aux apparences.

- Je voulais le faire, parce que Gilles Kahn déteste Times, il dit c'est vieillot,  Times, c'est ringard. Mais je ne trouvais rien qui me plaise.

- Ben, qu'est-ce qui te reprends de raboyer,  dit Troudup à Léon, tu peux pas causer comme tout le monde ?

- J'aime bien Times mais ça me fait plaisir d'inviter Gilles Kahn ici, ça honore l'Appartement et tous Ceux de l'Appartement.

- Faut que je pratique, dit Léon.

Troudup a gagné au loto de l'école un séjour au chenil de Batbourg, il a offert son lot à Léon. Pendant qu'il visitait Carhaix, dans l'Oigne, Léon faisait un stage de langue.

- C'était très cosmopolite, dit Léon, y avait d'la race. J'ai fait Danois, espagnol breton, setter irlandais et un peu de verlan avec des pittbulls de banlieue. Je  ne veux pas perdre mes acquis. Si ça tient, je ferai afghan avec un lévrier mannequin à la Toussaint.

 

27 mai 2011

Héroïque fantaisie

Schyzophrénie civile.

Louka n'est pas d'accord avec le titre au dessus mais elle ne dit rien. Elle range le dossier rose anthracite sur lequel est écrit en noir satiné le mot Taulière, et elle s'attable au bureau avec le Professeur Übernix.

Monsieur Troudy est moins délicat, il est comme ça Troudup, tout en sensation.

- C'est quoi c'turbin ? Ê m'fout d'ma gueule la cafetière, euh, la Taulière ?   J't'en foutrais des fyzokrénie civile ? 

Dolstein sourit, elle est Troudy-sensible, sans quoi elle ne le recevrait pas deux fois par semaine depuis des années. Mais elle reste neutre, lacanienne frigide pense Übernix, Carabosse pense Louka pendant que Troudy ne pense rien, comme d'habitude.

- Qui est schyzo ici ? demande Braise.

- Certainement pas nous, disent les gens de l'Appartement.

- Messieurs, mesdames, mesdemoiselles, jeunes gens, tous les particuliers de l'Appartement dont Léon, les nains de jardin, le lombric de Marianne (qui n'est jamais venu mais que je sens se tortiller tout de même dans l'Appartement) et tous les autres, c'est bien sûr de moi qu'il est question.

- La Taulière ?

-  Qu'est-ce qui se passe ici ? demande Fabienne Berman qui ne comptait pas passer mais qui a été emportée par l'arrivée en masse des Gens de l'Appartement.

C'est Louka qui répond sur l'indication du professeur Übernix

- La Patronne prend des vacances.

- Oh ben, dit la Myrtille Souche, y avait pas besoin d'un dictionnaire pour nous chanter ça.

- Ah ben oui, franchement, dit Astrid, et son mari le docteur hoche la tête, franchement !

- Ce qu'il y a dit Ragazzi, ou plutôt ce qui manque ici, c'est le contre pouvoir.

- Contre pour voir ? dit Corinne Mars en se collant à lui.

- La presse, l'oeil du Grand Autre lui répond Robert Dieu.

- Arrêtez les digressions, laissez-moi faire mon annonce !

Ils se taisent enfin mes bavards.

- Schyzo Civile, ni religieuse, ni militaire, laïque et non systématique, moi sans uniforme et sans sur moi (censure-moi, je ne peux pas m'en empêcher), sans dogme ni doctrine. Moi-Celle-Qui-Ecrit, je me suis engagée dans un manuscrit de longue haleine à longue alène. Les autres Celles-Qui assureront l'interim de la Régence.

- C'est tout ? la rumeur les enrobe tous, ils craignaient un abandon, la démission. Ils avaient peur que Marité de Vos K. les lâche. Au contraire, elle les lâche.

- Bref, dit Celle-Qui-Coud entourée d'un petit bataillon de Celles-Qui, souriantes et pas du tout prise de tête comme la Marité de Vos K. qui écrit, qui pense et qui pèse trois tonnes, bref, nous prenons la Régence du Blog, l'Appartement est à nous. Première décision, réaménagement du grand salon. Dès demain, visite de l'Atelier.

Ils ont tous un vague sourire incrédule. Braise passe son bras sous celui de Dracula, Fabiola prend discrètement la main de Dolstein, Ragazzi se rapproche de Corinne, le lombric change de poche et moi je me réjouis de me laisser la place.

Il n'y a qu'Übernix pour songer que le contraire de Schyzophrénie Civile c'est Fantaisie Militaire.

 

9 mai 2011

Education sentimentale

Paul est passé ce week-end.

Je ne le comptais pas parmi les Gens de l'Appartement parce qu'il ne vient pas d'un manuscrit. Qui ne vient pas d'un manuscrit n'est pas un personnage pensais-je stupidement.

Paul mène une vie secrète dans un sac, c'est un animal de sac.

Il s'est posé tranquillement sur une étagère, il avait des questions, sur la littérature, comment écrire, jusqu'où aller, par quels moyens. Moi, je ne voyais pas quoi lui dire.

Mais nous avons vite compris tous les deux que sa demande n'était pas du tout de cet ordre.


00003

Ce qu'il venait vraiment chercher dans L'Appartement c'est un sens à sa vie, et même le sens de la vie et d'abord, l'amour, c'est quoi l'Amour, c'est quand c'est où c'est qui ?


00004

Quelques éléments de réponse l'ont laissé sur sa faim. Quelle voie choisir, Jane Austen, San Antonio ?

Je ne réponds pas à ce genre de question. Ils ne sont pas là pour mon éducation sentimentale mais pour le style.

 

Austen et Antonio bordent un univers dans lequel je trace ma ligne.

Ça ne faisait pas l'affaire de Paul, perplexe devant une supposée révélation qui ajoutait des questions sans répondre à rien.

Paul, peux-tu appréhender la complexité de la vie ?

00005

Il y a un temps pour Jane Austen, et un temps pour San Antonio.

La fréquentation de Bérurier pourrait faire grand bien à cette cruche de Fanny Price qui est très, très, énervante.

Il l'assouplirait, il lui donnerait le sens de la relativité, et un peu d'humour si possible. Ah! de l'humour! C'est trop demander à Fanny Price.

Paul est-il trop jeune ou trop chiffon pour comprendre la frustration? Pour ne pas s'effrayer de la perspective de l'acte ?


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Marité de Vos K
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