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Marité de Vos K

18 juin 2014

La serveuse à Nono

- C'est la question.

- Quelle question ? 

- La question c'est que j'en ai marre des questions.

- Comment tu vas faire alors ?

- Je vais m'en passer. Puisque j'en veux plus, pourquoi je... attends, j'enlève le pourquoi et je me translate directement sur pause, et là, je  dis, je vais m'en passer et c'est tout. 

- Eh ! Eh ! Et mon calva ? Ou c'est qu'il est ? demande l'Inconnu du bar. Hein ? Ou c'est qu'il est le calva du café calva ?

- Pfff... réponds la barmaid, vous voyez bien qu'on est occupées.

L'inconnu se demande avec qui elle... avec qui elle cause ? Y a personne en face, elle est dingue la nouvelle serveuse ?

La serveuse s'en fiche, elle discute avec celle d'en face, derrière les verres et les bouteilles, dans le miroir derrière le bar.

Nono se marre.

- Ouais, qu'il dit à l'Inconnu, ouais, qu'il dit à la cantonade, elle est dingue la serveuse, mais qu'est-ce qu'elle est belle, et il met à fond la dernière chanson d'Arthur H. Elle est super, la caissière du Super, parce que lui aussi, il en veut une qui travaille pour ses beaux yeux. Alors c'est pas un détail comme la dinguerie qui va l'empêcher de la regarder parler à son reflet dans le miroir.

- Allez, un p'tit calva, un! sur le compte du patron.

 

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30 mai 2014

Eurgh

- Tu sais c'que tu fais ?!

- Qu'est-c'que j'fais ?

- Tu sais pas c'que tu fais ?

- Et toi comment tu l'sais ?

- Comment je sais quoi ?

- Tu sais pas c'que tu sais ?

- T'es complètement marteau.

- Tu sais pas c'que tu dis.

- J'ai rien dit.

- Alors j'ai rien fait.

Je ne sais ni qui est venu ni qui n'est pas venu, je ne sais pas qui sont ces deux-là ni de quoi il s'agit.

Je ne peux conclure que par un Eurgh sincère.

 

16 mai 2014

Quand tique la mécanique

- Ce matin, au sortir d’un rêve agité, je me suis éveillée transformée dans mon lit en un véritable robot. 

Paulette Dolstein ne reconnaît pas la personne, est-ce une personne ? allongée, n'est-elle pas posée ? sur son divan.

- J’ai un ordinateur à la place du cerveau, un moteur à la place du cœur, des tubes aspirants à la place des bras, des pattes à roulettes. 

C'est vrai pense Dolstein, c'est vrai, elle le voit.

- J’ai des  caméras à facettes à la place des yeux, un sac à poussières à la place de l’estomac, un foie ionisant qui désinfecte les déchets. 

Dolstein constate qu'une évacuation externe subsiste, située vers le bas de ce qui autrefois était un tronc de femme, par où sortent des boulettes atomisées par un puissant laser.

C'est pratique, bien conçu, ergonomique et synergique, le travail a été bien fait, la "personne" qui est là est devenue un parfait robot ménager. Ménager fait tilt, Dolstein a reconnu son analysante.

- La maison n’a jamais été aussi propre, dit Madame Bovary.

Qu'est-il arrivé à cette femme ? se demande Dolstein. Elle se raccroche aux faits, le nom de sa cliente est réellement Bovary, fille de monsieur et madame Bovary qui l'ont prénommée Emma par hasard sans rien savoir du personnage d'un Flaubert inconnu d'eux.

- C'est un comble, dit Braise, depuis le plafond du cabinet de Dolstein où elle passe de loin en loin d'agréables moments à observer les séances.

A quoi Dolstein se contente de répondre par un hochement de tête.

- C'est un comble que cette Madame B. ait su venir jusqu'ici dire qu'elle ne peut rien dire.

Emma B. serait penaude si elle pouvait exprimer quoi que ce soit d'autre que des besoins en énergie par le truchemment des clignotants qui figurent ses yeux.

- Et si, dit Troudup, si on luizy mettait un chapeau à ventilateur pour y donner de l'élétrissité ?

- Et pi ça s'rait plus féminin, ajoute Myrtille Souche qui sait de quoi elle parle.

Dracula sort d'une poche intérieure (son inconcient ?) sa bible personnelle, j'ignorais qu'il en eut une ni que ce pusse être celle-là, et lit tout haut :

Un matin, au sortir d’un rêve agité, Grégoire Samsa s’éveilla transformé dans son lit en une véritable vermine.

Et pourtant pensé-je, quoi de plus cohérent que Dracula lisant Kafka ?

 

30 avril 2014

A la tienne, Marcel !

- Monsieur et Madame ont un fils: comment s'appelle-t-il ? demande Nono au comptoir.

- Ben les parents comment ki s'appellent ? demande le Souche.

- On s'en fout, Achille, c'est le nom du fils que j'demande.

- On peut pas jouer sans les parents, dit le Souche.

- Oh là là ! il est copieux çuissi, dit Troudup, à ton âge t'as pas besoin de tes parents !

- Eh ben alors, dit le Souche, vas-y, t'as qu'a l'dire comment ki s'appelle le fils !

- J'en sais rien.

- Ouais, dit Nono, c'est ça.

- Alors i dit ki sait pas et c'est lui qu'a raison ? I s'appelle Issaipa le fils ?

- Nan, dit Nono. Jean Sairien.

- Faizy un dessin, dit Troudup, i va pêter une durite.

- Tu sais lire ? demande Nono en sortant un stylo.

- Pas après cinq tournées dit le Souche, et j'm'en fous, ilaka s'ap'ler komiveu le fils à personne.

- Je r'mets la même ?

- C'est ça, dit Troudup, envoie la p'tite soeur.

Là-dessus, Achille Souche s'effondre, terrassé par une attaque de son dernier neurone sobre, en murmurant la p'tite soeur, la p'tite soeur.

Et moi, je me dis:

- Tu dois sortir du Petit Renard, tu as passé trop de temps dans ce bar, ça porte au coeur.

A moins que ce soient les effluves de pastis baraqué qui aient suffit, quoiqu'imaginaires, à me donner la face de tek (je suis un nécrivain, je ne peux pas dire gueule de bois, hips).

 

 

20 avril 2014

Perle à r'bours Pâques à Batbourg

- L'abbé Phouettart dit Troudup, il est de l'assistance.

- Caisse tu racontes dit Le Souche, il est pas d'l'assistance, ses parents i sont natifs de Batbourg, le père Phouettart était garde champêtre, i nous coursait dans l'verger à Mâdâme de Lhéry prout prout.

- Il est d'l'assistance biblique que j'te dis, il est marié avec, et tu f'ras ci, et tu f'ras pas ça, et tu f'ras comme dit La Bible. 

- En tout cas dit Léon, dans l'Ancien Testament les animaux ont une journée de repos par semaine.

- Caisse qui dit Léon ?

- I dit qu'les animaux d'la Bible i s'reposent le dimanche.

- Le samedi, dit Léon.

- M'en fous, dit Troudup, va raconter ça au gigot d'midi.

- Justement, dit Léon, on est dimanche.

- Et la mère Phouettart, ê f'sait des clafoutis d'Enfer !

- Oh, le vilain, dit Troudup, il a dit Enfer, tu diras trois patés et deux aver, comme al dit La Bib. Car en vérité je te le dis, moi aussi chu d'l'assistance Bibine.

- C'est ça, dit Nono, la même chose ?

- Exak, dit Le Souche, c'est ma tournée.

 

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18 avril 2014

Permanence de l'objet contre Physique Quantique.

- Wouah wouah. Wouahwouahwouah ?! Wouah ?

- C'est pas ça, dit Léon.

Troudup est déçu mais il s'accroche

- Wouahhh wououhouhwouah... Wouhhaouhaouhhhh !!   ?

- Laisse tomber, dit Léon, c'est mort, tu n'y arriveras pas.

- Comment qu'tu l'sais que j'y arrivera pas, hein ?! T'as su parler du premier coup toi peut-être ? J'y ai pas mis du mien pour te comprendre, hein !

Léon soupire. Doit-il dire la vérité à Troudup ? Doit-il lui avouer qu'il ne parle pas ? Que c'est la seule raison pour laquelle personne d'autre ne sait qu'il parle ?

Et moi donc, dois-je révéler à Léon qu'il est vraiment un chien parlant ? 

- Oh ! Eh ! ça suffit, dit Troudup, on sait c'qu'on sait ! Qu'est-ce qu'elle croit La Taulière, qu'elle nous tient dans sa tête, qu'elle drive tout ! Quand elle vient on est là et quand elle vient pas, on est là quand même.

- Parfaitement dit le docteur Tayeurt, comme les femmes pour un macho, absentes, elles sont là quand même, dans la tête du bonhomme.

- Affirmatif, dit Robert Dieu. Le macho n'a pas pas besoin d'une femme réelle pour alimenter sa tension sexuelle.

- C'est ça, dit Bruno Ragazzi, le moyen, c'est le réel, pas l'imaginaire. Un vrai feu peut s'éteindre, un feu imaginaire crée une panique ingérable dans un sous marin.

- Wouh wouh ! Wouhouhouhou !!! Wouhouhouhouhhh !

- ça vient dit Léon, mais c'est pas du chien c'est du loup !

- C'est à cause des gonzesses dit Troudup.

- Y en a pas.

- Justement.

15 avril 2014

Vivre c'est tout

-  J'en ai assez de ma vie, dit Marianne, je voudrais jouer autre chose.

- Allez-y, jouez autre chose.

- Mais comment ? Vous m'avez mise dans une drôle d'histoire, moi je n'ai rien demandé.

- Je ne force personne, si vous êtes venue c'est que vous aviez une place à prendre.

- Vous avez bien pu m'écrire, vous devriez pouvoir continuer.

- Maintenant que vous existez, je ne peux rien faire, c'est à vous de bouger.

- Pour aller où?

- A vous de voir.

- En fait, j'aimerais bien la vie de Louka, être commissaire de police, aller chez les gens, les interroger...

- Là, c'est difficile, Louka ne serait pas forcément d'accord.

- Bien sûr. Et une autre histoire alors, vous pourriez, non ?

- Moi non, mais vous oui, L'Appartement, ça sert à ça, c'est la vie libre ici, chacun fabrique ce qu'il veut.

- Ah bon, alors, euh, si je veux être boulangère, je n'ai qu'à ouvrir ma boutique ?

- Oui.

- Si je veux rencontrer quelqu'un, je n'ai qu'à l'inventer ?

- Oui, tout le monde fait ça.

- Mais je ne veux pas d'un ami imaginaire, j'en veux un vrai !

- Ayez-en un vrai, vous n'avez qu'à quitter l'imaginaire pour le réel, c'est tout.

- C'est vraiment tout ?

- Oui. Mais, je vous préviens, le sage dit Prends garde à ce que tu désires, tu risques de l'obtenir.

- C'est ça qu'il faut changer, enlevez-moi cette prudence et cette inquiétude dont vous m'avez chargée, donnez-moi de l'insouciance, de la légéreté, de l'inconséquence.

-  Allez donc demander à Dracula.

- Il est en vacances, dit Braise, dans sa famille à Mountain View. 

 

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La Californie, dit Le Personnage Inconnu, ce n'est pas si superficiel qu'on le dit

- Vous êtes sûre, dit Marianne, qu'il a de l'insouciance à revendre ?

- Vous voyez bien qu'il ne s'en sert pas, dit Braise.

- Alors, dit Marianne, moi aussi j'en ai !

- C'est ce que je vous dis depuis le début, réponds-je, et là-dessus, je dis, je vais boire un thé.

- Bonne idée, dit Braise, vous en avez aux châtaignes ?

 

13 avril 2014

Démo graphies

- C'est dimanche.

- Ben oui.

- Hier, c'était samedi.

- Ben oui.

- Demain, ça sera lundi.

- C'est sûr.

- T'en as pas marre de la routine ?

- Ben, c'est le nom des jours, c'est le temps, on n'y peut rien.

- Voilà, voilà, c'est ça, on n'y peut rien, c'est comme ça, et toi t'en as pas marre, t'en a jamais marre alors.

- Mais t'es tordu mon pauvre, ça va pas dans ta tête, gogol, bouffon, raclure d'évier, pauv' tache, espèce de lundi !

- Ah non, pas lundi, merde, non, pas ça, pas lundi.

Mais qui sont ces deux-là ? 

- Vous êtes qui vous ?

- Parait qu'y a un truc en route, parait qu'y a des rôles, paraît qu'y a des vies à attraper.

- Mais vous êtes qui ?

- Justement, on est personne, on a besoin de mots, on a besoin de situations, on a besoin de vie.

- Eh ben ça y est, vous en avez.

- Ah ouais, ah ouais dis-donc, c'est super! Comment j'm'appelle ?

- T'as l'air d'un gars, disons D'Jack, tu t'appelles D'Jack.

- Et moi et moi, comment j'm'appelle ?

- Toi, tu n'as l'air de rien, fille, garçon, je ne sais pas, qu'est-ce que tu préfères ?

- Ben, chais pas, une fille ?

- Alors, disons Rose, tu parles deux trois langues, à toi de les choisir, tu es pas mal, mais tu pourrais être canon, et puis... et puis...

- Suffit, suffit, merci, pour le reste, je m'débrouillerai.

Dans les périodes où je tourne autour du travail, j'ai toutes les portes ouvertes, alors ça défile, mais comment faire autrement ?

- Ah tiens, bonjour Marianne.

- Bonjour Marité, j'ai besoin de vous parler.

  

11 avril 2014

Le bruit du fouet: kshhhh !

- Eh ! Oh !

- Eh ! Oh ! Eh ! La Taulière ! Eh ! Oh !

-Quoi ? Hein ? Qu'est-ce qui se passe ?

- Eh ben ma poule, on s'réveille ?

- J'dormais pas, baille Myrtille Souche, c'est pas une raison pour gueuler !

Troudup s'en fiche, il continue à appeler La Taulière, moi en quelque sorte, ce moi qui lui procure assez d'existence pour vivre, aller boire un coup au Petit Renard, balader Léon, dormir et rêver.

Depuis une semaine qu'il me cherche, je ne répondais pas à ses appels, je ne voulais rien en savoir, et puis, aujourd'hui, je réponds, je ne sais pas plus pourquoi.

- Oui, Troudup, what's up ?

- Ah ben merde alors, a s'tire à Pétaouchnock et quand a r'vient, a cause pus français ?

- Qu'est-ce qui vous arrive Troudup ? La mauvaise humeur, ce n'est pas dans vos habitudes.

- D'abord et d'une, l'humeur, c'est vous qui me l'avez collée au citron, et de deux, j'suis en panne ! Merdalors c'est jamais arrivé ! J'suis en panne, j' sais même pas c'que ça veut dire, ni d'où ça vient, ni quoi ni kaisse !

Il semble que Troudup subisse les effets de ma lente remontée du tréfonds d'où j'émerge.

- Mais kaisse kal dit celle-ci, on y entrave que dalle, d'où qu'elle émerge et son tréfonds, mais oukilest !?

- Pfff. Ce n'est pas si facile, enfin, si c'est très facile, ou alors non, c'est difficile. 

- Et bien voyons, dit Troudup, si j'en faisais autant ? Si je me permettais des libertés, si je me mettais, moi aussi, à parler d'autres langues que la mienne, dans des styles non appropriés à mon personnage, qu'en penseriez-vous ma chère ?

- Heula Troudup, ça va pas ? 

- Exaquête, hurle-t-il, faut se mettre à la page, et fissa, qu'il dit, parce que moi, j'ai des trucs à vivre et mes trucs, i'm'restent en travers !

Bref, ce n'est pas l'angoisse de la page blanche, écrire ça va tout seul, on laisse aller les doigts sur le clavier, le crayon sur la feuille, l'imagination dans la tête mais, mais, quand l'imagination prend la place du clavier, que le crayon cherche l'écran et que les doigts fouinent dans la tête, ça va moins bien.

- J'étais un peu en désordre mon cher Troudup, je me laissais aller à traîner le néant, comme on traîne la rue, mais grâce à votre intervention salutaire, c'est fini.

Pas question de vous empêcher de vivre, vous et Les Gens de L'Appartement, dès tout de suite je me mets à l'oeuvre sans plus d'état d'âme.

 

3 avril 2014

Casting

- Donc, dit Braise, il y aurait un casting en cours ?

- Oui, je réponds, un casting de caractères.

- No problème.

Je suis dans ces questions du début qu'il faut éliminer pour avancer. je ne vais pas aller par là, mes personnages sont définitifs, seuls leurs caractères peuvent bouger, pas eux.

- Que tu crois ma poule, et pourquoi tu changerais pas, hein ? Tout le monde change, même toi, même moi,

- Mais c'est qui, toi ? je demande.

- Moi ? Ben c'est toi, toi et moi on est un dans un seul caractère tu vois,

- Sans compter les autres, ajoute un moi de passage, un moi volatil, né de l'instant dans ce petit passage entre le sentiment d'un trouble et la question qui fuse.

- Ça suffit je dis, ça suffit, je prendrai ce qui viendra,

- Epicétou, dit Troudup, foutez-y lui la paix à La Patronne, voyez pas qu'elle doit bosser ? 

 

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