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Marité de Vos K
fabienne berman
17 mai 2010

cul, bite, couille

Fabienne Berman

Ah! je déteste quand Dolstein prend son ton de Mémère à ses chiens!
Les orifices sont des trous, OK!
Oui il a du Ça dedans, mais on n'est pas toujours en uniforme, on peut se lâcher en civil non? On est dans le Blog de l'Appartement, pas à la Sorbonne!

Corinne est bien d'accord, il y a toujours ce moment où on la regarde de travers, elle rit trop fort, elle est  trop ci, trop ça, il faudrait qu'elle mette une culotte sur la tête pour tout fermer, ça l'énerve.

 

- Les princesses vont aux toilettes, les princesses pètent! Et la salle de bains, c'est pour se laver le troufignon aussi! Troufignon, con, nénés, jouir, baiser, rigoler!

Fabienne approuve

- Heureusement que le Troudup s'endort, et heureusement qu'il y met de lui, le pauvre gars.

- Ben tiens, dit Corinne, Satan l'habite, ah! ah!

- Oh ben oui, que répond le Troudup, oh ben oui, y a pas qu'le cul dans la vie, y a aussi la bite et les couilles. Allez hop, le Léon, on file au Petit Renard, le Nono va croire qu'on est fâchés.

Devant le Petit Renard, un couple hésite, tout en noir, costume cravate et robe informe. Nono les regarde de travers par la fenêtre du bar, il préfèrerait qu'ils s'abstiennent ces deux-là,  des Témoins de Jéhovah, c'est sûr. Mais ils entrent.

- Qu'est-ce que j'vous mets? leur dit-il, laissant percer son désir de leur en mettre une, au moins.

Bien sûr, pense Berman, acte manqué très clair, et elle note, c'est une consciencieuse.

- La Boassonn Lokâl, répond le type avec un accent que Nono ne parvient pas à identifier.
Le marketing moderne est entré chez les Témoins, aujourd'hui, ils se fondent dans les coutumes indigènes pour passer le message en douceur. Berman note, fructueuse occurrence pense-telle.

- Et deux pastagas tassés, deux!

Troudup, surpris par cette clientèle inhabituelle, mais aussitôt rassuré, appelle son petit déjeuner:
- Le café calva, et le croissant.

Nono les pose sur le comptoir avant que Troudup ait fini sa commande,
- et le p'tit blanc sec pour la maison.

- Ah merci, ça décape, j'en ai besoin! Alors les gars, lance-t-il, fraternel, aux deux Témoins, la vie est belle?

- Oh Ui! répondent-ils en chœur, très heureux de tomber sur un vrai croyant, Ui, La Viye Eye Twès Bêl, sous l'effet de la joie, ils avalent cul-sec leur pastis baraqué.

- Allez, c'est la mienne! balance le Troudup.

Et le Nono de servir la même, au fond des yeux un grand sourire et des étincelles dans la moustache.

Et Fabienne Berman de changer ses plans, à la table du fond, elle range son bloc et sort son Mac, le met en mode enregistrement, son et image. La journée commence bien, elle en a les neurones qui crépitent.


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10 avril 2010

Le Marché

Fabienne Berman

J'aime bien aller sur le terrain un jour comme aujourd'hui, soleil radieux, chaleur diffuse, air limpide.

Je me suis installée derrière la tour de guet du douzième siècle, à l'entrée du marché de Jolibourg,  pour attendre Marianne Defair, c'est ma préférée.

La crise est arrivée jusqu'ici, a pensé Marianne D. en passant devant un étalage de chefs de projet en solde, mais qui fait des projets aujourd'hui?

Comme prévu, elle a acheté les premières fraises de la saison, un chou fleur, des carottes.
Elle a pensé, tiens, je vais faire une jardinière, elle a donc pris aussi des navets, des oignons nouveaux, des petits pois, un peu de grenaille de Noirmoutiers.

Je me suis postée derrière l'étal de la vendeuse d'herbes, près du Camelot.
Il parle très fort, bouge la tête, les bras,
remue de l'air, il retient un bel attroupement, il vend à tour de bras. 

Paulette Dolstein, un peu en retrait prend des notes, elle est aujourd'hui sur chalandise et stratégie primaire et moi, sur mon sujet favori: résistance ou étanchéité. 

Avec un peu de mal, Marianne D. a réussi à s'approcher, elle voulait ,à l'évidence, voir ce qu'il vendait, ce qui est impossible, la consigne étant que le produit doit être invisible: Le Camelot vend des "trucs et des machins" en sacs thermocollés.

- A chacun selon ses moyens! Des surprises, des surprises! Que des bonnes surprises!

Jésus Christ dît à ses Apôtres:
Tout pour moi, rien pour les autres!

Et ben ici c'est l'contraire!
Tout pour vous! Tout pour vous!

Surprises, surprises! Les vraies aubaines! De la surprise à 1 euro, à 2 à 5 à 10 euros, à 30, à 50, tout pour vous!
Cette pôv' petite dame a 20 centimes dans son petit porte monnaie, mais qu'il est mignon, mais qu'il est mignon, le tout petit porte monnaie de ma petite vieille ! Zyva Mamy,  allez, allez, no souçaï, elle a vingt centimes, c'est bon, y'en a, y'en a, de la surprise à 20 centimes!
En veux-tu en voilà! N'en veux-tu pas, n'en voilà quand même!

Vive la liberté, vive le marché, ici c'est la démocratie, y'en a pour tout le monde, de la grande, de la moyenne, de la petite consommation!

Aux gros moyens, les gros sacs, aux petits les petits sacs, zéro sou, zéro sac! Pas de malaise! ici tout le monde est content!

Y' en a pour tout le monde! pour tout le monde!Pour tout le monde!Pour tout le monde!Pour tout le monde!Pour tout le monde!Pour tout le monde!
Il déraillait, mais l'expérience était bouclée, on était en fin du marché, plus qu'à remballer le Camelot dans sa boîte, avec ses "machins et ses trucs".
Puis débriefing à l'Usine, Albert, Paulette et moi: la Sainte Trinité de Transmen Geneticks....

Moi, je devais finir Marianne D. avant de rentrer.
J'ai noté qu'elle repartait, assourdie, elle est retournée à sa voiture un peu ébranlée, mais elle n'avait rien acheté.

Cette femme est une mine, il semble qu'elle ne réponde à aucun stimuli, c'est un sujet remarquable pour la consommation de  marge, d'autant qu'elle est  classée en +++. J'ai eu du nez en la préemptant, mais la chance fait partie du talent.

Je l'ai suivie de loin jusqu'à Batbourg, elle a rentré la voiture dans le garage, elle ne ressortira plus aujourd'hui, je suis rentrée à l'Usine.

27 mars 2010

Les chiens

Fabienne Berman

Quand Dosltein
a fait de moi un des fondateurs de Transmen Geneticks, je terminais ma thèse sous sa direction.
Je n'ai posé qu'une question, à laquelle elle a répondu comme à son habitude par une histoire.

Dans les débuts de l'Empire Soviétique, des représentants du Parti évangélisait les provinces, d'usines en kolkhozes ils portaient la bonne parole.
Dans une usine polonaise, l'un d'eux demanda aux ouvriers assemblés:

- Camarades! A votre avis, qui a inventé le communisme? Les prolétaires ou les savants?

- LES PROLETAIRES!
répondit la masse d'une seule voix.

- Bravo camarades! Et pouvez-vous  dire pourquoi?

Après quelques minutes de silence, une voix s'éleva

- Parce que si ça avait été les savants, ils auraient d'abord essayé sur des chiens.

Dolstein vit avec deux dogues dont elle s'occupe avec affection.
Les hommes ne sont pas des chiens, ni des rats, est une de ses phrases récurrentes.

C'est elle qui a choisi mon sujet  "Parcours d'un plan de métro dans un sac à main, parcours d'un sac à main dans le métro".
Ma thèse n'est pas obsolète malgré l'évolution formidable des technologies, il suffit de remplacer "plan de métro" par "i-phone".

La carte n'est pas le territoire, l'i-phone n'est pas la téléportation, il est dans la même dimension plate que le plan du métro.

Et Dolstein est une grande bonne femme.

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Marité de Vos K
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