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Marité de Vos K
31 octobre 2010

Varwuss ??

- Bon anniversaire ! Eh ! Eh ! Bon anniversaire !!!

Je fais le tour de l'Appartement, je cherche, je cherche encore, il n'y a personne.

La voix vient de loin, je la reconnais mais je ne sais pas qui c'est.


- Oh ! Oh! Eho !

Je crie fort, je crie très fort, j'appelle et je l'appelle mais personne ne répond.

Silences, silence.

Cette voix familière, où voyage-t-elle? D'où vient-elle?

D'un monde disparu?
D'un autre monde?

Ou bien de la cinquième dimension, la toute petite dimension infinie du souvenir.


Alors, je murmure avec tendresse pour qui peut l'entendre,

- Bon anniversaire,

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31 octobre 2010

Pas de saints chez moi.

- Eh bien, dit Dolstein, en voilà des histoires pour une histoire qui n'est qu'un roman familial. Finalement.

- Finalement quoi?

Dolstein va et vient dans l'Appartement, elle a trié les Michels, remis les (é)mois en ordre et monsieur Troudy respire un peu mieux aujourd'hui.

- Qu'est-ce que vous voudriez y faire, ma chère, les conventions, les us et coutumes, le réel ne va pas disparaître sous prétexte que vous voudriez l'Appartement en dehors de tout, protégé des influences dont vous ne voulez pas.

- Tout est possible ici, c'est l'Appartement.

- Vous ne pouvez inventer ce qui existe déjà. Vous élisez un des mondes possibles et vous voudriez en même temps profiter des autres.

- C'est exactement ça. Et je vais continuer.

Parce que moi, voyez-vous, me suis-je répondue à moi-même, laissant Dosltein en dehors de moi, moi voyez-vous ma chère, je n'ai pas peur de mes mois, je ne crains pas ma foule, je m'y retrouve, moi, figurez-vous.

Et non seulement je m'y retrouve (parce que j'y suis n'est-ce pas) mais encore j'aime y être perdue.

J'ai cru, autrefois, devoir abandonner tout mes petits autres, mais pas du tout, je fais ce que je veux ici.


Dolstein ne s'est pas laissée mettre à la porte de ma tête, elle se fiche de toute exclusion, c'est Dosltein ça, nulle part présente, partout chez elle.
Elle m'a répondu par ma voie intérieure, là où j'étais, tranquillement à l'abri de son écoute primordiale, en train de me causer:

- Toute liberté a un prix. Si vous ne faites pas vous-même le tri, il se fera sans vous.

Il n'y avait rien à répondre à ça, bien sûr, un soupir peut-être, un sourire?

Alors je suis allée me faire cuire un flan.

- Paulette, ça vous dit une part de flan?

- Sans vanille alors.

Car, si Paulette aime le flanc, elle est allergique aux arômes, naturels comme surnaturels.


30 octobre 2010

Fool foule

Panique à l'Appartement, une foule de Michel s'y presse, entourant le clavier et l'écran, assis sous le bureau, jouant dans les étagères, y en a plein le couloir, plein la chambre, dans la cuisine, ils font la queue pour les toilettes.
Inflation de Michels, pléthore, surpopulation, superlatifs michéliques.
Bref, il est trop !

- Michel ! rentre à la maison, Michel ! Michel !

- Oh, Michou, t'es dans la lune ou quoi ?

- Eh la Miche, t'es où ?

- Michel ?! Michou ? Mimiche ? Michéri, La Miche, Mimonchou, Mimi ?!!

- Ouah ! Ouah ! glapissent les Léons, eux aussi en plusieurs modèles de tailles mais sur moins de temps. Disons qu'il a une petite dizaine d'années de Léon représentés par des Léons.

Pff, je ne comprends ni ce que je vois, ni ce que je pense.

- Oh, eh ! Monsieur Troudy, que se passe-t-il ?

Et comme bien sûr il est là lui aussi, parmi les autres, il est bien embêté:

- Je suis désolé, c'est à cause de Dosltein, alors...

- Alors quoi ?

- Alors je ne sais que faire. Elle m'a laissé en pleine panade, tout afflue, je ne sais pas comment j'ai fait, tous mes mois se télescopent, je ne sais pas lesquels je suis. Il y en a même que je ne reconnais pas, celui-ci, là, en pipe et moustache, il ne me rappelle rien du tout, pourtant, c'est un moi, c'est sûr. Le petit gars, là, le Michto, c'est moi, et lui, c'est moi, ils sont tous moi ! Je ne me savais pas si nombreux.

- Quel rapport avec Dolstein ?

- Elle est en vacances.

- C'est pas gentil ça.

- Non, hein, on pourrait compter que son analyste ne vous plante pas en pleine crise de soi.

- Il faut faire quelque chose, on ne peut pas laisser tout ce monde ici.

- Ah là là, je vous jure, c'était bien plus simple quand j'étais ch'val, la vie d'épave c'est pépère.

- Je compatis, mais là, vous allez faire quoi ?

- Je n'en ai aucune idée, c'est la fin du moi,

me répondit Troudup avec un sourire que je ne lui connais pas, charmant, charmeur, et je me suis contentée de cette réponse.


14 octobre 2010

Appel à quoi ?

C'est vrai, ça, appel à quoi? Appel à qui?

Me voici ce matin, armée d'une volonté costaude, pleine d'une motivation sérieuse, et pas ce genre de motivation acquise à l'arrache dans un stage de survie ou de saut à l'élastique avec des camarades écrivains. Oh que non!

Mais une motivation que j'ai à l'intérieur de moi et que je projette à l'extérieur, ah, je cherche l'adverbe qui va avec, ah oui, résolument, c'est ça, je viens résolument ce matin battre le rappel... euh... ou bien faire l'appel ? ou alors en rappel?

Oh là, là, en vérité je vous le dis, la vie dans l'entreprise n'est pas facile.

On y est plongé dans l'ambiguïté, sans autre préparation que ces stages de, tiens donc, motivation, qui visent à vous faire comprendre, insidieusement, dans les hurlements de terreur et l'espoir que l'élastique ne soit  pas made in China par des prisonniers qui ont  des raisons de saboter le travail, bref,  insidieusement dans les hurlements sont tatoués les fondamentaux: l'ADN de l'entreprise:

- Tu ne hurleras point

- Tu ne douteras point

- Tu ne contesteras point

- Tu ne communiqueras point

Et, sous peine d'être réduit à l'esclavage pour sept générations:

- Tu ne perdras point les milliards de l'entreprise mais seulement tes milliers d'euros, ton logement, ta famille, tes amis, ta vie.

Je venais donc les bras chargés de motivation sereine et de désir pur et sans tâche et ...  et quoi encore, ah oui, résolument décidée à tenir la barre vers le progrès et vlan, tout ça est à l'eau.

Ai-je fait ce stage? L'ai-je rêvé? Dans les deux cas il aura agi sur tout mon être, dedans, dehors, autour et alentour.

Fort heureusement mon moimoi  m'interpelle:

- Vois donc ce que deviens ton expression, Marité, regarde ce que tu as écrit et vois!

- C'est nul ?

- Ne te presse pas de te juger mais conviens que ça n'est pas toi.

Mais à part soi mon moimoi pense très fort, c'est pire que nul, c'est rien.

- C'est vrai.

Aussi reprend-je donc là où je suis venue pour venir à la raison de mon déplacement de ce matin...

Mince alors, ça ne se rétablit pas, me faut-il un contre stage, une  anti phase, un repassage, un dé passage, quoi?

Les mots se pressent, ce qui presse fait compresse, j'ai besoin de paliers de décompression pour retrouver le souffle,  et que mon corps cesse d'être écrasé par la pression du monde, dit libéral, de l'entreprise.

Je n'ai pas le choix, pas le temps d'attendre, je veux me reprendre dans l'instant, puisqu'aussi bien je m'appartiens, me revoici à ma botte:

- Je suis venue pour vous, personnages et alliés, je bats le rappel de la garde, foin de retraites dans les étés glorieux, nous voici rendus à l'automne et au temps qui exhibe ses attributs climatiques.

Enfilez vos robes de lune, vos pantalons de nuages, vos oripeaux d'humains, et au boulot, mes chers, l'Appartement vous convoque, Mobilisation Générale.


5 octobre 2010

Bang bang

- Allo! Allo!

- Allo? Où? Qui?
J'étais en pleine réussite (sur l'ordinateur, rien, d'exceptionnel, tant pis), en pleine réussite donc ?

- Allo! C'est Braise, bonjour Marité...

Braise, comment se fait-il que je n'ai pas reconnu sa voix pourtant si particulière, chaude et tendre, et pleine de mystère comme celle de Delphine Seyrig.

- C'est à cause du froid, les ondes frisent, répond Braise. J'entends autour d'elle un souffle de vent pailleté.

Et puis je réalise que je n'ai rien dit, j'ai pensé et Braise a entendu?

- Mais oui, j'entends, par les mêmes ondes.

Mais... mais... et puis je me souviens à l'instant qu'il n'est pas nécessaire de comprendre, nous sommes dans l'Appartement, où tout arrive.

- Tant qu'à faire, dis-je à Braise, envoyez votre vraie voix s'il vous plaît, sans déformation.

- Je ne maîtrise pas le vent, il se mélange à moi, dans les ondes floues, il me pénètre, elle rit doucement et même là je sens les paillettes du vent, glacées. Je crains de percevoir le souffle de la tombe, qu'est-ce que Dracula a pu faire à ma Braise?

- D'où vient cette sensation de glace, de nuit et de froid?

- C'est l'Islande! Dracula et moi, en lune de miel dans le pays de la nuit éternelle!

- Plus besoin d'endurer le soleil.

- Et plus besoin de vous...

Je me suis sentie niée, plus besoin de moi? Et quoi encore? J'ai tiré un peu sur sa corde pour la ramener à moi,

-Vous souvenez-vous, Braise, de votre souhait? Cette grande histoire, ce rôle qui vous emporte?

- Oui, justement...

- Et bien, vous l'avez, non?

Parce que je savais que je n'avais pas le droit de lui dire ça, de lui voler sa joie, je suis soulagée d'en être aussitôt punie.

Je suis envahie d'un sombre regard, les yeux de Braise dans mon ventre, envahie par l'angoisse battant par mes veines, le cœur de Braise palpitant dans ma tête, alors je pense très fort,

- Braise, j'ai voulu en être mais votre histoire n'est qu'à vous.

Quelques larmes chaudes, un grand soupir et un sourire de loup, Braise se reprend et je n'entends plus que le vent furieux.

- Ce n'est pas grave, je demanderai au Père Noël de vous en donner une à vous aussi.

- Une quoi?

- Une histoire qui vous flingue... Bang, bang...

J'ai repris ma réussite où je l'avais laissée, pas contente de moi.
Bang, bang...


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  • Ce blog reçoit les GENS DE L'APPARTEMENT, qui arrivent tout droit des manuscrits où ils sont nés. Les textes d'où ils viennent seront mis en ligne dès que les aspects techniques de leur diffusion seront réglés.
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