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Marité de Vos K
30 mai 2011

Tsimtsoum

- C'est dégueulasse ! C'est trop dégueulasse !

- Mais qu'est-ce qu'elle dit celle-ci ? demande Marianne, dérangée dans son repassage par les hurlements de Corinne, entre deux eaux, enfin, entre deux verres.

- Elle dit que la vie est injuste répond Melle de Lhéry à la cantonnade.

Denise de Lhéry n'est pas dans le salon devant la télévision avec Marianne Defair à son repassage. Mais, dans la réalité augmentée, comme disent les scientifiques, Les Gens de l'Appartement entendent tout et savent tout ce que dit chacun, où qu'il soit, quoi qu'il fasse.

-  Big Brother is watching you, dit Fabienne Berman machinalement en baissant le son, les cris de Corinne lui ont vrillé les tympans.

1Le Grand Frère de Fabienne Berman watchant le monde.

- Mais c'est une femme ! dit Fabienne excédée.

- C'est donc son frère, assène Jean de La Fontaine. A quoi Fabienne répond pff et s'évapore.

- C'est dégueulasse ! Salauds de mecs !

- Ta gueule Corinne, tu vas faire avorter mes poules lui dit Myrtille. Pourquoi que t'hurles?

- J'ai raté Mitterrand, OK, mais DSK, merde ! Ils couchent avec tout le monde sauf avec moi ! Merde, c'est dégueulasse ! Pourquoi pas moi, hein ! Pourquoi pas moi!!

- Pauvre cruche, lance Fabienne de loin, c'est parce que vous n'existez pas, n'allez pas chercher de raisons, vous n'existez pas, c'est tout.

- Quoi, quoi, quoi ! Parce que je vis dans un lotissement, parce que j'ai quarante ans, parce que je n'ai pas la carte du club, c'est ça ? Je n'existe pas ?!

- Mais non, vous n'existez pas, vous n'êtes qu'un personnage de fiction, comme nous tous.

- "Est-ce que les personnages de fiction n’ont pas des yeux ? dit Dracula, magnifique. Derrière lui Braise flamboie, Corinne s'est redressée, encore chancelante, et Myrtille, Troudy, Astrid, Louka, Léon et bientôt tous ceux de l'Appartement, les ont rejoint, sauf moi bien sûr, parce que moi, je suis dans la vraie vie, ah! ah!

- Est-ce que nous n'avons pas, comme les vivants des mains, des organes, des dimensions, des sens, des affections, des passions ? Ne sommes-nous pas nourris de la même nourriture, blessés par les mêmes armes, sujets aux mêmes maladies, guéris par les mêmes remèdes, réchauffés et glacés par le même été et le même hiver ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ? Et si vous nous faites du mal, ne nous vengerons-nous pas ? Si nous sommes semblables à vous en tout le reste, nous vous ressemblerons aussi en cela. »

- Fiction mon oeil, on existe ! dit Fabiola qui n'a pas l'audace de citer correctement Queneau,  alors Zazie dit: Fiction mon cul !

- Shakespeare, c'est encore de la fiction, dit Dolstein. Elle observe avec un grand intérêt ce qui se passe dans ce Blog. Depuis que La Taulière s'est retirée l'Appartement crépite.

- J'irais plus loin, dit Übernix, j'ai la vision insistante d'une mèche longue en train de brûler.

- Et vous ne voyez pas la bombe ? demande Louka, il faudrait songer à s'en occuper.

- Pourquoi ? je demande. Pour l'empêcher d'exploser ou pour se mettre à l'abri ?


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29 mai 2011

Recyclage

- Myrtille a raison, dit Mademoiselle de Lhéry.

- T'es bien urbaine Denise, lui répond Myrtille.

- Mais, oui, tu as parfaitement raison, ce blog devient fréquentable. Je peux y apporter ma contribution.

- Ouais, ouais, dit Myrtille, je m'demande si moi j'vais pas aussi y mettre mon grain d'sel. Caisse t'apportes alors ?

- Eh bien, ma foi, je propose un article pour la rubrique cuisine.

- Ah ça c'est une idée qu'elle est bonne, vas-y ma chère.

Que faire  des vieux restes oubliés au frigo ?

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Jetez-les.

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- C'est simple et très facile à réaliser, dit Corinne Mars, complètement saoule. J'y vais de ce pas, dit-elle avant de tomber endormie dans l'herbe épaisse de sa pelouse.

- C'est vrai dit Denise, que sa décision d'agir dans le blog a rendue philosophe, c'est facile et pas cher.


28 mai 2011

Les sardines de la Turballe

Les recettes et les conseils c'est bien beau mais on veut voir les choses en vrai.

C'est pourquoi Celles-Qui vous offrent une nouvelle rubrique, Avant-Après:

Avant

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Après

après 

Car pour comprendre les choses, il faut les voir vivre, grandir et disparaitre.

C'est beau.

- Tout de même, dit Paulette Dolstein à Lucien Übernix, vous ne trouvez pas ça bizarre ?

- Quoi ?

- Comment tourne ce blog ?

- Pour l'instant, c'est plutôt amusant, nous verrons plus tard.

- Je ne vous cache pas que La Taulière me préoccupe, dit Louka, son dossier rose sous le bras. J'aurais préféré continuer mon enquête.

- Quoi quoi quoi quoi! caquète la Myrtille Souche, caisse il a d'bizarre, hein ? Caisse il a d'bizarre j'vous d'mande. Pour une fois qu'on y comprend kêkchose.

- Elle a raison, dit Fabienne Berman, ça devient accessible.

- Certes, réponds Dolstein, mais quid de la décompensation ?

- Vous ne lui faites pas confiance ? demande Übernix.

- Je ne sais pas, conclut-elle, je suis perplexe.

Moi je vais vous dire depuis l'autre côté pour une fois, je suis bien contente de ne plus être la vedette de l'Appartement. Je profite de tout sans rien assurer. (Les sardines de la Turballe, c'est moi qui les ai mangées.)


27 mai 2011

Aujourd'hui : La Pomme.

 

Que faire avec une pomme ?

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Mangez-la.

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- Tu trouves pas que ce blog devient plus léger ?

- Si.

- Ça fait du bien je trouve.

- T'as pas peur qu'il s'envole ?


27 mai 2011

Héroïque fantaisie

Schyzophrénie civile.

Louka n'est pas d'accord avec le titre au dessus mais elle ne dit rien. Elle range le dossier rose anthracite sur lequel est écrit en noir satiné le mot Taulière, et elle s'attable au bureau avec le Professeur Übernix.

Monsieur Troudy est moins délicat, il est comme ça Troudup, tout en sensation.

- C'est quoi c'turbin ? Ê m'fout d'ma gueule la cafetière, euh, la Taulière ?   J't'en foutrais des fyzokrénie civile ? 

Dolstein sourit, elle est Troudy-sensible, sans quoi elle ne le recevrait pas deux fois par semaine depuis des années. Mais elle reste neutre, lacanienne frigide pense Übernix, Carabosse pense Louka pendant que Troudy ne pense rien, comme d'habitude.

- Qui est schyzo ici ? demande Braise.

- Certainement pas nous, disent les gens de l'Appartement.

- Messieurs, mesdames, mesdemoiselles, jeunes gens, tous les particuliers de l'Appartement dont Léon, les nains de jardin, le lombric de Marianne (qui n'est jamais venu mais que je sens se tortiller tout de même dans l'Appartement) et tous les autres, c'est bien sûr de moi qu'il est question.

- La Taulière ?

-  Qu'est-ce qui se passe ici ? demande Fabienne Berman qui ne comptait pas passer mais qui a été emportée par l'arrivée en masse des Gens de l'Appartement.

C'est Louka qui répond sur l'indication du professeur Übernix

- La Patronne prend des vacances.

- Oh ben, dit la Myrtille Souche, y avait pas besoin d'un dictionnaire pour nous chanter ça.

- Ah ben oui, franchement, dit Astrid, et son mari le docteur hoche la tête, franchement !

- Ce qu'il y a dit Ragazzi, ou plutôt ce qui manque ici, c'est le contre pouvoir.

- Contre pour voir ? dit Corinne Mars en se collant à lui.

- La presse, l'oeil du Grand Autre lui répond Robert Dieu.

- Arrêtez les digressions, laissez-moi faire mon annonce !

Ils se taisent enfin mes bavards.

- Schyzo Civile, ni religieuse, ni militaire, laïque et non systématique, moi sans uniforme et sans sur moi (censure-moi, je ne peux pas m'en empêcher), sans dogme ni doctrine. Moi-Celle-Qui-Ecrit, je me suis engagée dans un manuscrit de longue haleine à longue alène. Les autres Celles-Qui assureront l'interim de la Régence.

- C'est tout ? la rumeur les enrobe tous, ils craignaient un abandon, la démission. Ils avaient peur que Marité de Vos K. les lâche. Au contraire, elle les lâche.

- Bref, dit Celle-Qui-Coud entourée d'un petit bataillon de Celles-Qui, souriantes et pas du tout prise de tête comme la Marité de Vos K. qui écrit, qui pense et qui pèse trois tonnes, bref, nous prenons la Régence du Blog, l'Appartement est à nous. Première décision, réaménagement du grand salon. Dès demain, visite de l'Atelier.

Ils ont tous un vague sourire incrédule. Braise passe son bras sous celui de Dracula, Fabiola prend discrètement la main de Dolstein, Ragazzi se rapproche de Corinne, le lombric change de poche et moi je me réjouis de me laisser la place.

Il n'y a qu'Übernix pour songer que le contraire de Schyzophrénie Civile c'est Fantaisie Militaire.

 

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24 mai 2011

Il va t'arriver de la famille

- Y a quelqu'un ici ? Hein, y a quelqu'un ?

D'où sort-il celui-ci ? Vient pas de chez moi, aucun manuscrit ne le contient, je n'ai pas fabriqué cet homme-là. Alors comment est-il venu ? Par quelle voie est-il entré dans l'Appartement ?

- Ah, bonjour Marité.

Il est étonné d'être là, content de m'avoir trouvée, comme si c'était l'exécution d'une corvée, un ordre à satisfaire et décidément, moi, je ne le reconnais pas.

Mais l'odeur me saisit, ça sent la saumure de cornichon, l'ail, le poivre, le koper et le hareng, ça sent les tonneaux dans le grenier, ça sent l'oncle Jacques W. de Nancy qui est l'oncle de mon oncle Jacques L.

Mais, oncle Jacques, tu ne viens pas de mes écritures, je ne t'ai pas fabriqué !

Non, c'est toi qui viens de moi et de mes non écritures, toi qui viens de l'autre monde que moi j'ai fabriqué.

Quel autre monde ?

Celui d'avant ton existence, le monde perdu de notre Kalisz, le monde dont le temps s'est usé.

Tout le monde peut venir chez moi ? Tout ce que je ne vois pas, que je ne peux classer, que je ne sais nommer ? Mince alors, tout va comme ça veut.

- Alors, dit Übernix à Paulette Dolstein, vous voyez ce que je veux dire maintenant.

- Mais oui Lucien, j'en conviens, cet évènement a transformé le monde, mais c'est cetet transformation qui l'a changée, pas l'évènement en soi.

- Ah non Paulette, pas de mauvaise foi, s'il vous plaît.

- Le même évènement, même s'il produisait le même changement, n'entrainerait de transformation identique sur personne, pas plus que sur elle s'il se reproduisait.

- Pas utile de faire des dissections exploratoires ? C'est ça que vous pensez ?

- C'est ça. Ce n'est pas par ce moyen que vous trouverez une solution au Projet.

- Frédéric n'est pas là.

- Non plus.

Je ne comprends pas grand chose à cet échange, à part qu'il y est question d'un moi que l'Evènement DA (Dissection Aortique) aurait changé.

Je n'aurai pas plus d'information, l'oncle Jacques W. n'est plus là, je ne peux pas lui demander par où il est passé.

- Pas par où, m'envoit-il de je ne sais où, son accent yiddish estompé par la distance, tu ferais mieux de chercher d'où je viens que par où je suis venu.

Il a raison. S'il ne vient ni de mes manuscrits, ni de Nancy où il vivait, ni de son Kalisz, ni de son temps qui a disparu, d'où vient-il alors ?

 

11 mai 2011

Totem et totem

Depuis que Louka enquête sur mon évènement cardio-héroïco-ésotérico-aortique, Celle-Qui-Coud s'est remise à produire.

Est-ce une tentative d'échappement ? Une manoeuvre d'évitement de l'épinglage.

Marité de Vos K chercherait la tangente ? Elle file en diagonale.

Qu'est-ce qu'elle fabrique Celle-Qui-Coud ? A quoi donne-t-elle corps ?


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Ce n'est pas un peuple, ce n'est pas une tribu. Ce sont des aiguillages, des voies de décharge, d'hypnotiques dérivatifs.

- Pff répond Celle-Qui-Coud,

Elle me ressemble tant, by the way, autant que Celle-Qui-Crochète, Celle-Qui-Cuit, Celle-Qui-Croit, Qui-Cause, Qui-Craint, Celle-Qui-Choisit, Celle-Qui-Cède, Qui-Chute, Qui-Construit, Qui-Chérit,  Celle-Qui-Change, et toutes les autres C-Q-C.

 - Pff, dit-elle, ils ne sont encore personne. Ils viennent d'Amérique-by-the-net, composites inspirés par ceux de Ann Wood et Mimi Kirchner. Je cherche à savoir qui ils sont, quand jls seront de moi, je connaîtrai leur nom.

Car en Vérité, comme disait l'Autre, ce que tue n'homme ne t'appartiens.

- Ah, non, Lacan! dit Celle-Qui-Crise, pas là quand !


9 mai 2011

Education sentimentale

Paul est passé ce week-end.

Je ne le comptais pas parmi les Gens de l'Appartement parce qu'il ne vient pas d'un manuscrit. Qui ne vient pas d'un manuscrit n'est pas un personnage pensais-je stupidement.

Paul mène une vie secrète dans un sac, c'est un animal de sac.

Il s'est posé tranquillement sur une étagère, il avait des questions, sur la littérature, comment écrire, jusqu'où aller, par quels moyens. Moi, je ne voyais pas quoi lui dire.

Mais nous avons vite compris tous les deux que sa demande n'était pas du tout de cet ordre.


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Ce qu'il venait vraiment chercher dans L'Appartement c'est un sens à sa vie, et même le sens de la vie et d'abord, l'amour, c'est quoi l'Amour, c'est quand c'est où c'est qui ?


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Quelques éléments de réponse l'ont laissé sur sa faim. Quelle voie choisir, Jane Austen, San Antonio ?

Je ne réponds pas à ce genre de question. Ils ne sont pas là pour mon éducation sentimentale mais pour le style.

 

Austen et Antonio bordent un univers dans lequel je trace ma ligne.

Ça ne faisait pas l'affaire de Paul, perplexe devant une supposée révélation qui ajoutait des questions sans répondre à rien.

Paul, peux-tu appréhender la complexité de la vie ?

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Il y a un temps pour Jane Austen, et un temps pour San Antonio.

La fréquentation de Bérurier pourrait faire grand bien à cette cruche de Fanny Price qui est très, très, énervante.

Il l'assouplirait, il lui donnerait le sens de la relativité, et un peu d'humour si possible. Ah! de l'humour! C'est trop demander à Fanny Price.

Paul est-il trop jeune ou trop chiffon pour comprendre la frustration? Pour ne pas s'effrayer de la perspective de l'acte ?


2 mai 2011

Tablier de sapeur

Le tablier de sapeur est aussi le nom donné à la masse de peau qui pend, jusqu'au bas des cuisses parfois, des obèses qui ont beaucoup maigri.

Il couvre le ventre, les cuisses et le sexe, comme au sapeur son épais tablier de cuir.

Le 14 juillet, la légion défile, avec en tête le fameux sapeur au tablier.

Voilà les biffins disait le petit garçon père à leur apparition sur l'écran de la télévision. Il chantait avec la fanfare :

Tiens voilà du boudin, voilà du boudin

Pour les alsaciens et les lorrains

Pour les belges y'en a plus

Pour les belges y'en a plus

Car ce sont des tire-au-cul

Il était belge. Je n'aime pas le boudin.

Il est une clinique spécialisée dans l'éradication des tabliers de sapeur.

Elle répare les méfaits de la nature, On y enlève la peau qui pend, On la retend sur le ventre puis On recrée un nombril à Ceux-qui-en-ont-les-moyens.

Les autres peuvent s'en faire tatouer un et parfaire l'illusion avec un piercing.

Les Gens de l'Appartement voudraient-ils savoir que j'aurais un nombril ?

Alors j'échappe aux papirrazzias, Celle-Qui-Coud prend le relais, elle a pondu à la machine des nocturnes ovipares.

 

trio


Cordon coupé, nombril supposé, origine masquée


 

 

1 mai 2011

A-t-elle un nombril ?

Le professeur Übernix ne dira que ce qu'il veut. Et il le dira quand il voudra. Louise Kowski croit qu'elle peut le convoquer, l'interroger, exiger et savoir. Elle croit ce qu'elle veut, lui, ça l'indiffère.

- Secundo, annonce-t-il, Marité de Vos K, 

- Pourquoi vous commencez par le secundo ?

Kowski ne prend pas de notes, elle reprendra l'entretien sur le blog de l'Appartement, inutile de s'encombrer. Elle ne sait pas faire deux choses à la fois, écouter et réfléchir. L'écoute libre ouvre aux associations d'indices beaucoup mieux que la lecture de notes.

- Le primo c'est l'Origine du Monde, avant la création, avant que la première cellule ne se forme puis se divise. Le primo ne vous intéresse pas,

- Avant la création ?

- Avant la naissance de l'idée même de création, avant toute conception. Je disais donc, secundo, le premier fait notable pour vous, la concernant, est qu'elle est la fille d'un petit garçon.

 

Jean_et_son_p_re

Le père est un enfant, le grand-père est un homme, et il y a ce cheval.

- Un peit garçon ?! Et la mère ?

- Comment un enfant peut-il faire un enfant ?

- Mais enfin, elle est née La Taulière, et pas dans un manuscrit ! Kowski s'énerve, Übernix s'en fout.

- En effet, elle est née à l'hôpital.

- Il y a eu accouchement, des cris du sang, pas d'imprimante, pas d'encre. Il a bien fallu un échange de fluides.

- Rien d'inattendu, elle a un père, une mère. Elle est comme tout le monde. Sauf pour l'essentiel bien sûr.

Kowski sent la colère l'emporter, elle se calme, elle parle lentement:

- Que signifie "essentiel" pour vous ?

- Pourquoi ne pas demander ce que j'entends par "comme tout le monde"? C'est là qu'est la Question non, qui est Nous, d'où vient Elle ?

- Professeur Directeur Scientifique Übernix, mes enquêtes ne sont pas des recherches métaphysiques, je me contente des faits, mobiles et conséquences.

- Hélas, ma chère, le Sujet ne nous permet pas cette échappatoire.

Kowski a compris, il me roule dans la farine, mais il finira par me dire ce que je veux savoir.

Mais pas moyen de se fixer sur ce qu'elle veut savoir, parce que des mots surgissent dans sa tête, dérobade, expédient, excuse, subterfuge, faux-fuyant, esquive, ah oui, esquive!

Übernix est parti à la faveur de cet embrouillage d'aiguillage. Stop, stop à l'esquive, choix du but.

Serait-il aussi spécialiste de la fuite par enfumage ?

De son cabinet de Batbourg, Dolstein s'amuse, elle connaît l'oiseau depuis longtemps et adhère à la méthode Übernix: déstabiliser pour visser la complexité au coeur de la réflexion.

Kowski, pauvre fille, croit à la simplicité. La simplicité ! Comme si c'était possible.

- A-t-elle un nombril ? note Kowski sur son carnet de flic.

 

 

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Marité de Vos K
  • Ce blog reçoit les GENS DE L'APPARTEMENT, qui arrivent tout droit des manuscrits où ils sont nés. Les textes d'où ils viennent seront mis en ligne dès que les aspects techniques de leur diffusion seront réglés.
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