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Marité de Vos K

12 avril 2011

Pisser plus pleurer moins

Il y avait cette émission de télé, dans les années... euh ... vers 1960 je suppose, (tous mes souvenirs, je les ai rangés par là).

Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Que font-ils ?

Je cherchais qui, je me demandais ce que ces gens faisaient dans la télévision. Est-ce qu'ils n'avaient pas une vie ailleurs ? Est-ce qu'ils étaient payés pour ça ?

Je n'avais pas compris que c'était des silhouettes fabriquées.

Les Gens de l'Appartement jouent la même histoire, où vont-ils, que font-ils, qui sont-ils ?

Messieurs dames et demoiselles et chiens et tous êtres vivants dans mes manuscrits, et maisons, rues et  jardins,  ciels et fleuves, enfin tous les mondes assis dans les pages, il faut vivre vos vies dans votre ailleurs, pas Ici.

Louka, Braise, Dracula, Troudup, Alice et tous les autres, cessez de vous occuper de moi, retournez chez vous.

- Tu vois, dit Frédéric.

- Je vois quoi?

- Ce que ça fait d'être l'objet et le sujet, d'être sélectionné, observé, étudié dans tous les coins, de finir collé aux pages d'un manuscrit, dans la vie où tu es cloué par un auteur ? C'est ton tour.

- Ah mais non, je ne suis pas le sujet, je suis le Créateur.

- Toute créature finit par dépecer le Créateur, pour voir comment c'est fait dedans, comment ça fonctionne, au risque de ne pouvoir remonter la machine.

- Moi je ne fais pas dans la métaphysique du personnage, dit Louka, je suis flic, je ne manipule pas les idées mais le concret. J'ai les rapports d'hospitalisation de Marité de Vos K, mais Dolstein ne veut pas les interpréter.

- Je n'interprète pas, dit Dolstein, les faits mentent toujours, traduire c'est réduire l'autre à soi.

Louka soupire, agacée d'être d'accord, elle lutte en permanence contre la tentation de résoudre les enquêtes avec ses propres raisons.

- C'est bien d'avoir des principes, répond-elle à Dolstein (elle ne dira jamais qu'elle est d'accord avec elle) mais je fais quoi ? Des études de médecine ?

- Madame la policière, dit Frédéric, pourquoi n'allez-vous pas chercher plus loin ? Il y a des Gens ailleurs qui pourraient vous répondre. Tu as remarqué, dit-il pour moi, que certains ne sont jamais venus dans l'Appartement?  La Porte n'est pas ouverte pour tout le monde ?

Louka se tait, patiente, et moi, je suis bien embêtée,

- Oui j'ai remarqué, certains ne sont pas venus.

Je voudrais bien que cette conversation s'arrête là, mais c'est Frédéric, je ne peux pas lui répondre  par le silence. Il se tourne vers Louka qui a sorti son bloc, prête à noter,

- Oui ? Vous avez des noms à me donner ?

Mais ce n'est pas Frédéric qui répond, Frédéric s'est fondu dans ma tête, il ne veut pas me forcer ni me décortiquer, lui. C'est un autre qui entre pour la première fois dans l'Appartement.

- La Fabrique a besoin de vous, Marité de Vos K, dit-il, vous avez des obligations n'est-ce pas ?

- Oui j'ai ces choses à terminer.

Oui je dois me remettre et m'y remettre, oui il y a La Fabrique, le Projet, faire revenir les disparus qu'on n'oublie pas.

- Bonjour professeur Übernix. Je ne vous ai pas oublié savez-vous.

- Je sais. Et il tendit la main vers Louka qui lui remit sans hésiter mon dossier médical.

- Au moins, on n'en finira après ça, non? demandais-je, tendue et pas contente de le montrer.

- Oui, nous pourrons passer à autre chose, dit-il. Je ne comprends pas que vous n'ayez pas fait la relation avec le Projet Frédéric.

Sa remarque me saisit, je n'y ai pas pensé ?

- Je ne comprends pas non plus comment j'ai pu négliger ça.

- Nous en reparlerons n'est-ce pas ?

- Oui, j'ai dit, nous en reparlerons.

Et de mes Issus qui sont aussi la relation de Frédéric à moi, de nos vies à nos disparus.

- Meeeerde ! dit Troudup, meerde, la mort y en a marre, feriez mieux de boire plus et de parler moins ! La vie, la mort, tout ça, c'est que d'la bibine tiède, buvez-là fraîche, vous pisserez plus vous pleurerez moins.

- Il n'a pas entièrement tort, dit Dolstein. Alors, Monsieur Troudy, où est passé Léon ? Ça fait longtemps qu'on ne l'a pas vu. Et ils s'évaporèrent tous les deux en passant La Porte de l'Appartement.

Übernix et Louka sont partis en discutant, effacés en un instant et moi, j'étais dans mon bureau.

Ah ! Ah! Moi je suis là en vrai, pensais-je tout en doutant de la réalité.

 

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10 avril 2011

L'Enquête

Louise Kowski, dite Louka, a commencé la recherche.

- Vers une heure du matin, La taulière s'est absentée, j'entre dans sa tête.

J'arrive en plein rêve.

Elle est dans un hall d'aéroport.

Trois hôtesses de l'air barmaid ignorent ostensiblement les clients.

La Taulière râle:

- La Sarthe est réputée pour ses andouilles mais là, vous dépassez le niveau, faut arrêter l'entraînement.

-  Je sens que La Taulière sent ma présence, j'évacue les lieux pour ne pas être repérée. Mes premières conclusions sont que La Taulière est en forme.

- C'est un rêve, dit Braise, il faudrait voir dans le réel.

- Comme si on savait ce qu'c'est le réel, comme si quelqu'un au monde savait ce qu'c'est!

- Écoutez Dosltein, réponds-je, agacée, c'est facile de jouer les Zazie, ce serait plus utile de faire un commentaire sensé.

Dolstein s'en fout,

- J'ai dit ce que j'avais à dire, à vous d'en trouver l'usage.

Là-dessus elle s'évapore, mais, bon, elle a raison, c'est quoi le Réel ? C'est où ?

Troudup, les yeux ronds et injectés d'éclairs rouge vif, répond que c'est moi le flic.

- Allez vous coucher, lui dit Dracula, dégouté.

- M'approche pas, vampire, me touche pas !

- Aucun risque, à l'œil nu vous êtes impropre à la consommation.

Mais Troudup s'envole quand même à grande vitesse vers Batbourg.

- Bref, conclut Louka, même s'il faut confirmer, les premières conclusions sont positives, La Taulière va bien.

- C'est à dire, précise Braise, elle va comme avant.

- Je préfèrerais, dis-je à l'intention de Louise Kowski, que vous cessiez vos incursions dans ma tête.

- Je comprends, répond-elle, mais il faut ce qu'il faut.

- C'est ça, ainsi va la cruche et il ne faut pas ce qu'il ne faut pas, assez de clichés, brisons-là.

- Maintenant, dit Braise, on peut dire qu'elle va bien dans le Réel aussi.

- Alors, je continue à enquêter ou on arrête les frais?

- Continuez, dit Frédéric, mais concentrez-vous sur la réalité au lieu d'explorer ses rêves. Laissez ça aux spécialistes.

- Bravo ! s'exclame Dolstein depuis son lointain, voilà des paroles sensées.

- Ah non ! soupire Louka, c'est quoi la réalité, c'est où ?

- Retournez à la base, dit Frédéric, le bloc opératoire, la dissection aortique, le Signifiant outragé.

- Chercher le coupable, chercher à qui profite le crime, le mobile, les suspects, les alibis. C'est OK pour moi, ça c'est du concret, j'y vais.

- Dis-donc, que je dis à Frédéric, il faut que je meure pour que tu te repointes?

- Ben oui, la vie n'est plus notre seul lieu commun.


9 avril 2011

Ya Basta

Oui et ben non.

Moi je dis ça suffit, y a basta. Je vais reprendre l'affaire en main, ça ira plus vite, et dans la bonne direction.

Je constate que la Taulière est en train de virer métapsychanalycoblabla.

Dans le premier chapitre de L'Apocatastase des Cons, elle m'a fait nommer au BAB (Bureau des Affaires Bizarres) par le préfet de police, je me sens le profil pour enquêter sur sa Non-Near-Death-Experience.

Et vérifier son état mental.

Au vu des derniers commentaires, on peut se demander s'il n'y a pas eu excès d'opiacés, overdose de morphine, et penchant exagéré pour les sédatifs de compétition.

Je me fiche qu'elle soit saine d'esprit, elle ne l'a jamais été, ni qu'elle soit dans la norme, quelle norme ? Mais si elle a passé la ligne, elle peut nous balancer, Nous les Gens de l'Appartement, dans des histoires tordues, nous déménager dans des mondes glauques ou (trop) déjantés. Elle n'a qu'à l'écrire pour nous le faire vivre. Moi je dis gaffe, il y a danger.

- Enfin dit Braise, on prend les choses en main. Depuis qu'elle est revenue, nous nous attendons à tout, Dracula s'est terré dans sa crypte, de peur de faire le mal, Rachel a pris dix kilos de stress et moi, je ne dors plus.

- Tu ne dors jamais, tu es un personnage qui vit la nuit, le jour, tu ondules entre les lignes.

- Façon de parler. Les vrais gens font ça, Louka,  ils enfilent les mots et en font des expressions sans odeur.

- Vrais gens mon cul

- Tiens, Troudup, dit Louka, ça faisait longtemps.

- Ouais ben, mon cul aussi pour longtemps. Elle a raison la Braise, on peut pas attendre que la Taulière nous rectifie les habitudes. Dans l'état qu'elle est, on risque le pire. Juste quand j'ai enfin réussi à me remettre à boire, c'est pas le moment qu'elle vienne secouer la ruche.

- Pourquoi, demande Alice, pourquoi pas faire appel aux médecins qu'elle a créés? Le docteur Dolstein, ou le docteur Chauze?

- Dolstein, oui, je vais aller la voir, répond Louka, mais pour Chauze, j'hésite, c'est  un légiste, je vais attendre que la Taulière soit morte pour la faire autopsier.

- Ehh! Ehh! Ah ouais, ehh y a aussi Tayeurt qu'est docteur, i r'çoit nuitéjour, on dort vachement bien sur sa table d'examen.

- Merci Troudup, mais je vais chercher des lumières, pas des mal comprenants.

- Hein ? Quoi ? Kess' kelle dit celle-ci?

- Elle dit, traduit Alice sur un ton très doux, qu'elle préfère s'adresser au Bon Dieu qu'à ses crétins.

Nous la Trinité, moi, je et mon soi, alias La Taulière Atteinte, je les comprends et finalement, j'attends d'eux qu'ils me sortent de là, il ne fait aucun doute qu'ils sont ma solution.

Pour l'heure, je vais entrer dans la peau de Celle-Qui-Crochète et croiser les fils en suivant les diagrammes au signe près, et puis profiter de ma traversée du  Grand Vague pour n'être que le Dieu des Issus. Ils rêvent en Moi leurs maisons, leur village et leur éternité.

En Vérité je vous le dis, ils auront ce qu'ils espèrent.

- Oh là là, disent les gens de l'Appartement, ça ne s'arrange pas, il ne faut pas tarder à s'en occuper.

 

5 avril 2011

Everybody but me

La troisième personne

J'ai écrit un titre: La troisième personne, et j'ai coché la case brouillon pour y revenir plus tard,

Dans l'instant

Je n'ai pas le temps,

Je pars

Pour un' prise de sang.

La machine me répond: Erreur. Votre message est vide. Le titre ne suffisait pas, tant pis.

Je pars au labo

Il fait beau

ou bien

Il fait beau

Je pars au labo ?

24 heures après, je relis mes vers pas assez libres, et j'y vais, fini les détours, c'est pour aujourd'hui.

La raison de la troisième personne du titre, c'est mettre hors jeu la personne qui cause.

Non, Je n'est pas un autre, Je est je mais Soi c'est n'importe qui, sauf moi.

Moi et mon Soi donc, étions attablés dans un restaurant vietnamien, en conversation avec RL, le psychanalyste qui mena mon analyse.

Je reprochais à la psychanalyse en général et à ce groupe d'excellentes personnes que RL organise et anime, de ne pas mettre le corps à sa juste place.

Le corps, disai-je, est au moins aussi important que le langage. Mon corps je ne l'ai pas, je le suis, sans corps je ne suis pas née, quand mon corps mourra je disparaitrai en même temps que lui.

A cet instant mon Soi et moi avons senti des papillons dans notre oesophage. Mon moi dit Je ne me sens pas bien, à quoi RL ne répondit pas, buvez un verre d'eau ça va passer mais, j'appelle les secours.

Quand les secours arrivèrent, mon corps gisait sur le carrelage, mon Je, très objectif et presque parfaitement détaché du Réel de l'évènement, s'appliquait à décrire les symptômes, très alarmants, et à informer les pompiers que ce corps ne souffrait d'aucune allergie.

Mon Soi, goguenard il me semble, observait la scène, mais pas de très haut contrairement à ce que décrivent les revenants de Near Death Experience.

Pas de lumière vive, pas de vision d'ensemble depuis le plafond, pas d'appel du Ciel, pas de haie d'honneur des chers disparus. Mon Soi savait peut-être que j'étais en train de mourir mais pas moi.

Nous n'étions pas trop de trois pour vivre cette expérience.

Point, fin de la première partie. Le drame est en cours.

Tout comme Phèdre a lancé sa tragédie en avouant son amour incestueux, lui donnant ainsi corps (ah tiens, corps hein!), j'avais ouvert la voie à la mienne en donnant corps, par la parole aussi (damned!), à ma mort.

Tiens, m'a-t-il renvoyé dans son langage de corps, tu ne crois pas à la primauté du Signifiant?  Tiens ! Prends celle-ci dans ta face.

Traduction: voici qu'est déclarée une dissection aortique aigue, affection autrefois mortelle à coup sûr mais qui tue encore vite et beaucoup.

Aux urgences de l'hopital Cochin le diagnostic a été fait très vite. Nous avons, le corps, moi et mon soi, été envoyés tous les trois au bloc opératoire de La Pitié Salpêtrière où nous avons été accueillis par un homme masqué et une piqûre. Arrivée sur la table d'opération, Je lâchai prise.

C'est dans ce lieu et dans ce temps que je suis morte. A l'instant et au lieu Là, ce Soi a pris les rênes.

Pour mieux dire: Je est morte, un Elle/Soi a pris la suite.

L'instant de ma naissance est précis, 6h45, Paris 12ème, celui de ma mort tout aussi précis, 1h30, Paris 13ème. Une vie commencée dans un hôpital après une nuit de bal de 14 juillet, terminée dans un hôpital après une soirée, avortée (eh oui) au restaurant, c'était très cohérent.

Ce qui l'est moins, c'est que ce soit en train de s'écrire.

Que S'est-il passé, que Se passe-t-il ?  A la première personne, à la troisième ? Au singulier ou au pluriel ?

Bref: y-a t-il un narrateur dans le récit ?

 

3 avril 2011

Le Ça-Qui-troue

Le docteur Chauze proteste, Louka de même, et Braise, et Dracula ne sont pas d'accord, ni aucun d'Eux, tous les Gens de l'Appartement revendiquent des informations détaillées.

Ils sont tous leurs raisons. Pour Chauze, des raisons médicales, il veut du précis, Braise veut savoir ce que j'ai ressenti, Dracula veut savoir où est allé le sang, si j'ai reçu des transfusions, Dolstein est parmi les rares à ne rien demander, pour la raison qu'elle en sait beaucoup et surtout qu'elle compte que ça vienne en son temps, Berman et Ragazzi sont simplement curieux, Mandrake est le seul à s'en foutre, peut-être qu'il aurait été content d'avoir disparu au bloc avec moi, ou avant, dans le camion des pompiers ou après dans celui du samu.

Tous, tous réclament, exigent, tempêtent. Ils viennent à tout moment, intempestifs, ils font intrusion dans mes rêves, mais ils viennent aussi aux heures de visite pour exiger leur livre de chair.

Alors quoi ? Je les aurais décortiqués, écartelés, étripés, je les aurais cloués aux portes des granges, des églises et des librairies, je les aurais offerts tout crus à tous les vents et moi, j'y échapperais?

Je pourrais ne rien dire sur moi, mes sentiments, mes terreurs, mes désirs?

C'est ça l'égalité?

La voilà celle-qui-dit je suis comme Eux, tout pareil, je ne suis pas pour de vrai La Taulière, je ne suis maître de rien ni de personne ?

Pourquoi Marité de Vos K aurait-elle ce droit exorbitant et pas Nous ?

Leur révolte m'impose réflexion.

Je ne sais que dire dans l'instant, mais je crois avoir un indice.

Peu de jours avant le Grand Evènement j'avais acheté sur une impulsion un objet dont je n'aurais su que faire.

Il a pris depuis à mes yeux (à mon coeur) des allures de présage: les attributs d'un Signifiant maître (de ma vie).


_a__a

Le Ça-Qui-troue


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1 avril 2011

La vie, pas la mort.

Je suis Marité de Vos K.

Bien que je vive dans l'Appartement avec les autres Gens, moi je suis une vraie personne, j'habite dans le Réel.

J'ai créé ce blog avec un principe directeur: pas de vie privée, pas d'intime journal, de la fiction, du surréel, pas moi, eux.

Mais la vie, la mort, tout ça viennent de faire que je dois accepter que les choses ne soient pas exclusivement ce que je veux qu'elles soient.

J'ai failli mourir, en vrai, pas dans le virtuel, j'ai failli y rester.

J'ai mis du temps à admettre, non que je sois mortelle (encore que ce soit inimaginable, si je suis mortelle, à quoi bon?).

Non, ce que j'ai dû admettre c'est que mes personnages aient failli mourir avec moi.

C'est inadmissible, mais dans le déroulement de cet évènement, leurs vies ont été suspendues à la mienne. Ils vivraient si je vivais, sinon, au revoir tout le monde.

Puis j'ai compris, bien après, que comme eux, j'avais été le temps de cette histoire de vie et de mort un personnage. Comme eux.

Sur une table d'opération de vraies personnes m'ont pratiquée, ouverte, refroidie, découpée, rassemblée, recousue.

Puis elles m'ont rangée dans un lit, branchée à beaucoup de machines et de tuyaux divers qui m'ont maintenue dans le monde.

J'ai été leur personnage, absolument hors de toute conscience, ils m'ont actionnée, ont pris ma vie entre leurs mains et l'ont rendue en état de marche, du point de vue du Réel qui dit: La-vraie-vie-c'est-comme-ça.

Je suis donc revenue sous les aspects d'une vraie personne. Mon père est Georges Mitchum


Papa_et_les_pinces___linge Mon père

et ma mère est Anna Magnanni

Ici ma mère  

dès que je retrouve la photo, je la publie.

Mes père et mère sont connus, identifiés, je suis donc, preuves à l'appui, une vraie personne du réel de la vraie vie, pas un personnage de fiction.

Je ne sais comment nommer cet accident qui m'en fit douter, peut-être simplement en disant son nom: j'ai surmonté une dissection aortique.

C'est fait, j'ai parlé de moi.
Je relaterai plus tard la célèbre et mystérieuse Near Death Experience dont j'ai eu la chance de revenir.

A plus tard donc, puisque depuis après le 28 janvier, grâce au professeur Kirsch, chirurgien remarquable et efficace, et à l'hôpital de La Pitié Salpêtrière, j'ai un plus tard.


27 mars 2011

Exister.com

Ambiance d'émeute dans l'Appartement, ça crie la honte à sa Majesté la Taulière qui ne daigne pas se remettre à l'ouvrage, ça renaude, ça crépite, ça revendique, ça hurle à l'existence.

Ils sont tous là, Marianne, Troudup, Suzanne, les Souche, Mani et Dinarzade, Joseph, Plidec Storma, Corentin et sa soeur, leur mère et le directeur du cinéma, Ava Gardner, Dracula et Braise, Antonin, les deux Rachel, Hugo, King Kong qui ne s'était jamais montré, tenant à la main sa Blonde, et qui encore?

Encore Robert Dieu, Berman, Espérandieu, tous les habitants de Batbourg, jusqu'au boucher avec les moutons écorchés du barbecue, Corinne et le Jésus, descendu de sa croix pour venir aux nouvelles, et Frédéric, le professeur Übernicht, le poulet d'anniversaire, rôti et appétissant, la libraire, le Père Noël étripé, Mandrake, tous ceux de Bourg-les-Nains, Martin Martin et son associée, les Issus, jaillis tout droit de l'Autobiographie de Dieu, le village des Polly Pockets, le Ça-Qui-Pousse

Et moi, Louise Kowski, comme eux, avec eux, encadrée par mes deux Fred, et Fabiola  venue aussi, qui n'a pas pris le temps de nettoyer sa tempe ensanglantée, et Paulette Dolstein qui la couve du coin de l'oeil, et d'autres, et d'autres que je ne connais pas ni ne reconnais.

Chacun dans cette foule vient réclamer la dignité, le respect de son existence, car, oui, nous craignons tous que La Taulière se défile.

Elle n'est pas réapparue pour expliquer l'affaire, la grande affaire: pourquoi elle est absente depuis deux mois, ce qui lui est arrivé et comment elle a failli partir définitivement.

Ils m'ont engagée pour enquêter, et  raconter, si Marité de Vos K. persiste à jouer l'Arlésienne.

D'accord, ils ont raison, je dois cesser de ne plus être là.

Je veux restaurer leurs existences, je ne veux pas continuer à me terrer dans le silence de la  prétendue discrétion.

Je n'avais pas pensé à eux, pas pensé qu'ils n'existeraient que par moi. Indifférente à leur sort, j'étais concentrée sur ma (sur)vie, mon moi, mon corps.

Pas une pensée pour eux alors.

Mais c'est fini, je suis Marité de Vos K., La Taulière est de retour, je vais tout dire: de ma NDE, la Near Death Experience.


18 mars 2011

Rappel au règlement

Hello visiteurs du soir, du matin, hello passants intéressés ou pékins vagant à leurs vagues occupations, hello mous curieux, hello vous tous.

Je prends la parole ici, car voici que l'Investigation m'appelle au front.

Car oui, La Taulière a disparu de l'Appartement depuis des semaines.

Magnifique excuse au silence des semaines passées, remarquable aventure, incroyable évènement, La Taulière rapportera bientôt le récit de la Chose.

Alors quoi ?

Où était-elle?

Que faisait-elle?

Ne manquez pas les révélations imminentes.

Et à défaut de ses propres commentaires, je livrerai les résultats de l'Enquête.


12 janvier 2011

Encore faim

- Je ne te manque pas assez, dit Frédéric.

- Quoi !? je lui réponds vexée, c'est même pas vrai que tu ne me manques pas assez ! Pas assez pour quoi d'abord?

- Pas assez pour devoir m'écrire.

- Ah ça.

- Oui, ça.

- Je ne veux pas que tu sois mort, je n'admets pas ton absence, tu as peut-être raison. Tu ne me manquerais pas assez ? Non, non, ça n'est pas ça, c'est que je n'ai pas besoin de l'écriture pour te faire vivre.

- Tiens, là maintenant, tu es là, tu me regardes pensivement, tu t'assois sur cette chaise sans fond qui me sert de porte serviettes, et puis tu files là-haut, encagné dans l'angle du plafond, maintenant tu fais l'andouille en flottant devant la fenêtre, je vois le ciel à travers toi. Voilà, tu es à et tu es là.

J'ai ajouté de la menthe sèche, que j'ai effritée entre mes doigts, à la soupe que je viens de faire. Quand elle a été cuite, je l'ai mixée très fine, je l'ai trouvée bonne, toi tu as dit elle est excellente, je t'ai entendu.            

C'est comme ça, je n'ai pas besoin de t'inventer.

- Eh bien il faudrait figure-toi, parce que que je veux rencontrer d'autres gens, avoir des relations avec plus de monde, quand bien même ça ne serait que des relations de flottement entre deux ciels. Mets toi au boulot. Termine ce manuscrit, ça me donnera de la présence pour d'autres que toi.

- Je suis égoïste, c'est ça ! Ben dis-le, hein, c'est ça, je suis la grande sœur qui ne pense qu'à elle !

- Oui.

Et il s'est évaporé par la vitre un peu sale du bureau. J'espère que ça ne va pas lui coller à... à je ne sais quoi. Que ça ne va pas lui coller.

Depuis qu'il est mort, il a presque tout le temps raison, si je l'envoie se faire voir, il aura pleins d'occasions de se tromper.

C'est une bonne idée.

7 janvier 2011

Pas mieux

Ce n'est pas lui qui est venu, c'est moi qui suis allée le chercher et c'est comme ça qu'il a trouvé le chemin de l'appartement.

Je ne sais pas s'il reviendra.

Je ne sais pas si je le souhaite.

C'est le Grand Mode d'Emploi, celui qui vient de loin, d'au delà des mers, des océans,  bien au delà aussi de la Raison majuscule, et même de la raison minuscule.

Et moi je ne ferai pas mieux: voici le mode d'emploi d'une presse à œillets qui vit en Chine.

images

Utilisant des clefs de sortilège, desserrez les vis supérieures et inférieures (elles se tiennent meurent des morceaux en place).

Placez le chapeau meurent dans le trou inférieur de la presse instantanée. Le chapeau meurent est le métal plein un avec un dessus incurvé. La clef de sortilège peut être employée pour fixer le chapeau meurent en place, toutefois cet isn vraiment nécessaire en tant que lui reste en place seule.

Étape 2 : Décidez que quel côté de la rupture vous voulez pour appliquer le premier (douille ou goujon), puis insérez l'approprié meurent morceau dans la presse instantanée. Nous avons décidé d'utiliser une douille mourons. Quand mourez est en place, serrent la vis avec la plus petite clef de sortilège pour la tenir en place

Étape 3 : Trouvez un morceau de douille et cassez-le dans la douille meurent. Elle cliquera sur en place

Étape 4 : Prenez le morceau de chapeau et poussez la fourche de chapeau dans le tissu. Il le besoin de doesn de pousser complètement le tissu, tiennent juste entreprise TI en place.

Étape 5 : Placez le chapeau dans le chapeau meurent (il devrait s'insérer confortablement dans la fossette de matrice). Gardez la prise du tissu pour l'empêcher se déplaçant.

Étape 6 : Abaissez la poignée très fermement avec votre carte blanche (observez vos doigts). Soyez sûr de presser dur ? la fourche de centre doit être bien aplatie (sinon, la rupture gagnée par rupture).

Étape 7 : Libérez la poignée. Doucement la traction subite pour libérer le tissu du supérieur meurent.

Étape 8 : Changez supérieur meurent pour clouter meurent et répètent ces procédures.

Après lecture et sidération, je n'ai pas moins envie de me frotter à la Faiseuse de trous bordés de mystère.


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Marité de Vos K
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