Jean Ferrat est mort aussi.
Frédéric
Je ne devrais rien raconter de personnel avant de m'être présenté officiellement au Blog, tant pis.
Au début des années 60, on était une bande dans une cité d'urgence, des gosses de pauvres comme tout le monde aux Emouleuses, à Créteil.
A la maison on écoutait Brassens, Brel, Ferrat, Colette Deréal, Aznavour, Piaf, Bourvil...
Quand Ferrat a sorti Ma Môme, elle joue pas les starlettes, elle porte pas des lunettes, de soleil... on a d'abord été sidérés parce qu'il parlait de nous, elle travaille en usine, à Créteil!
Ce qu'on a été épatés d'exister!
On est allés aux infos, c'était quoi cette usine, à Créteil, où sa môme travaillait, hein!? On voulait guetter la môme de Ferrat à la sortie, celle qu'aurait pas de lunettes de soleil et qui serait belle quand même.
On a trouvé, ça nous a fait mourir de rire, on avait 6, 8, 10 ans, on était des mômes (nous aussi), il y avait bien une usine, à Créteil, qui fabriquait des thermomètres!
Ah! Ah! Ah! Quelle rigolade, sa môme, elle était mannequin chez thermomètre! Ferrat il était amoureux de Miss Mercure.
C'est ça aussi, Ferrat, les tranches de rigolade des gosses, pas seulement le chanteur, le bon gars, avec une voix qui nous faisait comprendre que la lutte des classes, c'était pour nous, et plein la gueule.
Je ne sais même pas si cette usine a vraiment existé ou si c'est une invention d'un plus malin que nous.
Moi je suis mort, Jean Ferrat est mort aussi. A quoi bon.