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Marité de Vos K
19 juillet 2010

La Grande Vadrouille

- Nous,  les Gens de l'appartement, nous sommes réunis ce jour, ou cette nuit, bon, et nous avons pris la décision de partir en vadrouille.

- Oui, mais... et ils m'interrompent aussitôt.

- Pas de mais qui tienne, plus de mais, restons-en à oui.

J'ai fini ma phrase malgré leur opposition ferme à toute objection

- ... où est la vadrouille?

Ah oui alors, c'était une bonne question, mais une objection trop raisonnable.  Léon, l'expert du sujet, a donné la réponse, il connait la chanson.

- La vadrouille est partout, la vadrouille est nulle part.

- Oui! Oui! Oui! entonnèrent-ils tous d'une même voix, et moi avec, entraînée par leur élan, partons en quête de La Grande Vadrouille.

Puisqu'aussi bien c'est la saison des estives et des changements de rythme, je partirai, moi aussi, par les chemins, par les trains et les voitures, mais pas par les avions c'est comme ça, et je trouverai La Voie de la Vadrouille.

Bref, je pars en vacances.

Mais je ne peux pas finir ma valise tout de suite ainsi que je comptais faire parce que Dracula me dit

- Avant de partir, ne pourriez-vous procéder à un léger ajustement ?

- Lequel ?

- Ne pourriez-vous, je vous prie, et là il a souri, ça faisait froid au cou, changer cette petite chose: je souhaiterais supporter la lumière du jour.

-  C'est trop dangereux, je ne peux pas faire ça.

- Rappelez-vous, dit-il d'une voix d'outre-tombe (et oui), que vous pouvez tout. Dans le même temps que vous me ferez tolérant aux rayons du soleil, faites-moi  végétarien.

- Que cela soit écrit et que cela soit accompli (comme dit Yul Brunner dans les Dix Commandements). Et hop, je l'ai fait.

Alors, ça a été le défilé, pour l'Albert d'Alice j'ai créé une voiture neuve, confortable avec le budget qui va avec, pour Troudup j'ai créé des alcools sans gueule de bois, Braise m'a rappelé que je lui devais un grand rôle, ah oui, il va falloir, Jésus m'a demandé des apôtres, ah oui, je me souviens, j'avais promis d'y penser.

Marianne m'a prise à part, elle voulait que je la change en femme heureuse,

- Je ne sais pas faire ça,

- Alors faites-moi gaie.

J'ai fait Marianne gaie, j'ai fait Paulette Dolstein optimiste (bien qu'elle ne m'ait rien demandé),  j'ai fait Robert Dieu rigolo, j'ai fait Louise Kowski amoureuse, j'ai fait le Nono du Petit Renard bavard, j'ai fait Fabiola aimable.

Et ça continue, Joseph veut un micro climat sur ses terres, Seth veut parler toutes les langues, Rachel Zukolowsky veut rencontrer Rachel Lehmann qui veut revenir en chair et en os,

- Je ne veux plus être un fantôme.

Et le défilé continuait, alors j'ai dit, stop!

- Voilà du papier, voilà des crayons et voilà le clavier, choisissez où et comment vous voulez écrire votre demande. Tout le monde sera servi par ordre d'entrée en scène.

Quand je suis partie, ils commençaient tout juste à écrire, écrire, écrire.

Il est dit, dans une histoire Yiddish, qu'au Jour du Jugement, chacun se présentera devant Dieu, lui dira sa maladie et en sera délivré, afin que dans sa résurrection, il soit en parfaite santé.

Tous seront guéris, sauf les imbéciles, car ils seront les seuls à ne savoir dire leur mal.

Et moi qui ne demande rien et me suis inscrite sur aucune liste, je crains d'être cette imbécile qui ne saurait pas dire sa maladie.


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