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Marité de Vos K

15 janvier 2015

Chorale

Message de La Taulière, transmis par les voies subliminales, par les Voies Obscures mai saussi en clair, sans codage sur des ondes voluptueuses:

Il y a la vie, il n'y a que LA VIE

 

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14 janvier 2015

Redistribution

- ...né séra plou malado et révénério et s'appélério Frida

- Ta gueule Gabriel, tu vois pas qu't'embêtes la dame ? dit Troudup au gars un peu lourd qui colle à Louka.

- Frida ? Frida ! Louka est sidérée, Frida !?

- Et bien oui, dit Frida, c'est moi.

- Mais... mais...

Louka a des raisons de bégayer, la dernière fois qu'elle a parlé à Frida, c'était au téléphone à la fin de L'Apocatastase des Cons, puis une infirmière du centre de soins palliatifs lui a dit Frida n'est plus avec nous. 

- Mais comment ? Mais qu'est-ce qui...

- Je viens de le dire, gazouille Gabriel agacé, né sérrra plou malado s'appélérrrio Frrrida, ça va mieux avec l'accent ?

- Oh, Gabriel... dit Troudup, range tes ailes dans ton sac à dos et boit ton verre en silence sinon tu vas finir tricard.

Gabriel s'en fout, il enrobe Frida d'un soufle parfumé (au Rinquinquin ?) et s'envole.

- Salut l'Archange, à demain... dit Marianne devant son rhum arrangé, très souriante parce que Gabriel lui a annoncé une super nouvelle (genre elle porte un gène divin qui va la rajeunir de vingt ans, non, quinze).

- C'est le désir, répond Frida

- Tu serais là depuis longtemps, dit Louka.

Non, le désir ne suffit pas, il a fallu aussi la colère et ce mot que je ne sais pas trouver, qui dit le refus de ce que certains appellent la réalité: le contraire de la résignation. La réalité, c'est moi qui la fait: Frédéric fait la cuisine au Petit Renard, Frida vient y boire un perroquet et constate que l'endroit lui convient.

- C'est curieux pense-t-elle dans son for intérieur, il me semble que j'ai changée mais je ne sais pas en quoi, je ne sais pas d'où je viens, je ne sais plus...

La personnalité que je lui avais donnée s'est dissoute dans le passage de Batbourg à l'Appartement... ah non, un grand soupir ironique de Gabriel, en vol stationnaire au dessus de moi me suggère que c'est lui le responsable, par la brise angélique qu'il a soufflée sur Frida. 

- Vous n'avez pas besoin d'une serveuse demande-t-elle à la cantonade ?

- Si ! lance Frédéric depuis la cuisine,

- Si, hurle Troudup, j'en ai ma classe de faire le larbin, j'préfère tiser que compter les points. T'es engagée ma poule !

- Chouette, dit Frida, je suis sûre que je suis une bonne serveuse.

- Et tu chantes aussi, dit Louka,

- Ah bon, dit Frida en commençant à fredonner sans s'en rendre compte, Chou, Andy, dis-moi oui, oh oui, dis-moi dis-moi oui ! d'une voix à tomber, accompagnée par un riff d'enfer de Fred Chichin.

 

 

12 janvier 2015

Troupeau sans berger

- Un troupeau sans berger, c'est la première fois que je vois ça, dit Paulette Dosltein.

- Nous n'étions pas sans berger, dit Dracula, nous étions chacun le berger de nous-même.

C'est la raison pour laquelle un grand nombre des passagers de l'Appartement n'est pas encore rentré, Troudup, Le Souche, Corinne, les Rachel, les Albert, Alice, Braise, Fabienne, Le Lecteur, la Christine Angot des Voies Obscures, Louise Kowski dite Louka, les faux jumeaux, Jésus, Les Issus, le Boucher de Batbourg, Mandrake, Caliban, la Violette aux yeux morts, Marianne, forcément Marianne, Astrid, Robert Dieu (c'est agaçant de devoir à chaque fois écrire son prénom pour éviter la con/fusion), enfin presque tous Les Gens de l'Appartement, sauf moi, La Taulière, Paulette Dolstein, Dracula et Léon, sont encore éparpillés dans les rues de toutes les villes de France et parfois du monde, en train d'expérimenter la liberté d'expression d'un personnage de fiction.

- Fiction mon cul, dit Zazie, je suis donc je suis.

Elle a raison, je suis donc je suis, voilà le premier effet sur mes personnes de la manifestation d'hier...

J'espère quand même qu'ils vont avoir envie de rentrer à la maison.

 

9 janvier 2015

Gods Unlimited

- Caisse ki disent ? demande Troudup 

- Je n'entends rien répond l'abbé Phouettard

- Tu t'entends même pas péter...

- Ah pardon, pardon, dit Phouettard, ça n'a rien à voir, là je devrais entendre !

- Et pourquoi t'entends pas ?

- Parce que c'est une réunion au sommet.

En effet, ça se passe au sommet, très haut dans le ciel de L'Appartement, qui est le même ciel que celui de toutes les histoires du monde, bref, au ciel de la littérature les Dieux sont réunis.

Il y a là Yahvé, Zeus, PDG de la Greek Gods Association, Bouddha, Sarasvati déléguée générale de Indian Gods Company, Christ lui-même, envoyé par son Dieu-le-père, Le Prophète, très affecté par les derniers débordements de ses prétendus adeptes, un Titan et sa mère Gé, un tout petit troll qui se représente lui-même, un gros lingot d'or, et d'autres que je ne reconnais pas, tous les dieux enfin que les hommes ont adoptés au cours de leur histoire sont réunis pour traiter La Question: Que faire des hommes ? 

- Putain, dit Troudup, j'espère qu'il n'y a pas de réponse.

- Pareil, je dis.

 

 

8 janvier 2015

N'est Charlie que Charlie

Dans L'Appartement comme partout, on est atterré par la bêtise des petits bonshommes en noir. Quoi qu'ils aient cru faire, ça ne sert à rien. 

- Je ne suis pas Charlie, dit La Taulière, personne n'est Charlie que Charlie. 

- Le talent, dit  Braise, est intolérable à la médiocrité.

- Sont-ils médiocres ? pense Fabienne Berman, sont-ils médiocres ? Et d'ailleurs, sont-ils ? Sont-ils tout court, est-ce que ce geste stupide donne consistance à leur existence?

- Se produire dans un acte ne donne aucune consistance à l'être, ils sont devenus des hamsters tournant dans la roue de la bêtise incarnée dans leur acte, dit Troudup en plein contre emploi.

- Cause toujours, dit Le Lecteur Anonyme, Charlie Hebdo a déjà publié le dessin, ils désespèrent le prophète, c'est dur d'être aimé par des cons...

- Il n'y a pas d'amour chez les petits bonshommes en noir, dit Paulette Dolstein, ils sont impuissance, rancoeur et échec, et ce qu'ils sont ils l'étalent partout comme des enfants fous qui jouent avec leur merde.

Amour nulle part merde partout, y a plus qu'à trouver quelqu'un pour faire le dessin: 

- C'est pas gagné dit Fabienne, je ne suis pas Charlie...

- Personne n'est Charlie que Charlie, dit le Lecteur Anonyme. Moralité: abonnez-vous.

 

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7 janvier 2015

Charlie Hebdo vivra

Des terroristes sabotent le premier jour des soldes

Les Galeries Lafayette et Le Printemps en deuil

Les grands magasins condamnent

7 janvier 2015

Les tilleuls mentent

- Merdalors, qu'il dit le Troudup, caisse ki m'arrive, comment j'vais faire ?

- Non, monsieur Troudy, re répète le docteur Tayeurt, non, non, non, il n'y a pas de médicament pour ça.

- C'est un monde ça quand même ! On peut empêcher un gus de boire mais on peut pas le r'mettre d'équerre ?! 

Hélas non, la science ne peut pas redonner à Troudup le goût de l'alcool, peut-être avec le Progrès ça viendra mais ça n'est pas sûr.

Depuis que Troudup a vu l'autre côté du bar, il ne boit plus que des limonades, ça le désoblige, même Léon ne sachant quoi dire aboie n'importe quoi, à moins que ce soit Troudup qui ne le comprenne plus.

- Eh ben ma vieille, dit Nono, qu'est-ce qui t'arrive, t'as l'air en vrac. Viens donc boire ma tisane, ça va te remettre perpendiculaire au sol.

Et oui, par la vertu du tilleul, Troudup retrouve le chemin de l'ivresse, il en reprend une tasse

- Quand même, ki dit, on m'aurait dit que je deviendrai accro à l'eau chaude, j'l'aurais pas cru. D'ailleurs en fait et by the way, y a quoi dans l'tilleul ?

- Comment ça y a quoi dans l'tilleul ? Du tilleul !

- Mais ça s'rait pas le tilleul du tilleul au Souche des fois ? Le tilleul ed' l'ancien cim'tière ? 

- J'en sais rien, c'est Denise de Lhéry qui me fournit !

- Oh putain, c'est l'tilleul à Denise, oh, c'est du bon, je l'connais çui là mais je l'fumais, je l'buvais pas, oh, j'comprends, c'est du copieux !

- T'abuses un chouïlle, dit Nono,  j'ai connu une polonaise qu'en buvait tous les matins.

- Faut être au moins polak pour encaisser la dose, allez mon gars, remézymoizen une, et hop, encore un qu'les martiens n'auront pas !

- Les prussiens, corrige Nono machinalement.

- Les prussiens ! Comme si t'en avais déjà vu des prussiens! 

- Toujours autant que d'martiens.

 

6 janvier 2015

Magie des frites

- Argh... beurkh... bleah... Marianne apprend ce matin le sens de "avoir mal aux cheveux". Elle s'est demandé toute la soirée pourquoi des frites ? sans compter les verres, et voilà, ce matin, elle subit la chose qu'on attrape quand on boit trop.

- Pourquoi moi ?

C'est vrai ça, pourquoi elle ? Marianne, c'est la femme raisonnable, bien élevée, centrée sur sa maison, ses enfants, son mari, son jardin, Marianne ne boit jamais trop, ne parle jamais trop, ne dort jamais trop, Marianne ne fait jamais rien trop, alors ?

Et pourquoi est-elle la seule de tout l'Appartement à avoir la face de chêne ? (la gueule de bois n'est-ce pas, cette précision pour les nombreux lecteurs des USA dont je me demande qui ils sont ?!) 

- C'est la Magie des Frites, dit Frédéric,  Wouaahaaahahahhahahahhaah !

- C'est ça, dit Troudup, espère ! Qui c'est l'espécialiste ? Passke cette histoire de capitaine de soirée, moi j'dis c'est foireux, i vaut mieux en choisir un qui trinque, au lieu d'en choisir un qui trinque pas, ça laisse tous les autres aux affaires. 

- Mais non, c'est moi dit Léon. En tant que chien qui parle j'ai le pouvoir de concentrer sur un seul estomac tous les désagréments de la cuite. C'est grâce à moi que mon Troudup a supporté des années de Bukowskaïa sans finir à l'asile avec des éléphants roses, des serpents tremens et un foie en poudre. Le premier à quitter Le Petit Renard a emporté toutes les cuites, c'était elle.

Qu'à celà ne tienne crie Marianne en silence à son for intérieur enflammé, avec des ciseaux de cuisine elle soigne le symptôme : plus cheveux, plus mal aux cheveux.

- Quand même, dit-elle au miroir de la salle de bains, ça valait le coup. Son élagage sauvage l'a tellement changée qu'elle ne se reconnait pas, c'est ça qui valait le coup. En face d'elle, elle voit une femme inconnue, une femme dense, déterminée, à quoi, elle ne sait pas encore, mais pleine de force. Ben ça alors, elle se dit, ça alors, il suffisait de couper les cheveux, au contraire de Samson, pour retrouver l'énergie perdue !

- Wouahhhahhhaaaahahahahhaaah ! Magie des frites !!!

Moi (Ze Taulière) je me dis qu'il faut que j'opère quelques réglages pour Frédéric, il ne peut pas rire comme ça tout le temps, il faut lui redonner un peu de texture.

- T'occupes, Taulière, qu'il me répond, j'irai vaquer dans la Kouizine, tout s'enchantera de nouveau et je rigolera si je voudra... ahahhaaahhaaahhaahaha !

Quelqu'un, très loin, reçoit un éclat, un morceau de rire et en deux mots, en chantera...

- Ohhh ! comme c'est doux... dit Frida et se rendort, momentanément. 

Ben moi ça me va.

 

5 janvier 2015

La Bonne Maison

- Des frites ? Des frites ? C'est avec ça qu't'inaugures ? demande Troudup le nouveau Nono du Petit Renard, à son associé, Frédéric dit Doudou la Tartine.

Depuis la cuisine il lui répond,

- C'est tout ce que je peux faire aujourd'hui, et les frites, les vraies frites maison, avec des vieilles patates épluchées à la main, coupées à cinq angles aigus, de l'huile fraîche à bonne température, deux bains de friture, servies chaudes saupoudrées de fleur de sel, tu connais mieux peut-être ?

- Nan, pas mieux.

Au dessus du passe-plat de la cuisine, après des heures de déménagement, réhabilitation de matériel et nettoyage intensif, Frédéric a badigeonné "A la bonne maison", car sa cuisine a un nom. 

Tant d'activité après tant d'inertie, enflammé encore par la crémation mais toujours plein de désirs,

- Eh ben ça fait du bien ! qu'il dit, coupant ma pseudomélo littératour, une cuisine à refaire, rien de tel pour réveiller les morts.

Après avoir avoir remis la cuisine à flot, il a découvert une cave pleine de grosses patates à dégermer d'urgence, alors frites à volonté.

- Ouh ! Ouh ! Ouh! les clients arrivent, dit Braise, dit Dracula, dit Astrid, dit Fabienne, dit Corinne, dit Marianne, dit le Souche, dit Léon, dit Robert Dieu, dit Laprune, dit Fabiola, dit Caliban, dit Mandrake, dit Alice, disent les Albert, les Rachel, Nono, Suzanne, Ti-Jean-Pierre, Ti-curé, Myrtille, Blanche-Neige et les Nains, Lapinochio, Ouh! Ouh! Ouh ! disent Les Gens de l'Appartement, et moi aussi, Marité de Vos K., dite La Patronne, dite La Taulière je dis Vive les frites de la Bonne Maison !

Frédéric envoie à tour de bras, chacun donne un coup de main, en cuisine, au bar, et ça dépote et ça rigole et ça s'extasie et ça ne réalise pas qu'aujourd'hui tous les lieux sont un seul lieu, plus d'origine plus de temps, plus d'espaces, un seul Lieu, L'Appartement. 

L'Appartement où tout se fabrique, la Vie, la Mort, tout ça.

- Ah ah ah ahahhaahahahhahhaahahha !!! 

Comment écrire le rire de Frédéric de retour aux fourneaux ? Rien à faire, ça ne s'écrit pas, ça s'écoute, écoutez-le tous, il est revenu: Bienvenue à la Fabrique !

4 janvier 2015

Longtemps je me suis couché de bonne heure

Nono et Troudup sont cueillis à froid, un cuisinier ?

- Besoin d'un cuisinier ? répète Nono 

- Un cuisinier ? dit Troudup

Frédéric, indifférent à la stupeur qu'il vient de provoquer, s'occupe de l'ordre dans lequel il va boire ses commandes, il se décide pour le tilleul d'abord, en guise de purification, parce que là d'où il vient...

- Là d'où je viens se demande-t-il, là d'où je viens ? mais.. mais... d'où ? d'où... d'où... doudou... doudou ?

Fort opportunément, il oublie ses questions dès qu'il se les pose, oubli pur, oubli fécond, il ressent un grand calme, un apaisement profond, il l'attribue au tilleul, il avait oublié le goût du tilleul, cet effet bienheureux. Encore une gorgée, et une autre et il n'a plus été mort, il ne sait pas qu'il est dans une fiction que je suis en train d'écrire, il est là, debout, accoudé au comptoir, le regard tourné vers le fond du Petit Renard, là où il devine une cuisine vide. Vivant. Vivant.

Nono voit la transformation s'opérer en temps réel, il est stupéfait, il se fait machinalement un tilleul, il le boit et dit

- Ben ça alors, je me rends compte à l'instant que j'ai besoin d'un cuisinier, et le temps de finir l'élixir, il sait qu'il va accomplir son vieux rêve, ouvrir  La Grosse Lapine, un tripot officiellement clandestin. Troudup a soif, son verre est vide, il dit

- Eh Nono, la même chose, et Nono lui sert sa même chose, un tilleul que Troudup, la tête ailleurs, boit cul sec, mais il ne se brûle pas car j'y veille et sur lui aussi la transformation s'opère, il va reprendre le comptoir du Petit Renard, avec Léon et un cuisinier, ben tiens, y en a un juste là! Merveille !

Oh oui, 2015 est une année tranchante, une année ambitieuse et fertile, 2015 année du libre arbitre sans uniforme ni sifflet.

 

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Marité de Vos K
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