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Marité de Vos K

19 juin 2010

Lendemains de fuite

Ambiance molle au Petit Renard:

Troudup est arrimé au comptoir avec Léon au bout de laisse en ancre flottante,Nono, adossé à l'étagère aux bouteilles regarde sans réagir le verre vide de son meilleur client et la cuisinière, occupée à rater une mayonnaise, les yeux cernés par la fatigue d'être, se fout de tout.

Troudup ne hurle pas comme il le ferait en d'autres temps,

- Eh! Patron! Au boulot, kessessê k'cette boîte alors! Y a d'la soif!

Non, Troudup est triste, le Nono abattu, Léon ne pense à rien et la télé même est éteinte.

Troudup, amer, la regarde et il lâche,

- Petits joueurs !

Et si Nono ne leur reproche rien sur leur, comment dire, ah oui, leur "jeu", c'est qu'aux infos il a entendu les bruits de vestiaires, l'injure d'Anelka à Domenech et que son passé de sympathisant situationniste lui monte à la tête, empoisonnant son présent.

- Va te faire enculer sale fils de pute, a dit Anelka, Va te faire enculer sale fils de pute.

Que c'est pauvre, pense Nono qui, s'il en était un autre, enchaînerait par

- C'est un peu court jeune homme, on pouvait dire, ma foi, bien des choses en somme.

Mais non, il pense aux insultes magnifiques, il pense à Debord et puis à Céline, à Desproges, aux hommes quoi, qui en avait ailleurs que dans les mollets et disposaient d'un riche vocabulaire que leur puissance  indignée faisait exploser en bouquets d'étincelles qui allumaient des volcans en éruption.

Il pense, il cherche, mais il ne trouve rien.

Dommage, ce s'rait-y bas beau une scène dans un vestiaire inspirée par ceux-là

Anelka, (buteur étrillé):

- Fils raté de ton père! Croûton moisi de vespasienne!

et le Domenech (en traîneur de terrains vagues) répondrait sous ses cheveux blanchis par les travaux pépères:

- Oh cruel souvenir d'une gloire passée! Œuvre de tant de jours en un jour effacée!

Ce qui serait pour le coup assez court en effet mais digne des grands textes, au moins, et reflet d'un effort désespéré pour hisser la lamentable saynète de la pâle épopounette des Bleus au rang d'une tragédie.

- Et quoi, pense à part soi le plaintif Nono, paraphrasant sans le savoir Georges Fourest en sa Chimène, et quoi, serions-nous  tous des footballeurs, pense-t-il ?

Même le capitaine Haddock eût du inspirer le footballeur vaincu, Pirates! Ectoplasme! Bachibouzouk! Mais non, pourtant, ça aurait eu de la gueule,un peu quoi.

Alors, dans la stupeur de l'hébétude, il sert un pastis baraqué au Troudup et il le boit cul sec et sans eau.

Et Léon?

Léon, vaincu, pleure et sur son crâne incliné, l'angoisse atroce, despotique, ne plante rien du tout et retourne chez Baudelaire, en frétillant mollement de la queue, cuver sa déréliction.


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18 juin 2010

L'Ogresse

Astrid

Astrid  a un gros surmoi qui s'exprime dans son obésité.

- Il n'exprime rien du tout, c'est Moimoi qui décide, je l'ai bouffé et c'était bon, voilà comment mon corps s'est dilaté.

- En l'avalant vous l'avez maîtrisé? lui dis-je. Et j'entends au loin le bruit du crayon de Dolstein crissant sur le papier.

- Parfaitement, répond Astrid, parfaitement oui. On mange le foie de son ennemi pour en sauver la force, on mange le corps de ses défunts, pour enrichir le clan, je l'ai bouffé, j'en suis bouffie.

Pour le coup, tout le staff de l'Usine  se fixe sur la scène. Je leur offre ce cadeau: interview sur des thèmes jusqu'ici laissés dans l'ombre. Ces aspects d'Astrid sont obscurs, ils me dérangeaient tant que je préférais les laisser de côté.

- Vous ne donnez pas crédit à la psychanalyse mais vous êtes astrologue et animiste?

- Relativement, corrige-t-elle. La réincarnation existe, personne ne peut le nier, ça n'est pas être animiste que constater cela, mais pour les astres et constellations, je peux concéder que je les dote tous d'une âme qu'ils n'avaient peut-être pas avant moi.

- Personne ne peut le nier? C'est faux, tout le monde n'est pas de votre avis.

- Tout le monde peut se tromper, la Vérité est parfois lente à faire sa Voie mais le fait est: après leur baptême, elles ont une âme, ça c'est sûr!

- Leur baptême?

- Donner un nom c'est baptiser, donner une âme c'est animer. Tout ça est très simple.

Astrid est puissante, elle peut à elle seule égaler les Témoins de Jéhovah qui depuis l'Utah baptisent à tour de bras
tous les morts et les inscrivent dans le Grand Livre sur Ordinateur.
Ils sont leur peuple à venir après la fin du monde qui sera suivie de la Réincarnation des Bons.

Ces morts seront reconnaissants.

Sils ne le sont pas, ils n'auront pas le choix, zombies dévoués à leur Maître avec ou sans leur consentement.

Astrid a divisé l'Univers, aux Témoins la Terre, à elle le Ciel.

Compacte, monolithique et obèse, elle porte en elle l'écho des vides sidéraux, les abîmes  et l'appétit des trous noirs capables d'engloutir n'importe qui, n'importe quoi.

Bien que je la fréquente depuis quelques années je me gardais de penser sur elle, gardant la position de l'auteur qui ne juge pas ses personnages.

Mais je n'aimerais pas qu'elle acquière le moindre pouvoir.

J'espère qu'il est encore à ma portée de l'en empêcher.


17 juin 2010

Des Réponses !

Marité

- D'où viens-tu gitan?

- De l'Appartement.

- Où suis-je?

- A l'Appartement.

- Où se retrouve-t-on?

- A l'Appartement.

- Tu fais quoi?

- L'Appartement. A fond.

- A quoi tu penses?

- A l'Appartement.

- Ah! Merci! dit Rachel Z. enfin des réponses simples. Si c'est ça, je pose la mienne: Où est-ce que j'en suis?

- Ben, que je lui dis, à l'Appartement!

- Oh alors, dit Marianne, dans ce cas, moi aussi: Quel est le sens de la vie?

- L'Appartement, réponds-je sobrement, car en Vérité je vous le dis, l'Appartement est partout et contient Tout.

- Si c'est ça, dit Ariane depuis une plage à marée basse, sa pelote de fil à la main, j'y vais de la mienne: il est passé où Thésée?

Et cette fois c'est un chœur qui lui répond en cœur et en canon, depuis les basses profondes d'Espérandieu et Nono aux clairs soprani d'Astrid Tayeurt et Marianne en passant par les alti en mineur de Braise et Alice, le grommelot éraillé du Troudup de Léon soutenu par les trilles enflammés de Fabiola Nibard qui s'est coincé les doigts dans le clapet de son portable et contrepointé par la toux en arpège de Mademoiselle de Lhéry:

- A l'Appa a a a  à l'Appapapapapa, à l'Appa l'Appa, l'Apa a rtement !


16 juin 2010

Fractales

- En passant une après-midi avec Paulette Dolstein, dit Rachel Zukolowsky, j'ai eu cette impression de déjà vécu, d'où peut bien me venir cette near life experience?

- La NLE, dit Dolstein, n'a pas été étudiée, pourtant nous avons sous les yeux tout ce qui est visible.

- Oh eh! reprend Rachel, ça suffit avec les théories! On ne pourrait pas rester sur terre? Je n'y suis pas si souvent.

Et j'assiste à un évènement: Dolstein a les larmes aux yeux, mais elle se reprend aussitôt, et dit à Rachel,

- Tu as raison, parlons autrement de la chose. Qu'est-ce que tu entends par déjà vécu?

- Comme si nous étions de la même famille, comme si tu étais ma tante, comme si nous étions avant ma disparition et aujourd'hui en même temps, je n'y comprends rien.

- Je ne suis pas sûre que nous soyons dans le conditionnel, lui répond Dolstein.

Et elles sont reparties dans l'tourbillon d'la vie.

Ah ben oui, c'est exactement ça, la vie, la mort, tout ça, ce n'est pas une ligne continue et chronologiquement correcte, enfin, à mon avis.

La vie, la mort, ça n'est pas tout droit, ça maelströme, les cercles respirent et se touchent par des endroits inattendus, alors forcément il y a des connexions.

Dolstein et Rachel, par exemple, sont de la même famille mais elles ne le savent pas, à cause du temps qui a passé entre elles, de l'Histoire, et aussi Rachel est morte n'est-ce pas, il y a longtemps, alors que Dolstein est vivante.

En fait, elles ne le savent pas parce que je ne l'avais pas écrit, elles sont de la même famille, et Dolstein n'est pas sa tante mais sa sœur.

Je n'aime pas quand ça se complique par ricochet.

Je me demande si je ne suis pas en train de perdre mon fil d'Ariane et pourquoi il n'y a pas d'Ariane dans mes personnages ?

- Parce que c'est vous! dit Dolstein, comme si j'étais la poule face au couteau. N'oubliez pas que si Ariane tenait le fil pour Thésée, il l'a abandonnée sur l'île et c'est sa sœur, Phèdre, qu'il a épousée.

Dolstein revient avec sa pédanterie innée, mais si naturelle, préciser ma pensée sur le fil:

- Ce n'est pas une pensée, dit-elle, c'est une intuition fondée sur les fractales:
De même que chaque cellule contient tout le patrimoine génétique, que chaque être humain contient toute l'humanité, chaque vie contiendrait toute l'histoire.

L'Humanité a commencé dans l'eau, puis en est sortie à quatre pattes puis elle a avancé sur deux jambes puis notre cerveau a grossi, puis nous avons atteint un autre degré de civilisation puis nous sommes aujourd'hui.

Et bien si nous relevons ce que nous avons sous les yeux: fécondation, divisions de la cellule, redivisions, neuf mois dans le liquide amniotique, une vie de têtard, évolution foudroyante, naissance, reptation, marche, maturation du cerveau, enfance, adolescence, passage à l'adulte, maturité, vieillissement, mort...

L'humanité vieillit, mais si certains mourront de ne plus pouvoir vivre, d'autres surmonteront cet obstacle et continueront, grands vieillards ou corps régénérés jusqu'à des points jamais atteints.
Et nous verrons.

- Nous verrons quoi? lui demandé-je, interloquée, nous verrons quoi, après, après, après?

- Nous verrons ça, justement, ce qui vient après, après, après.

- Régénération! Ah! Très intéressant, très intéressant, dit Lucien Übernix, vraiment, si vous vous vouliez bien vous joindre à nous, madame Dolstein!

- Vous joindre où? lui demande Dosltein qui ne sait pas d'où sort Lucien Ü.

Moi je le sais, il vient de Bienvenue à La Fabrique où il travaille avec son équipe, sans réussir pour l'instant,  à fabriquer Frédéric.

Lucien lui explique, ils partent tous les deux en discutant avec animation, je n'entends qu'un début de la phrase, Lucien dit:

- Or il ne s'agit pas de résurrection

et très vite, ils sont rattrapés par Rachel Z. qui a beaucoup à dire et à offrir sur le retour des êtres disparus.

Ce que la science d'aujourd'hui ne peut pas faire, pourquoi pas celle que j'invente?


15 juin 2010

Météo

Monsieur Troudy

Qu'est-ce qu'elles foutent les hirondelles, hein ?

Feignasses !

C'est d'accord qu'une hirondelle ne fait pas le printemps mais si elles se mettaient à plusieurs, le boulot serait fait !

Alors quoi, hein ?

Au turf les filles !

Depuis des semaines je suis trempé chaque fois que je sors du Petit Renard, je ne peux quand même pas y dormir !

- Hein, Nono? Je peux pas dormir ici ?

- Tu peux toujours rêver.

- Ouais, je peux rêver, mais le rêve ça fait pas parapluie que je sache. Remet-z-y  moi donc un pastis, et la même chose au Léon.

Je disais donc, qu'il suffirait que ces feignasses d'hirondelles se regroupassent en association, ou en société, je sais pas moi ou  qu'elles se mettent chacune en auto entrepreneur et qu'elles se bougent la couenne pour faire le printemps!

Moi j'dis y a de l'a demande, et quand il y a de la demande,faut que le marché réponde!

- Toi, dit Nono, tu t'es encore endormi sur la chaîne au Bloomberg.


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14 juin 2010

Tu dors ?!!

Marité

- Si je dors? Tout le monde dors. Ben quoi, c'est quoi cette question, je dors? Oui, je dors!

Non, je ne dors plus, bien sûr, cette question m'a réveillée en sursaut. Je dormais. Je ne dors plus.
D'où vient cette voix? Il n'y a Personne que moi dans l'Appartement ce matin.

Ciel gris, ciel clair,  soleil et grêle, même le climat s'invente. Ils ne sont pas revenus après leur balade d'hier, pas repassés par ici en tout cas.

Où sont-ils?


Je suis allée vérifier dans leurs manuscrits, est-ce qu'ils s'y invitent?
Ce serait le bordel pour le coup.

Si mes personnages se mettent à rentrer les uns chez les autres, à déménager dans les histoires, je ne vais pas m'en sortir.

Je travaille mes textes, la construction, le style, enfin, le boulot quoi, mais s'ils viennent y mettre le souk, je ne réponds plus de rien, tout va sombrer!

J'ai rien vu. Ils sont rentrés chacun chez soi.

Ouf.

L'Appartement est leur seule échappatoire, je suis contente, je reste maître de quelque chose, je suis l'hôtesse ici.


- Mais oui je dormais, qui me demande? Qui pose la question?

- C'est Nous.

- Qui Nous?

- Nous le général, Nous qui suis une Arche de Noé dans une capsule qui contient tous ceux de tes textes. Nous te demande, est-ce que tu dors?

- Mais c'est une obsession! Nous veut savoir quoi?

- Est-ce que parfois ton cerveau se repose?

- Ah, voilà une question. Je ne sais pas. Je suppose que c'est dormir, poser la cervelle, éteindre un peu la lumière, figer les étincelles.

- Nous se demande s'il t'arrive de ne penser à rien.

- Je crains que non, d'ailleurs, vous êtes en train de me parler, je vous réponds alors que j'avais prévu d'aller jouer dehors. Mais vous?

- Nous non.

- Non quoi?

- Nous ne pense pas à Toi, c'est Toi qui nous pense.

Pff, métaphysique virtuelle et psychologie de comptoir, et on n'est que lundi ?!

Je sors.


13 juin 2010

De l'air !

Marité

Au prétexte qu'il fait beau, que dehors et dedans ce serait désormais pareil, ils sont tous partis en maraude.

Marianne avec Joseph et Norbert, Dolstein avec Rachel Zukolowski, Léa, et Mani qui venait ici pour la première fois et a tourné casaque avant même de parler de Pleumeur Bodou où il vit dans "Mani", justement, vers les années 800 et quelques, Fabienne Berman avec Emile Testard et Tatave, Alice et Albert, Braise sans Dracula, forcément, le soleil, et les autres qui sont partis avant que j'ai eu le temps de les reconnaître.


Car c'est un problème que d'identifier les Gens de l'Appartement, mes colocataires, quand ils viennent pour la première fois.

Je les connais de l'intérieur, je sais qui ils sont, les ayant créés et animés mais je ne les avais jamais vus.

Je m'attendais à ce qu'Alice soit une dame au physique désuet, alors que c'est une jolie blonde sympathique, je m'attendais à ce que Marianne me ressemble et pas du tout.

Quant à Dracula, j'avais de lui l'image classique à laquelle le comédien qui le jouât s'était conformé et voilà que c'est un homme très différent du grand maigre aux dents pointues.

Puisque c'est comme ça, j'ai délaissé leur création, leurs histoires, j'ai décidé de fabriquer du réel, j'ai fait une robe de Marianne, de Braise et de Rachels, que Fabienne Berman n'aimerait pas, ni Alice, et voilà.


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Et puis tiens, je la mettrai moi-même et moi aussi j'irai voir dehors si j'y suis.


12 juin 2010

Odeurs qui puent

Marité

Une odeur nauséabonde m'amène... comment dit-on venir avec quand c'est votre nez qui vous prend par la main?... m'amène donc devant une des portes du Blog.

Surprise du jour, un troupeau de pingouin pingouine devant l'ordinateur, se bousculant pour voir les images qui défilent sur l'écran.

Il n'y a pas de pingouins dans mon entourage, aucun pingouin dans mes manuscrits,  nul pingouin n'habite mes rêves, aucun fantasme d'alcidé, ni de pôle ni même de Banquise Moon (qui est le  secrétaire général de l'ONU),
mon seul pingouin intime est celui de Linux sous lequel je suis, by the way, alors?

Et d'où vient qu'ils puent autant? Est-ce leur nature?

- Doùkipudonktan?
leur demandé-je en hommage à Raymond Queneau et m'attendant, un peu, à ce qu'ils répondent:

- Barbouze, de chez Fior.

et me demandant à moi-même si le pingouin est susceptible hostile ou agressif.

Ma question provoqua un remue-pingouin de première grandeur, ils gigotaient, tournaient, se cognaient en bruissant:

- D'où? D'où! D'où? Dou dou dou doudoudoudou ouh ouh ouh!

Le waï dans l'Appartement,  un set de quilles en folie, qui puent,  transforme le Blog en piste de bowling géante et je n'ai pas de boule.

Est-ce un hommage au quinzième degré à John Kennedy Toole, qui,
dans les débuts de La Conjuration des Imbéciles, parle du bowling par la voix d'une mère pratiquante ?

Ou bien quoi?

Le temps que je reformule une question plus urbaine: D'où venez-vous? la bande de quilles s'envole, (c'est le manchot qui ne vole pas) et 
me lance avant de traverser les murs de l'Appartement :

- On vient de chez
 Pascalino  woo o oo ooo woo !!!

11 juin 2010

Seule

Marianne

Figurez-vous que je sais ce qui se passe.

Parfaitement.

Je suis une femme agaçante, moi-même je m'agace et je n'y peux rien.

Je suis cette femme douce et tranquille, l'eau qui dort, l'eau du lac, l'eau de l'étang, pas  l'eau du ruisseau ou de la mer, encore moins le fleuve puissant.

Je suis cette face mouvante qui ne se défait jamais.

C'est comme ça.

La lune ne me soulève pas en marée, ce qui m'agite reste enfoui.

Vous autres, vous comprenez tout, tout de suite, moi non.

Je suis lente, je mets longtemps à mettre des mots sur les sentiments de ce que j'ai vu.

Il suffit de passer le temps et tout affleure en bulles venues des fonds.
Elles explosent longtemps après.

Ma vie est une étoile morte depuis longtemps dont la lumière trop vive ferait croire qu'elle est encore là.

Et la vôtre aussi, c'est votre impuissance que vous voyez en moi, et qui vous agace.

Je le sais parfaitement.

Je fume un cigarillo en regardant défiler La Queue passant devant chez moi, les figurants me regardent fumant, comme si j'étais une héroïne de télé réalité, parce qu'ils n'ont rien à voir là où ils sont, à espérer je ne sais quoi.

Je les regarde à travers la fumée mouvante et parfumée,  et encore une fois, je ne comprends pas ce que je vois.


10 juin 2010

Expliquez-moi les gars!

Noé

Je suis toujours en orbite autour de la terre, de ce qu'il en reste.

J'ai tout fait pété, j'ai tout vu partir en éclats,  poussières d'étoiles, atomes, mais je suis encore là.

Le temps passe lentement là d'où je vous regarde, ça donne de l'espace de réflexion.

Vous allez me trouver con, je viens juste de me rendre compte que je n'étais qu'un personnage, que tout ça n'était pas de ma faute, je fais ce que je suis obligé de faire.
J'ai été programmé.

Vous allez me trouver con, je viens juste de me rendre compte que tout ça, l'orbite, la terre explosée, c'est pas possible.

Si la terre est en vrac, je ne peux plus orbiter autour, non?

Je me trouve con, je viens juste de me rendre compte que je ne suis pas obligé de rester là, dans ce vaisseau spatial qu'Elle a inventé dans les chiottes du Tabac Loto de la rue Dupin.

Je suis là depuis... depuis ... et j'aurais pu sortir bien avant!
J'aurais pu sortir tout de suite!

On va me trouver con mais je viens juste de comprendre la fin d'Alice au Pays des Merveilles, je viens juste de comprendre Vous n'êtes qu'un jeu de cartes!

Putain de merde, je viens juste de comprendre peut-être toute ma vie, seulement juste aujourd'hui, merde!

Je suis con je viens juste de comprendre que ça ne sert à rien d'avoir compris!

Chais pas quoi faire.


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Marité de Vos K
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