Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

Marité de Vos K

8 mai 2010

Wouah...

Léon

Wouah! Wouah! Wouah! Wouah! Wouah!
Wouah? ... Wouah? ... ?...

Les chiens d'ici ne sont pas comme chez moi.
C'est l'accent on dirait, j'ai l'aboi parisien, vu que je suis né vers les Batignolles. Batbourg, c'est après.

Wouah?

Qu'est-ce que je fous là au fait?
C'est pas Batbourg, c'est grand, c'est vallonné, il y a des oliviers, des lilas, des jardins frais, c'est quoi ici? C'est où?

Je lui dis Léon, qu'est-ce que tu fiches ici? Je ne suis pas ton Troudup!  tu n'es pas censé me suivre partout, je suis en Provence.

Je suis un chien qu'il répond, je suis, c'est ma nature: Wouah!

Il n'est pas content, il faudrait le renvoyer chez lui, je ne sais comment faire, téléportation?

Wouah!  Wouah! Wouah!

C'est fait, il est parti.

   

Publicité
7 mai 2010

Intempéries intempestives

Marité

Quand il est mort, les avions tombaient, les bateaux coulaient, les trains déraillaient.

Voilà qu'aujourd'hui c'est le temps qui déraille, suivant une voie erratique, je ne veux pas le voir, je ne veux pas l'entendre.

Moi je monte dans les avions, dans les trains, dans les bateaux, je mets dans la valise des robes légères et des t-shirts sans manches parce que je vais en Provence.

J'y suis, j'ai froid.

Frédéric insiste, il me dit de toutes ces façons:

- Tu n'as pas fini le travail, tu as ce manuscrit à terminer.

Et je persiste à ne pas le faire.

Quand il sera sorti de mes tiroirs, là où nichent les polichinelles, il ne m'appartiendra plus. Hors de l'asile de l'Appartement, je serai bien obligée d'admettre que mon frère n'est plus là.

Avarice, rétention, refus de la réalité, appelez-ça comme vous voudrez, mon frère est Là tant que je le porte, la réalité je m'en fous, le vrai tabou, c'est la mort...

Quoi? Inceste? Qui dit ça? C'est moi, oh là, c'est moi qui cause ici! Pour dire ça...

pff, morale, règles, modes d'emplois, si quelqu'un sait quoi que ce soit sur l'inadmissible et comment ne pas l'admettre, je dis Bienvenue! Bienvenue à La Fabrique!

6 mai 2010

Qui? Quoi? Où?

Marité

En vadrouille dans l'Appartement des autres, ils sont avec moi en bloc.

Compacts, ils se distinguent moins aisément. Où êtes-vous?

J'entends Paulette Dolstein, Denise de Lhéry arriver de loin, les chiens devancent Paulette.

Par là-bas, j'aperçois Troudup, Léon, je vois Marianne occupée à son jardin, le conseil muncipal  en réunion, tout Batbourg au boulot, les nains dans le jardin aux nains, Lapinochio et l'Amigu, sont venus dans ma valise, les Rachel ne sont pas dans mon champ.

Qui encore? ah oui, Joseph se dessine de plus en plus nettement, j'approche du chez lui de l'origine, qui encore? Léah, Hélène, Hélène est toujours là, Alice? non, pas d'Alice, Braise, oui, oui, Braise y est, pas Dracula, et oh là! je me vois moi, en train de taper ce message.

Cette réalité-là prétendrait à plus de vérité que les autres, je lui dis non.

Je suis à Arles, pas plus dans le courant de la vraie vie qu'avec les miens. Une autre réalité c'est tout.

5 mai 2010

Je me souviens aussi

Rachel Lehmann

Hélène disait, c'est à maman de le faire, maman l'a fait, il était temps.

Mais oui alors, j'étais fière, j'allais apprendre tout le reste, les gâteaux, les bouillons, les cornichons, la langue au salpêtre, j'allais tout savoir, j'allais tout savoir!

Je commençais tout juste à apprendre, je marchais à peine dans les pas de ma mère, j'ai été la reine des zibeless le temps d'un soir, à Pessah, en 1943.

La salade Turquie

Mélanger une boite de concentré de tomates,

Une boite de purée de poivrons piquants,

Cinq gousses d'ail écrasées,

Deux bottes de persil plat haché fin,

Mettre au frais au moins une journée.

Servir avec du pain grillé.

La salade Turquie se garde des mois au frais, faites-en en quantité.

Le foie haché

Deux gros oignons jaunes

Le même volume de foies de volaille, (ça fait environ 350 grammes)

Deux (ou trois) œufs durs

Une cuillère à soupe de graisse d'oie (ou de canard)

Chauffer la poêle avec la graisse, y faire fondre les oignons en lamelles fines, les saler au sel fin pour qu'ils rendent leur eau,

Quand les oignons commencent à dorer, poser les foies dessus.

Couvrir, laisser cuire doucement.

Quand les foies sont cuits, cœur rose et moelleux, les débarrasser sur une planche à découper,

Réserver le jus dans la poêle,

Avec une feuille de boucher, hacher assez finement mais pas trop le foie, les oignons, les œufs durs, saler s'il faut.

Pour finir, ajouter, si nécessaire, le jus réservé.

Mettre au frais.

C'est tout.

Quand j'avais vingt ans, toutes les Rachel savaient le faire, mais moi, je le faisais très bien.

4 mai 2010

Mémoire

Hélène

Autrefois, je cuisinais tous les jours, ah! Comme j'aimais mes gourmands.

Aujourd'hui j'ai presque tout oublié mais les odeurs, les goûts, les appétits sont toujours là, ils me tiennent compagnie.

Je me souviens des carottes piquantes,  je ne me souviens plus du foie haché.

Quand la lumière du jour revient tôt le matin, quand je sens la chaleur du soleil sur mon visage tard dans l'après-midi, tout mon corps sent le printemps, alors je me souviens des oignons nouveaux, des radis et des asperges, je me souviens de la vie.

Les carottes piquantes

Les éplucher, les cuire entières  à l'eau bouillante salée.
Les sortir tendres de l'eau.
Les couper en
grosses rondelles  quand elles sont encore très chaudes.
Dans un plat un peu creux, les assaisonner de jus de citron, harissa, huile d'olive, cumin en poudre (pas trop fine) et d'une botte de persil plat haché.
Servir très frais à l'apéritif, ou bien avec le couscous.

Les oignons nouveaux au beurre et aux œufs durs

Hacher tout le blanc des oignons et un bon tiers des tiges vertes.
Mélanger avec du beurre fin assez mou pour être manié aisément, deux œufs durs, ou trois, écrasés à la fourchette.
Saler, mettre au frais.
Ne pas les préparer plus de trois heures avant le repas.

Pour le foie haché, demandez-donc à Rachel, ma sœur, c'est la reine des zibeless.

Publicité
3 mai 2010

Carré blanc

Corinne Mars

Hier soir à La Bernique, qu'est ce que je rencontre? Un grand costaud, frisé, blond roux, seul.

Bon, ne t'emballe pas Corinne. Je bois mon P'tit un, c'est un cocktail sans alcool, je commence la soirée comme ça, parce que sinon...

Du coin de l'oeil, je scrute, il a pris un verre de lait, avec du miel, bizarre. Si ça se trouve, c'est pareil pour lui, il commence soft, sinon...

Il monte à l'estocade, il m'offre un verre, allez hop, je passe aux mojitos, ils sont super à La Bernique, un peu chargé mais bon.

Il prend la même chose, ça va bien, je lui plais, je vois ça. Il est pas mal plus jeune, ça ne me dérange pas.

- Je préfère les femmes mûres, il dit.

Faut pas exagérer je pense, mais je ne dis rien.

- L'expérience, y a rien de plus excitant qu'il répond à mon rien, genre Depardieu quand il fait son dingue, glapissant un rire aigu et saccadé.

- Oh là ! Mon lapin, je lui dis, je suis trop jeune pour toi, j'ai pas la carte vermeil !

Il cligne des yeux, il remet deux mojitos, j'en remets deux, et après,  je ne sais pas combien il y en a eu.

Vers la fin de la soirée, il m'appelle sa Fée Bleue, il pousse ses petits cris, c'est rigolo, et puis... il s'est passé des trucs bizarres, et puis je ne me souviens plus de rien.

Je me suis réveillée avec une migraine olympique, et dans la main un lapin en costume à carreau.

Faut que je freine sur les mojitos, je me dis.

Le type, je ne sais même pas comment il s'appelle.

Lapinochio ! disent en chœur Anne-So et Garance, les patronnes de La Bernique, il s'appelle Lapinochio le grand rouquin aux incisives.

Mais Corinne n'entend pas, elle a replongé dans un rêve over ouf ! Le rouquin cause et cause, et il a le truc qui grandit, qui grandit, ça prend toute la place,

- Euh là ! cache ta joie, Lapin, qu'elle lui dit, mais rien à faire, il cause et ça pousse, ça compresse à la Bernique, et Corinne de dire, bander ça va, mais là, mon lapin, c'est du terrorisme ! Le mieux est l'ennemi du bien.

- Le pire est l'ennemi de tout qu'il répond.

- Tu parles d'un rêve dit Corinne sans se réveiller.

 

2 mai 2010

My hart belongs to daddy

Denise de Lhéry

Je n'entre pas dans ces histoires, les fantasmes, les chiens, les cultures qui produisent des imaginaires.

C'est compliquer les choses pour pas grand profit.

Moi je m'occupe de Batbourg, l'histoire de Batbourg, je m'occupe de la mairie, je suis là pour les gens, le reste, qu'est-ce que c'est? Des turlupinades, voilà.

Madame Dolstein... enfin... elle n'est pas d'ici.

Ses discours de psy, ses regards de psy, ses chiens de psy, je peux vous dire que ça ne me fait ni chaud ni froid.

Mon enfance aurait créé ce que je suis aujourd'hui?

Non mais quelle plaisanterie!

Je ne me suis jamais mariée et je peux vous dire que mon enfance n'y est pour rien, au contraire.

J'aimais beaucoup mon père, un homme droit, honnête, un modèle, l'homme étalon.

Mon père, dans mon coeur c'est toujours papa.

Je n'ai jamais trouvé aussi bien que lui, c'est tout. Le moule est cassé.

Exactement le contraire de ce que dirait madame Dolstein!

1 mai 2010

La Dame aux Chiens

Paulette Dolstein

Ah Madame voilà du beau fantasme, il est du pays de celui qui l'a fait! c'est du solide, de l'encadré.
C'est presque satisfaisant de voir à quel point l'invention est rationalisée par la culture et l'éducation.
Pinochio, Cendrillon, Dracula, la modernité s'empare des grands mythes mais n'en a pas encore produit.


- Tout de même
madame Dolstein, dit Louka, je vous trouve gonflée, vous qu'on appelle La Dame aux Chiens, de jouer les chochottes.

- Je ne vois pas que l'avis des Batbourgeois aurait à voir avec l'encadrement des inconscients.

Un feulement qui est un rire, c'est Frida, depuis son loin, qui vient soutenir Louka
- Vos voisins non, mais vos chiens oui.

- Mais oui, dit Dolstein, le mystère des chiens,

et elle rit, c'est rauque, un sanglot, et les grands chiens noirs la suivent, indifférents, hiératiques.

- Je les ai vus, dit Louka, au pied du divan, sous le bureau à vos pieds, devant la porte, gardant la sortie, l'orthodoxie et l'inconscient débordeur du patient allongé.

La Dame aux Chiens, bergère du troupeau et ses auxiliaires à quatre pattes, gardien des ouailles, La Dame aux Chiens s'en fiche, elle est partie.

30 avril 2010

Soupir

Marité

- Quoi?

- Hein?

- Ben oui, quoi?

- Quoi quoi?

- Dracula!

- Quoi Dracula?

- Dracula et toi! Qu'est-ce qui se passe? Qu'est-ce qui s'est passé? Laisse-moi voir si tu as deux trous rouges au côté droit.

- L'essentiel est invisible pour les yeux.

- Oh ça va, ne me prends pas pour une imbécile. Alors? Alors!

- Il dit tu es mon miroir. Je dis tu es Dracula, et si tu veux tout savoir, je ris! Dracula! Et quoi encore? Satan? Dieu? Il est dingue ce type, c'est tout.

- Je suis déçue.

- Tu as tort, j'adore les dingues.

Oui déçue, je n'en sais pas assez!  Je veux connaître l'histoire, les détails, les mouvements, et là, rien, rien du tout.

Ils me mettent dans la posture de l'écrivain concierge, débusqueuse de ragots, fouilleuse de poubelles.

- Allez quoi, Braise, dis moi quelque chose.

Elle rit.

- Je te préviens, si tu ne dis rien, je te balance dans une autre histoire.

- Mais mas chérie, c'est trop tard.

- Qu'est-ce qui s'est passé?

- Dans ce couloir, là où Celle-qui-crochète a pendu son plaid en formation, son Frankenstein, pour le composer,

00001 je le regarde en face, il me regarde en douce. Voilà où nous en sommes. C'est plein de feu et de respiration, la tension monte...

- Et?

- Et je ris, je montre mes dents, il sourit, il cache les siennes.

Elle s'est arrêtée là, je ne l'ai pas vue partir.

Je suis allée à l'endroit, ce couloir où ils ont été là.

J'ai cherché une trace, leur ombre incrustée sur le mur, rien.

Mais des babouches?

00002Braise! Tu veux jouer Cendrillon?

Vraiment non, Cendrillon et Dracula, c'est ridicule.

Ou bien elles sont à lui, ces chaussures rouges. Ou à n'importe quel passant de l'Appartement.

Peut-être miennes, je suis si désappointée que je ne reconnais plus rien.

Soupir.


29 avril 2010

Alors là, non

Marité

Je m'attendais à la suite de l'histoire Braise Dracula: où ils se sont rencontrés, comment, où ils sont allés et voilà ce que j'ai à la place: Lapinochio!

Amigu_et_lapinochioLapinochio demande à être traité en personnage normal, qui revendique des droits, des accès.
Il dit

- Vous êtes ma Fée Bleue madame de Vos K, vous avez le pouvoir de faire de moi un homme un vrai.

- Mais Lapinochio, tu es un lapin! Un lapin en tissu, rempli de bourre faite de déchets textiles! UN LA-PIN!

Et le machin d'à côté, dont, je ne sais pas ce que c'est

- Je suis un amigurimi madame de Vos K.

Ah! ça parle!

- Et alors, glapit Lapinochio, moi aussi je parle, on n'est pas des bêtes quand même!

Lapinochio, Amigu, je ne sais que faire de vous, je ne connais pas la psychologie des lapins et des amigurimis!


- Justement, répond Lapinochio, et l'Amigu de remuer frénétiquement la tête de haut en bas, transformez-nous en hommes et vous saurez ce qu'on a dans la tête: un cerveau humain.

Un cerveau humain?! Je serais capable de produire un cerveau humain, alors que j'ai du mal avec le mien.

J'ai l'impression qu'il se passe quelque chose d'étrange dans l'Appartement, et que ce Quelque chose cherche à prendre le pouvoir.

- Oh! Oh! Fée Bleue, petite Fée Bleue, fais de nous des humains!

Oh là là !! Alors là...
 

Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 > >>
Marité de Vos K
  • Ce blog reçoit les GENS DE L'APPARTEMENT, qui arrivent tout droit des manuscrits où ils sont nés. Les textes d'où ils viennent seront mis en ligne dès que les aspects techniques de leur diffusion seront réglés.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Newsletter
Publicité