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Marité de Vos K
marite de vos k.
5 juin 2010

Deux trous rouges au côté droit

Braise sort du noir en fredonnant

- Comme un chagrin qui pleure mais c'est du sang qui coule, parce qu'il tombe des hallebardes...  

Et Dracula en écho avec la voix de Nick Cave,

I called her a wild rose but her name was Braise Braise Braise

Je m'inquiète bien sûr,

- Braise! Braise? Qu'est-ce qui se passe?

Elle avance vers moi et je crie

- Tu as deux trous rouges au côté droit!

- Oui, qu'est-ce que tu en penses?

- Je n'en sais rien.

- Regarde, dit-elle en faisant un geste à Dracula, qui reste dans l'ombre.

J'ai fermé les volets mais il fait grand soleil, un baiser de jour lui serait fatal. Il tend un écrin à Braise qui en sort deux boucles d'oreilles, une plus petite que l'autre, des Créoles en or piquetées d'améthystes et d'émeraudes.

- Quelle splendeur!

Dracula répond, très heureux et son bonheur fait peur car il dévoile largement ses canines,

- Mes aïeules les portaient, dont la grande duchesse des Carpates  qui fut une très belle femme. Braise lui ressemble en beaucoup  plus belle, plus vivante, et si chaude.

Je soupire, cette histoire d'amour me fait peur pour Braise, et pour lui aussi après tout.

- Marité, souffle Braise dans un sourire éclatant, nous sommes heureux.

- Pour nous, dit Dracula, la lune de miel c'est l'éternité,  le  jour seul est dangereux.

Et ils sont partis tous les deux, lui, l'aidant à enfiler la seconde créole, plus petite que la première, elle, lui enlaçant la taille de son bras si blanc.

Juste avant qu'ils ne se fondent dans les murs de l'Appartement, elle m'a lancé,

- Souviens-toi, Marité, tu m'as faite femme de nuit!

- C'est vrai. Braise c'est la nuit et elle vient des Voies Obscures.

Et puis, de toute façon, c'est leur vie, je n'y suis plus.


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2 juin 2010

Bzzz bzzz bzz

Mademoiselle Tatave

La Dieu des Tatave, l'Impératrice des mouches pouvait me faire n'importe quelle vie et elle me finit,
bzz bzz, sur une frite molle, froide, bzz, avalée sans y penser par un employé de bureau à la cantine du Ministère!

Les Dieux ne méritent pas leurs créatures.

J'ai passé du temps dans ce type, je ne savais pas ce qui se passait, je ne comprenais rien à l'histoire.
Jusqu'à mon identité impossible à fixer, bzz, bzz, bzzz, mademoiselle Tatave! Je suis un monsieur à qui on dit mademoiselle.


Etre un personnage impose parmi beaucoup de contraintes, bzz, bzz, celle de n'avoir accès qu'au contexte de l'auteur, bzz, bzz.
Mon contexte est très étroit, la cantine, une frite, avalé par le type, et c'est tout.

Si la Dieu n'était pas partie chez Les Oubliés de l'ADSL, je n'aurais jamais pu sortir de ce corps.
Mais, bzz, bzz, grâce au blog, je peux balader dans le temps et l'espace, bzz, bzz.


Cette Tatave est d'une ingratitude crasse, je lui ai donné la vie, je lui ai donné une histoire et là où je l'ai envoyée, beaucoup de chercheurs m'auraient suppliée d'aller!

Oui il y a la frite froide, oui, il y a la cantine sauf qu'elle n'a pas fini dans un système digestif mais dans un cerveau en pleine activité.

Elle a eu l'occasion unique d'observer de l'intérieur le Grand Mystère, et elle se plaint? me reproche de lui avoir donné du mademoiselle alors qu'il aurait fallu l'appeler monsieur? Trouve sa vie trop petite?

Cette mouche est une idiote.
Va te plaindre ailleurs Tatave, ton Dieu n'a pas besoin de toi.

Tatave est saisie par ma diatribe.

Saisie que son Dieu s'adresse à elle directement, et surtout, pénétrée de la Vérité que je viens de lui révéler, elle ne sait que faire pour se faire pardonner.

Elle supplie, elle bzz à tout va, elle fait des arabesques, des looping, elle rit, elle dit

- Appelez-moi comme vous voulez, oh Dieu Tout Puissant, Tout sSchant, Dieu Tout Tout,je serai le Mouche Demoiselle, ici Tatave, le Travelo de Dieu!

Je lui pardonne sans trop d'hésitation, Dieu a besoin de toutes ses créatures.

En son for intérieur
 Tatave se réjouit, bzz, bzz, mais elle a peur aussi. I

nvestie d'une énorme mission, explorer le cerveau de monsieur Machin, elle découvre la responsabilité, le libre arbitre, la conscience.

C'est beaucoup pour une mouche.


1 juin 2010

Ontologique Bordel

Marité

Ah oui, le retour c'est le bordel!

Pour quoi la femme dont nul ne connait le prénom, seulement nommée Femme de Loth, n'aurait pas  dû se retourner, et pourquoi elle le fit tout de même.
Pour ce que ses filles étaient dans l'embrasement, divin dit-On, de Sodome et Gomorrhe, n'ayant pu suivre leurs parents, car la femme suit son mari, non ses parents, disait Sa Loi.

La Loi dit c'est simple, fais-ci, fais-ça.

A quoi elles obéirent et pour quoi elles sont mortes.

C'est simple dit La Loi, ne te retourne pas.

A quoi madame Loth n'obéit pas et pour quoi elle fut transformée en statue de sel.

Comment faire pour bien faire?
Moi je suis revenue et c'est le bordel dans l'Appartement.

Le Troudup copinant avec une Rachel, l'Albert d'Alice se trouvant des points communs avec l'Albert des Voies Obscures.
La Tatave, que j'avais laissée sur une frite molle est en train de zombiner Rosaria causant, au Père Lachaise, avec Plidec Storma qui considère d'un oeil critique le flirt de
Jésus et Gentiane.
Et tous les autres!

Pourquoi ce jour est-il spécial?
Pourquoi sommes-nous tous au coude à coude?

Ah oui, ah oui, le bordel, p
arce qu'ils peuvent se passer de moi.
D'abord furieuse, ensuite résignée et maintenant je me réjouis de regarder vivre mes gars et mes garces, mes gentils, mes méchants, mes Tout.

Sur eux je me suis retournée, me voilà donc toute retournée.


C'est le bordel,
j'aime le Bordel.

Bonjour à tous et à chacun, (disait autrefois, à tous et à chacun, Clara Candiani par la radio nationale),

je suis de Retour.


28 mai 2010

Un monde étroit

Marité

En route vers en endroit oublié de l'ADSL, je ne sais comment Ceux de l'Appartement pourront sortir, mais ils vont entrer, aller et venir comme à leurs habitudes.

Je serai toujours la nef de leurs voyages, mais ces jours-là, enfermée en eux, ils seront mon sang, mes nerfs.


Arrêtée à Bourges, pour quelques heures avant de franchir le pas du monde sans technologie je prends mon élan pour quelques jours.


Traduction:

L'Appartement se délocalise en Lozère, dans un hameau où vivent trois habitants et des vaches Aubrac, où l'ADSL ne parvient pas.

Pas moyen avec le bas débit d'alimenter correctement les mouvements de mes personnes et de mes personnages.

L'imaginaire va continuer à ramifier ses tentacules dans ma tête.

Si ce sera dangereux, oui.

Si j'en sortirai indemne, non.

Mardi au plus tard, je rejoindrons le monde occidental.


27 mai 2010

Grève de moi

Marité

Ils s'en fichent pas mal, tous, de la grève, des services publics, de la vie quotidienne des gens, des vrais gens, des faux, des travailleurs et des salaires, des chômeurs, des retraites, des SDF.

Ils s'en fichent, ils voyagent sans autre moyen de transport que des connexions neurologiques,  ils se nourrissent de leurs imaginaires, emprunté au passage aux miens, eux-mêmes empruntés à tous, en direct où en souvenir de cette vie où d'autres, de plusieurs générations avant, après...


Ils n'ont besoin que de l'existence d'un monde où se mouvoir,
les Gens de l'Appartement sont anarchie et individualisme.
Ils n'ont aucune solidarité, ils n'apportent rien au monde que leur image qui ne se reflète dans aucun miroir ni aucun événement.

Les Gens de l'Appartement ne sont d'aucune société que la leur, volatile et changeante.


Aujourd'hui, comme les autres jours, ils vont et viennent, seuls ou en cohorte, ils ne lisent pas les informations, ils s'en créent à mesure, si ça les arrange.


Moi je ne suis pas comme eux, m
ais je les entends s'insurger et se moquer.

- Ah oui, pas comme nous?


- Qu'est-ce que tu crois être Marité de Vos K? Qu'est-ce que tu crois être d'autre que nous?


- Tu n'es pas provisoire? Tu n'es pas invention? Tu n'es pas volatile?


Et je dois d'admettre qu'ils ont raison, je ne suis rien d'autre qu'eux, animée des mêmes indifférences, des mêmes incapacités à penser le monde.

Oui, il y a grèves aujourd'hui, ici, en France, et ici à Paris je ne sais pas si le métro sera là.
Je ne m'en fiche pas mais s'il n'est pas là, quoi de neuf?


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26 mai 2010

Ouvrages de dames

Sabine et moi avons en commun une chirurgienne qui a dû tout faire toute seule. Les couturiers au moins ont des premières d'atelier, des petites mains et des mannequins de cabine.

Nous n'avions que nos seins, Sabine pour une réduction de cent-trente à quatre-vingt-quinze et moi pour une amputation anti cancer et reconstruction pro esthétique. 

- Il faudrait une pince, dit Sabine. Là, regarde, ce serait mieux non, et puis ici, oui, là, regarde mieux, là, oui, une reprise, non?

Elle a raison, je suis avec elle dans la cabine d'essayage, elle a raison, une pince,

- Ou bien, dis-donc, je dis, peut -être un soufflet plutôt, une pièce ici, oui, là en dessous, un soufflet pour donner un peu d'aisance, pris dans la couture.

- Ah oui, tu crois, peut-être, je sais pas.

Devant le miroir elle soulève un sein, puis l'autre.

- Oh pis non, une pince, c'est ça qu'il aurait fallu.

- Mais quand, mais quand, mais quand est-ce que les chirurgiens feront des stages chez les grands couturiers!?

- J'aurais pas eu les seins en portefeuille, dit Sabine, non j'te jure, on dirait la fiancée de Frankenstein.

- Moi j'ai une belle cicatrice, balafrée comme une écharpe de maire, Miss Cancer. Mais les dauphines ne se bousculent pas pour le titre.

Elle veut voir, je lui montre.

- Ah oui,  Sabine trouve  mes seins pas mal, sacrée cicatrice mais l'ensemble est harmonieux, c'est pas comme moi avec la peau en trop par là qui fait un bourrelet.

- Oui, une pince, c'est ça qu'il fallait. Mais toi tu peux mettre des soutiens gorge, moi je ne peux plus.

- Ben pourquoi ?

- Le tissu ne glisse plus sur ma peau, peut-être parce que la prothèse est toujours froide,  ou bien je ne sais pas quoi mais c'est toujours ondulé, pas moyen d'habiller ma balafre en dentelle.

- On devrait envoyer les anciennes de chez Lacroix dans les hôpitaux, dit Sabine sérieusement, comme consultantes coupe et couture au bloc opératoire.

- Alaïa aussi il fait bien.

- Alors là moi je veux bien défiler.

- Me to si c'est comme ça!


21 mai 2010

Aiguillages

Marité

Je suis figée par la sensation d'une présence inhabituelle, je me retourne vivement et je tombe nez à nez avec Romario, fasciné par l'écran de mon ordinateur où les mots s'alignent, accrochés en rames à la traîne de mes idées.

- Oh Romario !? Contente de te voir, mais qu'est-ce que tu fais ici?!

- Je cherche Vava, tiens!

- Mais... Vava  ne fait pas partie des Gens de l'Appartement, ni toi, tu t'es trompé d'histoire. C'est chez Eric Téhard que tu habites, dans Avel.

Romario s'est perdu dans les méandres du cerveau de son auteur. Comment le remettre sur les bons rails, je n'en ai aucune idée. Je lui donne quelques pistes, mais saura-t-il se repérer à travers le réseau d'Internet, dans les sites, les blogs, les e-mails et quoi encore?

- Si tu te perds, demande ton chemin sur WBE, il y aura du monde pour t'aider,Tichapo y est souvent, tu peux même tomber directement sur lui.

Mais il regarde le défilé des mots sur l'écran, ne note rien et part en rigolant, ravi de l'aventure, il s'est perdu? Egaré sur le Net?

- Ben dis-donc, on peut voyager comme ça? Tu parles d'une histoire, c'est Vava qui va être épatée !  Oh ben didon didon!

Nos imaginaires seraient poreux? C'est inquiétant, je veux bien de Romario, de Vava et tous les autres, mais j'en connais que je maintiens loin de moi dont je ne voudrais pas dans l'Appartemente

- Romario, par où es-tu venu? Par qui es-tu passé?

- Oh ben je sais pas moi, y a Salomé qui me sourit, je vais entrer à l'Avalons, je croise le regard de Tichapo qui en sort, et hop, je suis ici.

- Voilà! Tu es passé par Eric, ça ne m'étonne pas plus que ça. Et co...

Pas le temps de finir de lui demander comment il comptait s'en sortir, il a disparu, son sourire en premier, contrairement au chat du Cheshire.


20 mai 2010

Merdre alors!

Marité

Lapinochio et monsieur Amigu me troublent les méninges, parce que j'y étais, moi aussi, dans la même Provence qu'eux.

Moi aussi j'ai vu le thym en fleur, les amandiers, les collines, les beaux cailloux et le ciel par dessus la terre, j'ai senti les odeurs, j'ai senti le vent et le soleil vivants, et
à aucun moment je n'ai pensé que ça pouvait disparaître.

DSCN1710

Je n'ai songé à aucune conséquence, eux, si.

Et pourtant, moi aussi je change, je vais changer et peut-être un jour je ne verrai ni sentirai plus rien de la même façon. 

Ils y ont pensé et moi non.

Ces deux machinuscules en tissu et coton, que j'ai cousus et crochetés moi-même, me rappellent à l'ordre de la pensée sauvage, me mettent au pied du mur de mes certitudes?


mon_profil_sur_Internet

 Merdre alors, je suis une truffe.


19 mai 2010

Vivre libres

Lapinochio et Monsieur Amigu

De retour de la jungle, ils ont changé d'avis, enfin pas sûrs de changer d'avis ils demandent un armistice à leur Fée Bleue: moi.

- Mes petits gars, que je leur envoie sans ultimatum, armistice n'est pas le mot qui convient, il n'y a pas de guerre entre nous, ni même d'hostilité il me semble, même pas un enjeu.

Lapinochio n'est pas de mon avis:

- Ah mais si, nous sommes en négociation active madame la Fée Bleue, active oui, pour obtenir un statut de citoyen, nous voulons devenir Gens de l'Appartement, de vraies personnes.

- Oui, Oui, Oui, ajoute monsieur Amigu, il a une petite voix grinçante, je n'apprécie pas quand il crie, Oui, Oui, Oui, et il continue.

- Comment? Comment? Monsieur Amigu, je ne perçois plus votre voix dans les aigus, sans doute une déficience de mon appareil auditif de personne.

J'avoue que j'ai un peu honte de profiter de ma situation d'humaine pour obtenir ce que je demande, mais il me fait très mal aux oreilles ce petit Amigu.

Il souffle oui, oui, oui.

- J'entends à présent que vous appuyez l'interprétation de Lapinochio?

- Oui, dit-il avec une drôle de voix de basse, où va-t-il la chercher? Je suis d'accord avec Lapino. Nous voulons devenir des personnes mais pas tout de suite, nous devons réfléchir aux conséquences.

- Bravo, vous êtes sur le bon chemin, vraiment, c'est sans ironie que je vous félicité, réfléchir aux conséquences, c'est presque sur humain.

Ils se tortillent tous les deux en baissant la tête, autant de plaisir que de timidité, le compliment les trouve humbles, c'est très sympathique. Je me demande s'ils ne sont pas déjà prêts à changer de nature, mais je n'en dis rien, ça me flatte de les laisser croire que je suis La Fée Bleue, que j'aurais le pouvoir de les transformer.

- Que s'est-il passé ?

- Regardez Fée Bleue, regardez, dit-il en sortant des photos de sa poche, c'est arrivé là-bas.

DSCN1726

- Vous étiez en Provence?!

- Là où vous êtes, nous sommes, répondent-ils, surpris, comme si vous ne le saviez pas?

- Bien, sûr que je le sais, tout ce qui vit dans l'Appartement est partout avec moi, mais vous deux, j'avoue que je vous avais un peu oubliés.

- Ah! Tu vois, dit monsieur Amigu, je te l'avais dit, il faut qu'on soit des personnes pour être dans la tête des Vrais Gens.

- Pas du tout, répond Lapinochio, qui s'énerve tout de suite, et pas du tout et pas du tout, je te l'ai déjà dit, il y a des gens qui aiment leurs chiens plus que leurs enfants.

- Et co... co... et coco et comment je peux croire une cho... cho...  une chose pareille!

Monsieur Amigu est hors de lui, manifestement, le sujet les agite depuis un moment.

DSCN1727Lapinochio ne lui répond pas et me tend cette photo de lui là-bas:

- Vous comprenez?

- Oui, Lapino, je comprends.

- C'est difficile de choisir un autre état après avoir découvert tout ce que je peux faire dans ma peau de Lapinochio. Je n'étais jamais sorti, je n'avais jamais senti le vent, le soleil, la terre mouillée. Et si tout ça disparaissait?

- Je crois que ça ne disparaitra pas, même s'il est certain que dans une autre peau, ça ne sera pas la même chose. Mais demain, l'année prochaine ou tout à l'heure, Lapinochio, ça ne sera pas non plus la même chose.

Ils se regardent alors tous les deux, si désolés, avec tant de compréhension mutuelle que je suis touchée de la détresse dans laquelle les plonge la difficulté de leur choix..

Monsieur Amigu, pensif, dit alors avec sa voix grave (mais d'où la sort-il?):

- Ce qui a été ne sera plus jamais.


15 mai 2010

Hygiène de la virtualité

Il paraît que je reçois dans l'Appartement trop de monde pour que tous ces mouvements échappent aux règles des établissements ouverts au public.

Suzanne Troudy a un point de vue de femme de ménage, elle est femme de ménage.

- Une seule salle de bains, moi je dis qu'c'est pas assez, y a trop de monde pour que ça puisse aller comme ça !

Astrid voit la chose de plus haut, elle est astrologue,

- La salle de bains, c'est la maison de l'eau, verseaux, cancers, serpents d'eau...

- Ah ben ouiche! dit Suzanne, c'est bien c'que j'disais, c'est dégoûtant.

- Mais non, répond Astrid, tout sort de la salle de bains, tout s'écoule, comme la voie lactée dans le ciel nocturne.

- Par le tout à l'égoût oui qu'ça découle, et que le trou i'soye assez gros, sinon quoi bonjour le plombier, et les grilles hein? qui c'est qu'i' faut qu'i' les nettoye les grilles, c'est la Suzy!

J'ai beau dire que les Gens de l'Appartement sont de passage, venus de leurs manuscrits, où ils disposent de tout ce qui est nécessaire à leurs vies, rien n'y fait, un contrôle de l'hygiène s'annonce, il va falloir parler salle de bains.

Monsieur l'Inspecteur des Services Vétérinaires mandaté par la DDASS pour vérifier la conformité aux règlements européens de l'hygiène de l'appartement, voici quelques précisions:

S'il est vrai que l'Appartement ne jouit que d'une salle de bains, veuillez considérer qu'elle bénéficie d'une surface variant (selon mes nécessités imaginaires) de 6 mètres carrés à plusieurs centaines d'hectares.

Elle ouvre par une porte dérobée  (il y a plus de quatre mille ans, il y a prescription) sur la mer Rouge, Morte, sur la Méditerranée, sur tous les Océans, et par une lucarne aveugle, elle bénéficie d'un accès tous les vingt-huit jours sur la mer de la Tranquillité.

Veuillez également noter, je vous prie, que le plafond s'ouvrant de façon très pratique, bien qu'aléatoire, la salle de bains considérablement aérée reçoit les rayons cosmiques divers et évacue toute humidité résiduelle, et qu'en période de mousson elle quitte les tropiques pour le continent européen.

Pour finir, cher monsieur le vétérinaire des services d'hygiène de la DDASS, prenez bien conscience de la virtualité de votre existence qu'il ne tient qu'à moi de concrétiser. Ou pas.

Veuillez donc concevoir, monsieur, l'expression de mes sentiments les plus douteux.

Soyez prudent,

bien à moi,

Marité de Vos K

Astrid approuve, Suzanne a une crise de doute, est-ce que par hasard elle aurait compris quelque chose? Non. Ouf.

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