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Marité de Vos K
marite de vos k.
26 avril 2010

A cause d'Albert ?

Marité

Je croyais que c'était à Marianne, cette histoire de poêle, mais c'est Alice qui est venue.

J'ai voulu changer le prénom, je pensais à une erreur, j'ai collé Marianne à la place d'Alice,  il a fallu changer Albert, j'ai changé Albert, j'ai mis Jean-Paul, le mari d'Alice, un homme très discret, presque absent de sa vie privée, très présent au travail.

Mais la plaisanterie sur le tri à bêtise ne lui va pas, Jean-Paul est indifférent aux autres, c'est pourquoi la bêtise ne le dérange pas, il ne la perçoit pas.
Et il ne s'intéresserait pas à la notice d'une poêle, même pour en rire.

J'ai cherché un autre proche de Marianne, je n'en ai pas trouvé qui ait sa place dans ce contexte.

Non, c'était bien Alice, c'était bien d'elle finalement, je ne m'y attendais pas.
Alice change, sans moi, elle m'échappe en s'épanouissant.

A cause d'Albert?

Elle a raison, c'est moi qui l'ai enfermée dans un cadre rigide, à cause de moi qu'elle ne respirait le grand air.

Ce que j'écris a des conséquences que je n'étais pas prête, jusqu'à l'Appartement, à supporter.

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23 avril 2010

Devine qui vient?

Marité

Qui est venu faire ce gâteau?
Alice? Marianne? Ou moi seule?

Qui vient de faire ce gâteau qui embaume l'Appartement?
Rachel L., ou Rachel Z., Braise pourrait, et la grand-mère d'Hélène, et Félah, grande pâtissière devant l'Eternel?

Toutes peuvent l'avoir fait, toutes peuvent le faire, et moi.
Et Thérèse, et Mireille, et Paulette et Aline, Catherine, Esther, Déborah, Gisèle et Arielle, toutes aussi.

C'est le gâteau de Pessah :

Huit œufs, les blancs en neige, les jaunes avec
deux verres d'amandes et leur peau réduites en poudre pas trop fine, 
un verre de sucre,
un citron, une orange, zeste et jus,
un verre pas plein de matze mehl,
45 mn à 180°.

Ah oui c'est moi qui l'ai fait.
Dans la cuisine, je ne suis jamais seule, elles sont toujours avec moi.

21 avril 2010

Pour qui sont ces serpents?

Braise

Oh Marité, comme tu es rugueuse! Je ne serais que représentation? Je ne me satisferais que de la lumière, et de l'amour du public.

Comme tes mots sont pointus, comme tes regards sont aigus, comme tu as de grandes dents!

Je suis ta part qui brûle, tu ne peux pas me pardonner d'être encore là?

Et quand bien même très chère, tu ne saurais où est mon bonheur et partant ne pourrais me le donner avec certitude, quand bien même, chérie, il me faudrait le privé et le public, pourquoi ne pas m'offrir les deux?

N'oublies pas que tu peux tout.

Alors oui, je me demande pourquoi moi qui peux tout pour Braise, j'hésite à le lui offrir, puisqu'elle est capable de tout vivre, jusqu'à l'héroïque.

Qu'est ce que ça me coûte?


20 avril 2010

Qu'ai-je fait? Que dois-je faire encore?

Marité

Braise ne peut pas venir souvent ici, elle prend trop de place, elle m'étoufferait ou bien c'est moi qui l'ait reléguée dans ce rôle de flamme lointaine?

Qu'est-ce que ce serait pour toi, Braise, un bonheur de papier?

Un beau rôle, un personnage qui  t'offrirait l'occasion de mettre au dehors ton humanité, ta subtilité, ton passé et ton présent réunis dans l'instant magique?

Une conjonction merveilleuse qui cristalliserait sur une scène un être humain exceptionnel, le regard du public ferait de ce moment une éternité?

Est-ce que si j'éclairais ta vie par l'intérieur, par le miracle d'un amour partagé, tu trouverais que je t'ai ouvert une porte vers le bonheur?

Est-ce que tu peux être heureuse en secret, Braise? Sans public?

Braise est une part de moi qui ne s'éteint pas.


19 avril 2010

Impuissance de l'auteur

Marité

J'ai promis de ne plus m'en occuper, mais voilà, j'y pense.
Est-ce que ça va bien se passer?
Est-ce que ça va se passer?
Ce que je sais d'Alice ...
Non, je ne dirai pas ce que je sais d'Alice.

Ah, mais qu'est-ce qui se passe chez Alice?
Est-ce qu'ils sont encore sur le patio, au champagne?

Quelle heure est-il chez eux?

Après tout, si le présent d'Alice et Albert est leur éternité, est-ce qu'ils ne sont pas dans le meilleur moment d'une relation?

J'étais si contente hier, de ma bonne action, je me disais oh comme c'est bien, je vais écrire de belles histoires pour tout le monde, ça rejaillira sur moi, une belle histoire m'arrivera aussi.
Mais  aujourd'hui
 je suis tourmentée par mon intervention, je crains le pire pour Alice.

Je n'ai qu'une chose à dire à ceux de l'Appartement:
Ne me demandez pas de changer vos vies, ni d'y intervenir, j'en ai assez fait.

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18 avril 2010

Embrouilles

Joseph

Joseph ne comprend pas Alice.
Est-ce qu'on est pas tous enfermés?
J'ai commencé dehors, on m'a trouvé dans la rue.
Plus tard, il a fallu trouver un rein? C'est ahurissant, trouver un rein? Et bien, je l'ai trouvé dans une rue, oui.

Le monde est étroit et mon domaine immense, entre les murs du jardin qui entoure la maison où je vis, entre des murs encore.
Je suis mené par mes forces, je cultive et j'entretiens ce que je peux tenir de mes mains, bien incapable d'embrasser la nature au delà du cercle de mes bras.

Mais Joseph, dit Alice. Comment faites-vous?
Je ne tiens rien, moi, je travaille à Paris, je suis dans la foule et je ne connais personne.
Les limites de mon existence sont tracées mon auteur, je n'ai pas le choix.


Pfff!  L'auteur de qui, de quoi? Et moi-même de qui suis-je le pantin?
J'écris Alice, Joseph, Troudup, Denise, Espérandieu, Marianne, Corinne, et les autres, et alors?!
C'est vous qui m'enfermez, vous qui occupez ma tête, vous qui encore aujourd'hui parlez avec mes voix.

Alice m'agace, elle est trop seule, c'est sa couleur, mais je ne suis pas responsable de tout, elle a un bon salaire, un métier où elle voit du monde, elle avait un chouette appartement, c'est elle qui a décidé de partir, je n'avais pas prévu ça.

- Vous auriez pu me donner un compagnon...

- Ah voilà, la solitude, c'est moi, la solitude? Je n'avais pas prévu, moi, que Joseph ramène Seth à Forcalquier.

Aujourd'hui rien n'ira, j'ai un poids sur le cœur, sur l'estomac, sur les poumons.

Je n'ai plus qu'à écrire un conte de fées, ou bien, tiens, une histoire pour Alice, je vais lui offrir un bonheur, puisque-je-suis-l'auteur-qui peut-tout.


17 avril 2010

Candidature spontanée

Basile M. Toquard, héros d'un roman de Leila Marouane, La vie sexuelle d'un islamiste à Paris, quarante ans, cadre très supérieur dans une banque, habite chez sa mère et me contacte parce qu'il voudrait changer de vie.

- Je n’ai pas besoin d’une vie imaginaire.

- Tout le monde a besoin d’une vie imaginaire.

- Oui, mais je veux que ce soit sorti de mon imaginaire, pas de celui de quelqu’un d’autre.

- Je comprends ça.

- Leila a été vraiment super, elle m’a offert l'existence, mais je ne veux pas d’une carrière de personnage littéraire, je veux vivre une vraie vie, la mienne de préférence.

- Je vais voir ce que je peux faire.

J’ai réfléchi au cas de Basile M. Il a raison, il faut le sortir de l’imaginaire de la littérature sinon il ne parviendra jamais à vivre sa propre vie, il sera toujours traversé par les perturbations des lecteurs et des lectrices qui le placeront malgré lui dans des situations qui leur appartiennent. Il est pour l’heure un sujet de roman, il va passer au stade d’objet de fantasme en masse, le roman de Leila marche très bien, il a avoir du mal à s’en échapper.

La première indication est de le sortir de là mais ça ne peut pas se faire en un clin d'œil, il y a quelques précautions à prendre.

- Basile, je vous propose de commencer par un stade intermédiaire, que diriez-vous d’être un ami de Louise Kowski ?

- Qui c’est ?

- L’héroïne de mon roman en cours.

- Ah non alors ! Je viens vous chercher pour sortir de là !

- Vous devez passer par des paliers de décompression sous peine d’explosion. Dans ce livre, vous ne seriez présent que par téléphone dans un rôle très secondaire.

- Mais ça va durer longtemps ?

- Non, non, ce passage-là va vous amener assez vite à vous-même. D’abord vous allez retrouver votre vrai prénom (Basile s'appelle en réalité Mohamed), votre existence sera banalisée.

- Ça a l’air bien comme ça, mais...

- Suivez mon avis puisque vous l’avez demandé! Vous allez voir que ça va se mettre en place très vite.

- D’accord, Louise Kowski vous dites ?

- C’est ça, ses proches l'appellent Louka, elle est commissaire de police, elle mène une enquête un peu rude sur un meurtrier en série.

- Elle est jolie, elle est libre, c'est quel genre ?

- Basile, gardez bien en tête que vous cherchez à réintégrer la vraie vie.

- Bien sûr, mais la littérature, quand vous êtes dedans, c’est dur d’en sortir.

- C’est pourquoi vous êtes venu me chercher.

- OK. Je fais quoi alors ?

- De temps en temps, vous donnez un coup de fil à Louise, vous lui parlez de vous. Le reste viendra seul, vous verrez, la vie, c’est très naturel quand on la laisse faire. Au fait, pourquoi moi?

- J’ai pensé que vous étiez la bonne personne, vous avez des interférences que je partage, vous êtes moi, une génération après.

- Pourquoi pas un homme ?

- J’ai besoin de tendresse, avec une femme, je peux imaginer qu’on m’aime un peu.

C’est la première fois qu’un personnage me fait une candidature spontanée. Je n’ai pas pu résister.

Voilà comment Mohamed est entré dans l'Appartement.

16 avril 2010

Taxi ?!

Alice

La route de Batbourg n'est pas encore ouverte, Marianne a invité tout le monde mais je n'ai pas pu y aller, je suis encore restée chez moi.

Je suis la seule il me semble à vivre dans un lieu qui porte mon nom, je suis Alice de chez Alice. Il a fallu que ce Blog existe pour que je réalise à quel point Elle m'a enfermée en moi.

Je n'avais pas vu non plus, avant qu'elles puissent s'exprimer sur ce Blog, à quel point j'agissais sur mes personnes.
Qu'Alice fut fermée et enfermée je le savais, je ne savais pas que je l'empêchais de sortir.
J'aurais pu l'appeler autrement, même si son manuscrit s'appelle Alice, mais je ne lui trouve pas d'autre prénom, elle est Alice.


- Eh bien, me dit Alice, vous êtes un tyran même pas contrit!

- Je vous ai donné une existence, à vous de prendre la suite. Bougez, changez, trouvez vous-même le chemin de Batbourg si c'est là que vous voulez aller.

- Vous ne m'avez pas donné de permis de conduire, ni de voiture, ni le mode d'emploi pour changer de manuscrit.

- Vous n'avez rien demandé. Vous n'avez rien cherché. Ce qui est venu dans Alice, c'est vous. Je l'ai écrit c'est tout.

- Parce que vous croyez  que c'est moi qui ai décidé de tomber amoureuse d'un arbre?!!

- En tout cas, moi, ça ne m'est jamais arrivé.

14 avril 2010

Lapinochio

Marité

Mon petit lapin a bien du chagrin

Il ne saute plus dans son beau jardin

Saute, saute, saute mon petit lapin

Et dépêche-toi d’embrasser quelqu’un.

DSCN1700

La machine à coudre était en panne, j’avais besoin de fabriquer quelque chose de mes mains.

Je suis partie d'un lapin Tilda trouvé sur le Net.

Il me fallut une journée pour le couper, l'assembler, le coudre, le bourrer, le fermer.

Il eut des yeux bleu stylo, une truffe feutre noir, et un sourire ironique alors que Tilda est un monde sans bouche bien que ses volailles aient des becs.

Notre histoire a commencé quand,  lui enfilant un costume à carreaux, taillé dans  les chutes d'une robe mienne, je vis que j’avais fait un homme.

Depuis des mois je n’avais plus d’homme, j’en voulais un, mais celui-ci était trop petit .

Je le nommais Lapinocchio et j’entrepris les manœuvres qui aboutiraient à en faire  un homme, un vrai.


13 avril 2010

Disparitions

Cassandre

Depuis qu'il n'est plus là, les portes sont ouvertes aux méchants.

Depuis qu'il n'est plus là, la lumière coule pâle, le soleil s'éteint lentement.

Depuis qu'il est n'est plus là, la mer entre dans les terres, noie les gens dans leurs lits, emporte les maisons.

Or ce ne serait pas de sa disparition que découleraient les catastrophes mais de moi? 
Je serais une chambre d'amplification?

Dans ce cas, ça ne va pas s'arranger.

Ou c'est moi, c'est Cassandre qu'il faut enlever du jeu.
Je dis ce que je vois mais c'est ma parole qui autorise la catastrophe.

La parole est trop forte.
La pensée est trop forte.

Que va-t-il arriver ?

Il faut s'éteindre pour que le monde survive.

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Marité de Vos K
  • Ce blog reçoit les GENS DE L'APPARTEMENT, qui arrivent tout droit des manuscrits où ils sont nés. Les textes d'où ils viennent seront mis en ligne dès que les aspects techniques de leur diffusion seront réglés.
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