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Marité de Vos K
marite de vos k.
9 avril 2010

N'importe qui

Marité

Cancer?  Non mais dis-donc, n'importe qui entre ici ?!

C'est pour ça qu'on met des verrous sur les portes, des codes, des interphones, pour ça qu'un jour j'habiterai un cinquantième étage sans ascenseur,  pour décourager les indésirables, y compris moi quand je n'aurai plus la force de monter ni de descendre pour acheter de quoi manger.

Je m'attendais à un commentaire du Sida: Coucou Cancer!
Salut les Copains! mais non.

Je m'attendais à un commentaire de Frédéric, comme Salopard! mais non.

Je m'attendais à un soutien ou à des excuses du Concierge.

Mon Sur Moi toujours prêt à censurer ne m'a envoyé aucun signe, ne m'a pas recommandé de ne pas ouvrir ma porte à n'importe qui.

Je m'attendais à être protégée malgré moi par quelqu'un, enfin, Quelqu'un qui de près comme de loin, veillerait sur moi.

Seule donc, face à cette saloperie de Cancer et tant pis, sans bouclier je l'affronte pour le foutre à la porte:
Salopard! Pourriture! Raclure d'Enfer! Assassin! Hypocrite Larve!
Retourne à tes origines térébrantes, dévore-toi toi-même !

Que le courroux du ciel allumé par mes vœux
Fasse pleuvoir sur toi un déluge de feu!... etc. etc.

Je ne devrais pas le tutoyer, mais on se connait bien, il est entré dans la famille et prétend aujourd'hui en faire partie:
Je ne veux plus te voir chez moi, tu as déjà presque tout mangé.

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7 avril 2010

Journées portes ouvertes

Marité

Seule aujourd'hui.

Les morts sont merveilleux, ils vous appartiennent pour toujours, Frédéric ne me quitte pas, mais il sort trop rarement de sa Réserve.

Certains de Batbourg sont venus, mais pas tous.
Monsieur Troudup, Léon, Suzanne, Denise de Lhéry, Astrid, Paulette Dolstein, Marianne, Alice,
Rachel Zukolowsky des Voies Obscures, Fabienne Berman, Louka est venue, de passage à Batbourg, Rachel Lehman de Pessah,  ah oui, Joseph de La Greffe est passé aussi, mais d'autres non, qui me manquent comme une famille aimée trop éloignée.

Ce sont eux qui décident, comment les inviter mieux que je ne l'ai fait en ouvrant les portes de l'Appartement?
Les ouvrir plus grandes?
Organiser une réception?

Braise, Hugo, Albert, Fabiola, ces Dames de l'ABB, le Marcel de madame Pons-Lévy, les avatars de moi disséminés dans les mots et les histoires, la Manu et le Michtot d'Ascendant Cancer, Léa, Popaul, Martin et Kowski, le restaurant bizarre, et tant d'autres, tous les autres.

Ils sont mon sang, ils irriguent ma vie, ils me manquent...

Ah! J'entends des voix, des bruits!

Ils se manifestent, mes Idiots, mes Crétins, mes grands et mes petits, mes Issus, mes étranges, mes familiers, ceux que j'ai inventés, ceux qui se sont imposés,  enfin! les voici, ils trépignent derrière leurs portes! Enfermés dans les pages closes de leurs manuscrits, ils manifestent leur volonté:

- Mets les textes en ligne! Mets-nous sur la route!
- Ouvre le réseau! Ouvre! Ouvre! Ouvre!

De l'air, c'est tout ce qu'ils demandent, mes Impatients, et moi, je les ai rangés, à l'abri du monde, à l'abri de tout, l'Egoïste est triste.

Ouvrir mes portes en ouvrant les leurs, mettre en ligne leurs résidences
, les manuscrits où ils vivent leur histoire.
Ils recevront et me rendront visite.

Je suis muselée par mon incompétence technologique, il me faut sortir de cette impasse qui transforme Le Blog en porte coupe feu, qui s'ouvre dans un seul sens et se referme sèchement, sur mes doigts parfois.


4 avril 2010

Philosophie de comptoir (des dindes)

Marité

Ignorance comme credo? Comme vous le dites, Paulette, n'exagérons
rien.
Et comme on dit chez Don Camillo, ce ne sont que quelques mots, Monseigneur.

J'ai rapporté une réponse qui m'a sauté au cerveau, je n'ai pas dit que la Vérité venait de me cueillir dans ses bras chitineux.

Pour décrire mieux la chose puisque chose il y a et qui provoque quelques commentaires, mon Ignorance (la mienne, n'est-ce pas) peut se définir, par mon intermédiaire soyons précis, comme
le Je ne sais rien et le Presque quoi de Yankel

4 avril 2010

Croire à quoi?

Marité

Astrid?!
Oui, je croyais sans y penser que les poissons venaient, aussi, du frigo, ok, j'avoue que j'ai eu tort, ils viennent (aussi) d'ailleurs.

OK, vous venez tous d'ailleurs que de moi, et moi aussi je viens d'ailleurs, et quoi encore?
Si je crois à ci ou à ça? Qu'est-ce que ça fait en qui je crois, en quoi?

Mais Astrid a posé ces questions, et sous la Halle Martenot, à la pêche aux livres ce matin, au coeur d'un océan de livres poussiéreux, tordus, malheureux, une réponse rassurante est venue.
 
Astrid, je dispose d'un vaste espace que je ne remplirai jamais, où crépitent des milliards d'impulsions électriques qui allument ce qu'on appelle la pensée ou l'âme ou ce qu'on veut.
C'est le lieu merveilleux où git, mollement allongée, mon incurable, incroyable, profonde, profonde Ignorance.
Voilà à quoi je crois aujourd'hui fermement: je crois en mon Ignorance.

Cette certitude m'habite, moi, ma tête, et un peu encore autour de moi me faisant une lumineuse aura d'Idiotie.

Ainsi mon centre toujours vide est ouvert à des nuées d'âmes, de pensées, de personnes, d'images, d'histoires. Un vent intérieur les anime, les attire, les entrechoque, les absorbe et les éjecte, tout vient s'y baigner, s'enliser, s'envoler, se poser le temps d'une becquée, d'une sieste ou d'un rêve.

Alors d'accord, Astrid, vous avez raison.
Mais moi non plus je ne viens pas du frigo.

2 avril 2010

Tout est vrai

Marité

J'ai vu la mer, j'ai senti le vent, j'ai eu froid, j'ai reçu la pluie, la grêle, tout était vrai, vraiment vrai, comme sont les choses matérielles qu'on mesure et qu'on pèse.

J'ai mangé au Lisboa de la morue aux pommes de terre, c'était très vrai aussi, servie par une jeune femme qui n'est pas serveuse mais comptable, cuisinée par sa mère, le bar tenu par son père?

Toutes choses réelles et vérifiables hors de mon monde réel et vérifiable.

Ces lieux n'étaient pas l'Appartement, ces gens n'étaient pas les Gens de l'Appartement. 

Mais la mer était agitée, verte, vibrante et sonore.
L'air était puissant, envahissant, il sentait fort le varech.
La pluie rentrait dans l'eau salée en rafales fluides.
Et j'étais là dedans. Ah oui, j'y étais.

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30 mars 2010

Solitude du chef.

Marité

C'est un type qui tombe d'une falaise, il s'accroche in extrémis à un arbuste.
Il est suspendu, il appelle:

- Au secours! Au secours!

Personne.
Il crie.
Personne.
Il crie plus fort, La Voix (du seigneur à ce qu'il lui semble) lui répond:

- Lâche ce chétif branchage, et  ne crains rien, j'adoucirai ta chute par un souffle divin.

L'homme se tait trois secondes et hurle

- Y a pas quelqu'un d 'autre?!!

ce genre de situation a dû amener le vrai dieu (celui des Nons Gens de l'Appartement),  à créer des machins pour se distraire, le jardin paradis, adam, lilith, ève, le pommier, le serpent.

Après quoi, tout fut dans l'ordre et il créa les majuscules.

Ben voilà, aujourd'hui, il n'y a personne dans l'appartement, je suis le vide et le buisson éteint, je suis la voix du seigneur et je suis aussi celui qui crie

- Y a pas quelqu'un d 'autre?!!

Soi ou rien. Soi et rien.

26 mars 2010

Aladin fait gaffe.

Marité

Marianne s'ennuie.
Elle se sert de moi pour animer sa vie, bon. Mais je croyais le contraire.

Elle vient offrir ses sardines pour passer le temps, Le Blog les reçoit sans façon, il n'est pas comme le génie de la lampe qui a rêvé le bonheur de celui qui le libèrerait puis a tant haï sa solitude qu'il va massacrer le premier venu.

Je suis cet habitant de la lampe qui devrait résister au désir d'assassiner le passant mais je n'ai pas  résisté, j'ai tué.

Des habitants de Batbourg ont payé de leur vie ma mauvaise humeur de génie ignoré, ils sont horriblement morts dans l'Apocatastase des Cons, Louka enquête, c'est son boulot elle est flic.

Depuis le tiède abri de ma lampe je m'y intéresse, la regardant se débattre je ne risque rien, je suis le génie du lieu.
Ah! Ah! Ah!
 
Je reproche aux auteurs de tuer des personnages, quand ça n'est pas indispensable à l'histoire, car un crime est un crime, une vie est une vie.

- Parce qu'il y a de bonnes raisons de tuer? me balance Judas.
- Et ben... oui. Oui.

Et oui, je suis la vilaine personne, l'assassin que je leur reproche d'être.

Ma (légère) mauvaise conscience vient d'hier.

Hier j'ai pris le train.
Les Gens de l'Appartement ont été remplacés par le monde vivant dans lequel je baigne. Les Gens sont en dehors de moi, je ne possède rien mais je les consomme.

Je les regarde, je les écoute, j'observe sans même m'en rendre compte, ils se dissolvent en observations inconscientes, en notes mentales qui participeront à la génération d'une nouvelle personne, que j'appellerai Marianne, Troudup, Denise, Fabienne, Jean-Paul, Marcel, etc., mais pas Marité, oh non.

Eux oui, moi, non.

Je suis le génie, je suis la lampe, je suis l'autre: je suis le temps.
Je suis à l'abri de moi, je ne me détruirai pas pour me punir d'avoir tardé à me libérer.

- Va savoir.

Judas croit qu'il connaît l'avenir.

24 mars 2010

Les parents

Marité

Judas a raison, le chemin ouvre dans les deux sens.
Mani, qui est un homme du 9ème siècle passe la tête dans cette porte. Le Blog est trop loin de lui, il demande que je traduise, je me mets au clavier et ce sont mes parents qui s'engagent dans le passage ouvert.

Mes parents
n’utilisent pas de kleenex, ils se mouchent dans un mouchoir en tissu, ils le lavent et s’en resservent. Les torchons trop vieux deviennent des chiffons avec lesquels on frotte le fond des cocottes grasses, le dessous des pots de fleurs, l’extérieur des bouteilles d’huile.

Ma mère fait des confitures en été pour les manger l'hiver,
elle met des écorces d’orange à brûler sur la cuisinière, elle se frotte les doigts dans les vieux citrons pressés.
Mon père aime le mou de veau en ragoût et la tétine qui est de la mamelle de vache, ma mère y met du persil et un filet de citron.
Mes parents ne mangent pas le pain frais, ça fait gonfler l’estomac, le pain rassis est bon pour la santé.
Ma mère donne le pain dur et les épluchures aux poules et aux lapins, les tripes de volailles au chien.

Mes parents parlent en ancien francs, ma mère dit qu’elle compte chaque sou. Les sous, c’est avant les anc
iens francs.

Mes parents éteignent la lumière en quittant une pièce, ma mère fait  une grande vaisselle dans une petite bassine, elle ne gaspille pas l’eau chaude pour rincer deux verres.

Ma mère ne met pas l’essorage, ça froisse le linge, elle n’utilise pas le sèche linge, ce n’est pas la peine.

Ma mère a toujours cette veste de sa mère, presque neuve comme la veste de costume de mon père, puisqu'il ne l’a plus mise depuis trente ans.

Elle refond les morceaux de bougies, elle les met de côté pour plus tard, quand elle aura des mèches, mais elle ne trouve jamais de mèche à récupérer.

Ma mère ne jette pas les sacs en plastique, ni les sacs en papiers, ni aucun sac, mon père ne jette pas les bouts de ficelles, il dit licelfoc sinon ça porte malheur, ni les sacs de jute,  les bouteilles en plastique, les clous tordus, les vis rouillées, il s’en sert.

Aujourd'hui je vais chez Emmaüs pour ces vieilles choses qui me rappellent mes parents.


23 mars 2010

judas

Judas

- Tu crois que c'est toi qui poses, que tu commandes, que tu choisis? Mais tu sais que ça n'est pas comme ça que ça se passe. Je suis Judas et tu ne t'attendais pas à moi.

- Non, je ne savais pas que tu prendrais une majuscule ni une place dans l'Appartement.

- Et tu te demandes qui je suis.

- Oui, non, j'ai l'habitude de recevoir sans me poser d'abord la question des origines.

- Tu crois avoir la réponse.

- Pas du tout.

- Tu dis tout est "Là", dans ta tête.

- Ah oui, ça oui.

- Tu crois que ta tête est propriété privée, tu y mets ce que tu veux, inventions, souvenirs, apports  innés et acquisitions...

- Je ne savais pas que je croyais ça, mais oui, tu as raison. Judas. Tu dois me trahir?

- Trahir, grand mot, non, je vais faire mon boulot.

- Qui est?

- Je suis le passage, une voie d'échappement, une voie de contemplation, je suis l'écran de  l'ordinateur, je suis l'œilleton qui mène à ta tête, je suis Judas, le brave gars, Judas le lisse, Judas le doux, Judas le discret.

- Un passage a plusieurs sens.

- Ce qui entre peut sortir.

Et bien sûr! s'exclament quelques-uns des Gens, Louka rit, Mademoiselle de Lhéry soupire, Fabienne Berman ricane, d'autres s'insurgent qui, par méfiance, n'étaient pas venus se dire.

C'est par par le Judas que ça passe, ce n'était pas moi.


Je n'avais jamais vu ma tête comme une limite, ou un poulailler dont je serais le renard?

22 mars 2010

Lundi 22 mars 2010

Mais je ne suis pas un journal s'insurge Le Blog.

Et moi qui me demande où sont les Gens de l'Appartement?
Personne aujourd'hui, mais moi seule ici, Marité de Vos, celle qui écrit.

Le fait est que s'ils ne viennent pas, ils m'obligent à parler:

Je suis l'Appartement, je suis celle qui coud, celle qui cuisine, celui qui boit, celle qui donne des leçons, je suis le chien, je suis Louka, Troudup, Léon, Alice, et tous ceux à venir.

Leur pays natal est le manuscrit dans lequel ils sont nés, où leurs vies se poursuivent.
Ces textes seront mis en ligne dès que je saurai comment les faire entrer dans Le Blog sans l'envahir.

J'ai posé un judas qui regarde à l'intérieur, Le Blog n'est pas l'exposition de l'œuvre mais l'endroit où ça se fabrique. A la question récurrente: Où allez-vous chercher tout ça? je réponds par son truchement, Là, dans ma tête.

Je prétendais ne pas le dire, je prétendais ouvrir la visite sans guide, mais aujourd'hui, parce qu'ils ont décidé de ne pas venir, dégoûtés par ma lâcheté, mon silence qui est un  mensonge de fond sur  leur existence,  ils décident de leur raison d'être et gagnent leur liberté.
 
S'ils sont contraints à être des personnages qui vivent selon ma Loi dans les textes où je les ai fait naître, ils sont dans Le Blog les Gens de l'Appartement.

Ici, ils font ce qu'ils veulent, disent ce qu'ils veulent, viennent quand ils veulent.
Ici, nous sommes à égalité, j'ai besoin d'eux autant qu'ils ont besoin de moi..

La vérité les a ramenés, je les entends qui reviennent.


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Marité de Vos K
  • Ce blog reçoit les GENS DE L'APPARTEMENT, qui arrivent tout droit des manuscrits où ils sont nés. Les textes d'où ils viennent seront mis en ligne dès que les aspects techniques de leur diffusion seront réglés.
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