Internité
Marité
Mais les brumes envahissent, le monde est ouaté, flouté, débordé de masses denses et informes. La radio ne fonctionne plus, le téléphone est silencieux, l'ordinateur échoué sur le bureau semble rendre ses dernières étincelles, plus de réseaux, les ondes sont figées.
Il fait gris, froid, humide.
Dedans et dehors se confondent, les frontières ont disparu.
Je déplie mes ailes, elles vibrionnent insensiblement puis doucement s'épanouissent autour de ma tête. Dans mon dos je sens la légère douleur enracinée entre les omoplates, comme à chaque fois.
Quoi qu'il arrive, quoi qu'il en soit, je partirai, aspirée par les miens, ceux de l'Appartement, là-bas et ici, ceux de ma lignée, en avant et en arrière.
Le monde a beau se fermer, les volcans cracher leurs cendres, les vents s'entourbillonner, je pars, moi, transportée dans les énergies puissantes de mes personnes.