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Marité de Vos K
20 février 2014

Que t'chi

Dans l'Appartement, les Jeux ne font pas recette. Pour Dracula la neige est un paysage, Braise la fait fondre, Troudup la trouve glissante, Batbourg s'en fiche.

Qui pourrait s'y plaire ? Même Léon n'est pas snow-friendly.

De toute façon, Batbourg est en juin, au rythme de l'enquête de Louise Kowski présentement plantée devant les tableaux d'indices, un par jour, dressés par les Fred.

Il est tard, Louka est fatiguée mais elle aime cet état d'abandon, souvent c'est le moment où l'idée vient, où se nouent les éléments épars, mais ce soir, rien, il fait chaud, l'odeur d'herbe coupée, amère et sucrée, l'écoeure vaguement.

Des pas, c'est Chauze, le légiste, qui pose sa mallette sur une table d'écolier.

Il vient au rapport, avalanche d'autopsies dans la journée, il doit être aussi crevé que moi, pense Louka.

- Je compte que vous aimiez le foie gras, le pain au cumin et le Château Yquem ?

Louka hésite, est-ce qu'il plaisante ? Non, non, c'est bien une bouteille d'Yquem qu'il sort de sa mallette. 

- Sortons, dit-elle, la lune éclaire assez.

- Vous êtes sûre ? (C'est que dehors, c'est le pré de l'école, la première scène de crime)

- Mais oui, passez-moi donc les verres, ouvrez cette merveille et commençons.

Alors, Sotchi, franchement...

 

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2 janvier 2015

2000 truc?

Chez Transmen Genetiks, tout le monde est sur le pont, intrigué par ce que montre l'écran, gros plan sur Astrid Tayeurt, minuit moins une, le 31 décembre 2014, elle a tiré des tarots une carte nouvelle qui annonce:

2015, année de la remballe

Astrid scrute la lame inédite, elle ne comprend pas d'où elle vient, année de la remballe, année de la remballe, ni ce qu'elle peut bien signifier. Qu'est-ce que ça dit ? Qu'est-ce que ça veut dire ?

- C'est exactement ça, dit Fabienne Berman, de la remballe, 2015 est déjà dépassée, c'est déjà vécu, ils ont juste remballé pour déplacer la date de péremption !

Dolstein sourit, Fabienne a raison, mais elle pense en même temps que toutes les années passées depuis, depuis disons, trente ans, quarante ans, depuis exactement entre soixante et soixante et onze ans environ, par là, à peu près et sans doute précisément, sont des années étripées, des corps vides, on tourne en rond depuis tout ce temps, aux bords d'un vortex camouflé.

- Je pense, je pense, je pense... Ragazzi a du mal à dire la suite, il pense quoi d'ailleurs, il ne sait plus si bien, sidéré par ce qu'il est en train de comprendre. 

Troudup les regarde à travers l'immense fenêtre en ogive de l'Usine, il est monté jusque-là sans aucune intention, tiré par Léon qui venait aux nouvelles.

- Caisse ki font ? Caisse ki disent ? Eh Nono, qu'il dit à Nono, j'y comprends rien, 2015 quoi ?

Nono est surpris, alors c'était ça cette impression de déjà vécu ? Il croyait qu'il était en train de tourner vieux con, qu'il allait se reprendre, mais qu'en vrai le temps était toujours tout neuf, qu'il y en avait encore plein et voilà que non ? C'est du vieux, de l'usagé ?

- Mais, mais, que je dis moi, Moi La Taulière, si c'est de la remballe c'est que ça a d'abord été frais, il y a du neuf quelque part, où est-il l'Inné ? Où a-t-elle été planquée l'année nouvelle ? Où sont les prémices, les en cours, les futurs ?

- T'inquiètes, mon Léon, j'ai compris, dit Troudup, on est coincés au portillon, on est encore en 2014, y a quelque chose qui bloque.

Alors je regarde mieux, je m'approche encore et oui, Troudup a raison, il y a une espèce de truc de machin bidule encastré en travers de 2015, comme une arête au fond d'une gorge.

- Oh putain, qu'il dit le Troudup, oh putain c'est ça, on est coincés dans la gorge d'un putain de géant.

- Urghhh ! Crrr! Krrrh ! Burgh ! crache le putain de géant en question, et je comprends à l'instant où je l'écris que nous sommes les arêtes, c'est nous que le géant nommé Temps veut cracher pour survivre, Le Temps, Le Temps pas moins est coincé à l'entrée de 2015 par nous, Les Gens de l'Appartement, on l'empêche de danser sa partition.

- Tu peux crever mon gars dit Troudup, et tous nous souhaitons au Temps de mourir sans douleur mais tout de suite, étouffé par nos existences minuscules. Et il le fait !

- Braououooooummmhmmmhmm...! fait le bruit du Temps qui tombe et s'effrite, devient poussière et s'envole aux milliards de souffles du vent des galaxies.

Nous voilà, Nous Gens de l'Appartement, dans le Lieu de l'Espace où le Temps est mort.  L'Appartement a fleuri en fusant dans un espace nouveau. 

Entre 2014 et 2015 nous avons trouvé le passage vers l'être ange. Je ne sais pas ce que ça va produire, mais je suis bien contente d'entrer dans l'autre paysage.

 

5 janvier 2015

La Bonne Maison

- Des frites ? Des frites ? C'est avec ça qu't'inaugures ? demande Troudup le nouveau Nono du Petit Renard, à son associé, Frédéric dit Doudou la Tartine.

Depuis la cuisine il lui répond,

- C'est tout ce que je peux faire aujourd'hui, et les frites, les vraies frites maison, avec des vieilles patates épluchées à la main, coupées à cinq angles aigus, de l'huile fraîche à bonne température, deux bains de friture, servies chaudes saupoudrées de fleur de sel, tu connais mieux peut-être ?

- Nan, pas mieux.

Au dessus du passe-plat de la cuisine, après des heures de déménagement, réhabilitation de matériel et nettoyage intensif, Frédéric a badigeonné "A la bonne maison", car sa cuisine a un nom. 

Tant d'activité après tant d'inertie, enflammé encore par la crémation mais toujours plein de désirs,

- Eh ben ça fait du bien ! qu'il dit, coupant ma pseudomélo littératour, une cuisine à refaire, rien de tel pour réveiller les morts.

Après avoir avoir remis la cuisine à flot, il a découvert une cave pleine de grosses patates à dégermer d'urgence, alors frites à volonté.

- Ouh ! Ouh ! Ouh! les clients arrivent, dit Braise, dit Dracula, dit Astrid, dit Fabienne, dit Corinne, dit Marianne, dit le Souche, dit Léon, dit Robert Dieu, dit Laprune, dit Fabiola, dit Caliban, dit Mandrake, dit Alice, disent les Albert, les Rachel, Nono, Suzanne, Ti-Jean-Pierre, Ti-curé, Myrtille, Blanche-Neige et les Nains, Lapinochio, Ouh! Ouh! Ouh ! disent Les Gens de l'Appartement, et moi aussi, Marité de Vos K., dite La Patronne, dite La Taulière je dis Vive les frites de la Bonne Maison !

Frédéric envoie à tour de bras, chacun donne un coup de main, en cuisine, au bar, et ça dépote et ça rigole et ça s'extasie et ça ne réalise pas qu'aujourd'hui tous les lieux sont un seul lieu, plus d'origine plus de temps, plus d'espaces, un seul Lieu, L'Appartement. 

L'Appartement où tout se fabrique, la Vie, la Mort, tout ça.

- Ah ah ah ahahhaahahahhahhaahahha !!! 

Comment écrire le rire de Frédéric de retour aux fourneaux ? Rien à faire, ça ne s'écrit pas, ça s'écoute, écoutez-le tous, il est revenu: Bienvenue à la Fabrique !

2 février 2015

Menu menu

- Y avait quoi la semaine dernière ? demande Frida en cuisine.

- Pour quoi tu demandes la semaine dernière, c'est le plat du jour qui compte, hachis parmentier.

- Oui, mais j'aime bien ce qu'il y a avant.

- Boeuf gros sel.

- Et quoi encore ?

- Daube provençale, spätzele

- Oh et puis ?

- Steak tartare frites maison, frisée aux lardons, poireaux vinaigrette, harengs pommes à l'huile, tarte aux pommes, flan à la parisienne, pieds paquets, tripes au cumin, Frédéric se prend au jeu, il enfilerait bien toute la liste de ses désirs pour Frida qui ferme les yeux en l'écoutant.

- Et la semaine prochaine, tu feras quoi ?

- Croquettes de chou fleur, rizotto, kapuchniak, endives au jambon, zrazès, pieds d'agneau au curry, foie de volailles aux oignons, tarte tatin, gâteau formidable.

- Mmmmh, dit Frida, je vais dire à Yvan de venir, ça va lui plaire...

- Peut-être c'est toi qui va lui plaire, dit Frédéric.

- Oh, dit-elle avec le sourire à la Frida juste pour Frédéric et cet andouille ne voit rien,

- Ah oui, bonne idée, qu'il dit le Frédéric, andouille à l'échalotte au vin blanc et à la crème

- Oh, qu'elle dit Frida, tu sais bien qu'Yvan est pris ailleurs...

 

28 juin 2015

Où t'es quand t'es pas là ?

- Pourquoi t'écris plus ? qu'il dit Troudup.

- Chais pas, je réponds.

- On n'existe pas sans toi, faut qu'tu t'bouges ma poule.

- Ben oui, je sais bien, mais j'écris pas.

- Tu t'rends compte qu'on est tous morts si tu fais rien ?

- Oui, je me rends compte. Qu'est-ce que j'peux faire ? Avant, ça s'écrivait tout seul, vous veniez vivre ici, pourquoi vous ne continuez pas ?

- Chais pas qu'i dit Troudup, c'est vrai, chais pas.

Je soupire, je me plains, oh la pauvre ! Je fais tourner mes épaules pour étirer mon dos, je me redresse, je me tiens droite, j'entends derrière moi la télé qui ferme la route au vide, je tourne la tête à droite, à gauche, comme pour faire craquer mes vertèbres mais jamais jamais je ne ferais une chose pareille, mes vertèbres ne sont pas incassables, je fais tout ce que je sais pour faire autre chose, garder les yeux baissés sur le clavier, regarder nulle part ailleurs, ni dehors ni dedans, rien d'autre que mes mains doigtées qui tapent, et finalement, je lève la tête, sur l'écran de Nordine le Grand, la Ligne tortille, s'ébroue, s'enroule et se déploie, des mots s'écrivent, je suis devant le miroir magique, c'est moi qu'ils dessinent. 

C'est moi là-dessus, c'est moi là, dedans, je vois qui je suis, je sais où je suis. Vous en faites pas Les Gens, pas fini d'en finir.

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5 janvier 2016

Interlude

- Ben non, dit Léon, c'est pas moi, c'est Bernard.

- Bernard ? Je connais pas de Bernard dit Nono, en lui servant une grande gamelle d'eau minérale.

- De l'eau minérale ? qu'i dit Léon...

- C'est ma tournée. Faut que j'te paye le coup de temps en temps vu que j'te dois 50% de mon chiffre.

- Ah ouais ? 

- Ah que oui ! Sans toi Troudup ne retrouverait le comptoir qu'une fois sur dix. D'ailleurs il est où le Troudup ? deux jours que j'l'ai pas vu...

- Sais pas, dit Léon, il m'a dit "T'inquiètes pas mon Léon, je reviens dès mon retour" et il a pris la porte.

- Il est parti ? comme ça ?

- Oui, avec la porte.

- Avec la porte !

- Mais Bernard ?

- Oui, c'est Bernard, c'est pas moi.

- Bernard qui ?

- Bernard L'Ermite.

- J'le connais pas.

- Personne le connait, c'est un ermite.

 

6 janvier 2016

La Porte (ou Topologie désorthodoxe)

- Ta porte, là, tu la décolles de cont’e le comptoir, dit Nono, et pis tu l’ouvres s’il te plait, que les clients puissent entrer.

- C’est la porte de chez moi, dit Troudup, si j' l’ouvre c’est chez moi ki vont débarquer.

- Qu’est-ce qu’elle fait là alors ?

- J’en ai marre qu’on s’pointe à ma porte quand chu pas là. Alors j’l’emporte.

- Pas con.

- Eh ! Y en a là-dedans.

- Ferme-là donc à clé qu’on soit peinards.

- T’as raison c’est pu l’heure des visites. Izonka v’nir au bistrot.

- Voilà.

13 janvier 2016

Les Chroniques du Petit Renard

- J’aurais pas dit ça.

- T’as rien dit.

- Voilà. Si j’avais dit quèqu’chose, j’aurais pas dit ça.

- Tu veux dire quelque chose ?

- J’ai pas dit ça.

- Je comprends rien à c’que tu dis.

- C’est pour ça.

- Quoi pour ça ?

- Que j’dis rien. 

- J’t’en r’mets une ?

- Ouais mais sans glaçon.

- Alors, t’étais où ?

- Chais pas.

- Tu sais pas où t’étais ?

- Ben là, j’suis où par exemple ?

- Là, t’es ici.

- Faudrait savoir ! Chui là ou chui ici ?

- Ah ben oui.

- Tu vois, quand tu fais des efforts tu comprends.

- Quand j’fais des efforts je comprends tout. C’est pour ça.

- Quoi ?

- Des efforts faut pas qu’j’en fasse trop. 

- A la tienne, mon Nono.

- Pareil.

 

14 janvier 2016

Dans l'Appartement coule La Scène

- Je me demande si j’ai bien fait de prendre ce train, dit Gena.

Braise devrait être surprise, c’est la première apparition de Gena dans l’Appartement, au contraire, il lui semble qu’elle la reconnait.

- C’est une question qu’on finit toujours par se poser. Normalement.

- ça ne me donne pas de réponse

- Y’a pas d’réponse.

- Pourtant dans ce miroir, on dirait moi.

- C’est parce que je suis de l’autre côté?

- Je me vois en vous.

- Avec trente ans de moins quand même.

- Les actrices font toujours moins.

- C’est bizarre… Braise pense tout haut.

- Quoi ?

- ça ne me dérange pas, vous c’est moi, dans trente ans.

- Curieux c’est vrai, je me vois avant

- Et je me vois après

- Nous n’avons pas de présent.

- Le présent c’est la Scène.

- Nous sommes dans le présent éternel

- Dans l’Appartement, le temps n’a pas cours.

- Je me demande pourquoi je ne suis pas venue avant.

 

15 octobre 2019

Pfff... Pfff... et pis Pffouitt dis-donc !

Expiration molle, rien d'autre à portée, l'inspiration est en voyage mais pas chez moi.

C'est parce que la radio cause trop fort, c'est parce que ma page facebook est trop versatile, je suis passivement dévorée par les posts, cancer, trocs divers, influenceurs, des trucs et des machins dégoulinent comme un glaçage sur le gâteau cancer, les autres aussi en ont, plein, des plus jolis que le mien, des plus lourds, des plus mortels aussi. Ça s'étale pesamment sur moi, sirops insidieux, et ça ne se vend même pas, tout le monde en a en aura n'en aura plus, pas de demande beaucoup d'offres.

Le mien, même le mien je ne veux pas le garder, je ne veux pas le vendre non plus, je prétends m'en débarrasser à l'écolo, sans l'enfouir sous un village de campagne, sans l'envoyer dans les pays lointains, sans le recycler même, je voudrais qu'il explose en plein vol et que ses particules s'auto détruisent en implosant dans une autre dimension, la dimension où on fait disparaître toute chose dans un néant absolu d'un simple coup de baguette magique, où on transforme les porcs en abeilles sans les dénoncer, où les princes sont des crapauds que l'amour embellit. Là, c'est là que je pars en vacances, peut-être j'y trouverais une maisonnette à vendre, au milieu d'un pré éternellement vert et fleuri sous un ciel définitivement bleu et strié de rayons de soleil, mon nom sur la sonnette, moi dans la maison, des visiteurs qui déposent des fleurs... damned ! un cimetière ! 

Donc, je reste chez moi, face à Facebook et je la traite, va-donc eh! Fatche de bouc, face d'enclume, moi ch'te ch'te et toi, t'as rien à dire.

- C'est un peu court jeune femme...

- Jeune femme ? Où une jeune femme ?

- Planquée dans la vieille, à l'abri du temps.

- J'ai d'abord cru au retour de Troudup le Valeureux mais ce n'est pas son langage. Qui est là ? Je ne vois que poussières  opaques en guise de bonhomme.

- Justement Mistinguett, je suis le jeune homme à l'abri du temps dans Troudup.

 

6 novembre 2019

Selon Troudup ou: Les Trois Lois de la psychanalyse

Je n'arrive pas à imaginer Troudup dans son nouveau métier.

- Et pourquoi que ch'rait pas psychanalyste ?

- C'est un peu surprenant quand même. Vous avez arrêté de boire ?

- Heulà ! Surtout pas ! Comment que ch' f'rai sinon ! Je vois que vous ne connaissez rien à la psychanalyse.

- Manifestement pas assez en tout cas.

- J'essplique, d'abord un petit rappel des trois lois de la psychanalyse :

* Un psychanalyste ne peut traumatiser un analysant ni, par son inaction, permettre qu'un analysant soit traumatisé.

* Un psychanalyste doit obéir aux ordres donnés par Freud et Lacan, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi.

* Un psychanalyste doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la Première et/ou la deuxième loi.

Et oussait qu'il est marqué "Un psychanalyste doit pas se souler la gueule ?" Comment que ch'f'rai pour écouter tout c'qu'on m'sort sans rien dire ? Si j'étais pas cuit ou en train de dormir ? Hein ? Comment ?

- Vous les avez trouvé où ces trois lois ?

- Caisse ça peut faire ?

- Ce ne serait pas dans un roman d'Isaac Asimov ?

- Oh! Ce n'est qu'une adaption congrue des lois de la robotique mais ne sont-elles pas idéales à définir la position du psychanalyste ? Vous n'êtes pas si nulle, et de la culture avec ça, j'en suis ébaubi.

- Ce ton... et ce langage ? Qu'est-ce qui vous arrive, une crise ?

- Pas du tout, un peu quand même mais presque pas du tout, le psy émerge quand c'est nécessaire, il prend le pas sur mes autres quand j'ai besoin. Nécessité fait loi n'est-ce-pas ?

- Oh, je vois! vous êtes psy pendant vos crises de dédoublement ?

- Ya d'ça ma poule !

- Pas trop dur à tenir ?

- C'est sûr kifôpa kssa dure trop longtemps. D'ailleurs je dois vous quitter, une séance à venir....

- Ah ! Oui bien sûr, je vous en prie, bon, nous en reparlerons, ça m'intéresse beaucoup.

- C'est ça, reparlerons-en plus tard, atchao La Taulière !

  

28 janvier 2019

Schizo

Bénin se sent chez lui dans l'Appartement, tout le monde l'aime bien.

- Oh pas tout l'monde, le Chir' et moi on a du mal, pourtant, on est faits pour s'entendre. Quand il me voit pas je lui manque, quand il me voit il se réjouit mais je le sens méfiant voire déçu, il préfère le rôle du héros, du Sauveur qui arrache le patient aux griffes du démon.

- Vous croyez je dis, pour entretenir la conversation, Bénin je le trouve un peu fade.

- Vous dites ça aujourd'hui mais quand vous serez au bloc, vous me trouverez séduisant.

- Finalement vous êtes plutôt malin.

- Vaudrait mieux pas, le malin c'est excitant mais avec lui ça finit toujours mal.

- Vous êtes Bénin de naissance ?

- Je suis né comme ça mais...

- Mais quoi ?

- Je suis pas stable, un jour Bénin, un jour Malin, je trompe le monde.

- C'est pour ça que Le Chir'...

- Je le rends parano.

- Je comprends ça, vous n'êtes pas rassurant...

- Eh non ! Hahahaha !!!

9 mars 2016

Brochettes de chiens

Recette du jour, (virgule) : (deux points) les brochettes de chien. (point)

Léon n'en croit pas ses yeux, est-il vraiment en train de lire ce qu'elle (moi) est en train d'écrire ?!

Don't worry Léon, c'est de la fiction, et même plus (ou moins ?), c'est une virtuelle représentation du reflet d'un éclat d'inspiration tombé d'on ne sait où (d'on ne sait tout). Pour ainsi dire une fiction quantique.

- Je demande, dit Léon, qu'un point important soit précisé: 100% de Léons sont contre cet article. (C'est fait mon Léon)

Les beaux jours arrivent, les barbecues trépignent, le braseros brasèrent, c’est le moment de s’inventer un style, c’est le moment de devenir quelqu’un:

Les Brochettes de chiens

Ayez un chien.

Faites un chien si vous n’en avez pas.

Pour faire un chien, lisez la note.*

- Rassemblez tous les ingrédients, enfilez les premiers sur les seconds, jetez les troisièmes, congelez les quatrièmes, s’il y en a encore, c’est de l’abus.

- A ce moment de la recette, vous disposez de plusieurs brochettes de plusieurs chiens.

(Trucs et astuces: Choisissez des chiens d’arrêt)

- A cet instant, je décide de ne pas imposer la meilleure façon de cuire les brochettes, barbecue, braséro, simple feu de bois, etc. chacun fera son choix.

- On peut manger cru.

- On peut laisser pourrir sur le muret de pierre, en prenant soin de faire une photo par jour pour fixer l’évolution de la stupéfaction** de la chair.

 (Trucs et Astuces: faire cette recette avec des poulets, des chats, des gens, des poissons, des oeufs cuits.)

 * Là je dois écrire quelque chose, forcément, à cause de * (étoile). C’est un code, il faut s’y plier (se plier à un code, j’ai déjà du mal à comprendre comment on fait, alors, donner le mode d’emploi de la fabrication d’un chien !)

*(re) Pour faire un chien, rendez vous sur les réseaux sociaux, en cherchant au bon endroit vous trouverez sur un certain site un lien vers une certaine application qui vous mènera à l’adresse d’un certain atelier clandestin.

** Je dois préciser pour les distraits, les obséquieux et les lexicophiles que j’ai écrit stupéfaction et non putréfaction. La putréfaction interviendra plus tard. Passé le moment de sidération métaphysique de la chair sacrifiée, un relâchement horizontal se produit, puis un étirement vertical gonfle le morceau de viande détaché de ses congénères, rappelant à l’esprit affolé voletant sans savoir où se poser, qu’autrefois il était l’âme d’un corps intègre composé d’un seul morceau, alors seulement, alors se produit le célèbre « lâcher prise » (en français dans le texte) qui amène naturellement et conséquemment à la putréfaction.

Je ne sais ce qui a saisi La Taulière, peut-être est-ce l'effet du Déménagement. La Taulière a installé ses Forges, ses Ateliers, ses Bureaux, ses Trucs à Fabriquer dans un autre lieu. Elle dispose à présent d'un Open Space à usage unique (le sien) et cela lui monte possiblement au Neurone.

Neurone 1er, nommons-le, Père de tous les autres.

Quant à la Mère primordiale, il faudra en dire.

 

6 mars 2010

KWA ?

Rachel L.

Je constate que je suis entrée dans cette machine! Je déteste ces techniques modernes que je ne connais pas. Marité de Vos K a monté cette chose et je ne veux pas en être absente mais vraiment quelle idée! Qu'est-on censé faire des textes, des sentiments, des souvenirs qu'on collera ici? Ce n'est pas assez d'un journal, qui disparaît aisément dans un tiroir, dans les flammes. Ne serait-ce pas assez d'exister?

J'y ai mis ma pierre. Peut-être ne viendrai-je ici que pour lire les autres. D'ailleurs, combien sommes-nous dans l'appartement? Je ne l'ai jamais su, je ne m'étais jamais posé la question, c'est peut-être à ça que va répondre ce blog, faire les comptes?

8 mars 2010

Spirit

Marité et Frédéric

Cette nuit j'ai rêvé de Frédéric, jusqu'à ce que je réalise que je ne dormais pas. Il était allongé sur la couverture, à côté de moi, la tête sur l'autre oreiller.
- Qu'est-ce que c'est que ce blog?
- Tu dois bien savoir. 
- Ce n'était pas courant de mon temps.
- De ton temps! On dirait que tu es mort depuis dix ou vingt ans.
- Cinq ans. C'est long.
- Je croyais que tu étais parti.
- J'étais parti... C'est quoi ce blog?
- C'est un médium, un moyen de se parler sans se voir.
- Du spiritisme technomoderniste. Tout à fait pour moi.
- Je ne savais pas que tu étais dans l'appartement.
- Je ne sais jamais exactement où je suis. C'est pas mal chez toi. C'est grand.
- Chez moi c'est toujours assez grand pour tout le monde. Et chez toi? C'est comment aujourd'hui?

Il a ri, il avait l'air de trouver ma question très marrante, il se fichait de moi et de ma tentative de lui extorquer le secret.

Il riait de plus en fort, ça m'a fait peur, sa bouche en grand, avec ses dents, presque je voyais l'intérieur de son crâne.
Je me suis réveillée encore, il n'était plus là.
Bon, c'est un rêve.

Ce matin, sur le bureau, j'ai trouvé des papiers en désordre, des griffonnages, son écriture.
Il n'a pas le code d'accès, ce soir, je ne fermerai pas l'ordinateur, on verra bien.

Et puis, j'ai commandé une webcam.

20 décembre 2011

Absconsités abstruses

- Ça j'peux pas l'endurer. Y en avait, c'est mort, y'en a plus.

- Ce sont des choses qui arrivent.

- Elles passent, je ne sais pas où elles vont.

- Il y en a qui n'arrivent jamais.

Je n'ai pas su qui parlait. D'où ça venait je le sais, ça vient toujours du même endroit, mais qui ?

Plusieurs voix, une était nouée, plutôt furieuse, on aurait pu dire Troudup, mais un Troudup avec de la fermeté. Son ombre peut-être.

Je me suis rendormie, ou je rêvais.

Je me suis endormie où je rêvais.


5 mars 2010

Louka

Louka

Je m'appelle Louise Kowski, on dit Louka, je ne suis plus comédienne, je suis inspecteur de police, mais j'habite toujours ici.

Le blog, c'est un besoin de tout le monde même si c'est la Taulière qui chapeaute cette initiative parce que c'est elle qui a les papiers, son nom sur le bail quoi. Mais on est tous partants, c'est pourquoi je commence aujourd'hui, même si je n'ai pas grand chose à raconter étant donné que je suis sur une enquête assez crade et que je dois trier les infos qui peuvent passer par ici. Mais ça viendra.

J'aurais peut-être dû commencer par dire "bonjour les connectés" mais je ne suis pas une personne polie, alors, salut, à plus.

7 mars 2010

Nocturne

Marité et Rachel L.

Je n'arrivais pas à me rendormir. Dans l'entrée j'ai trouvé Rachel, qui ne dort jamais dans le temps de tout le monde, je me suis assise à côté d'elle.

- Tu as oublié de signer hier.

- Il faut mettre le nom?

- C'est l'espace de tous dans l'appartement, si tu ne mets pas ton nom on ne saura pas qui parle.

- Je m'en fiche.

- Pas les autres, je crois.

- Dans la colonne de gauche j'ai vu mon nom, en jaune clair.

- ça s'appelle un tag, je n'ai pas réussi à créer une nouvelle catégorie, je ne sais pas, d'ailleurs, si c'est la bonne solution.

- Je déteste les listes.

- Je voudrais que chacun ait son espace dédié, que chacun ait son nom.

- ça oui. Mais je ne veux pas mon nom sur une liste.

Rachel Lehmann déteste les listes, elle a ses raisons mais c'est son histoire. A elle de décider d'en parler ou pas. Je savais qu'il y aurait des tiraillements, des contradictions dans l'usage du blog, mais pas si vite, pas pour des choses anodines comme un nom sur une liste, il faut bien des noms.

La simplicité n'est pas là où je crois.

Je me suis rendormie. Ce matin il fait très beau, plus personne dans l'entrée, je fais du café, personne dans la cuisine, dans la pièce où j'écris, personne, je suis seule dans l'appartement plein de monde.

Cet après-midi j'ai rendez-vous avec des femmes que je ne connais pas, qui ont, comme moi, mis leurs noms sur une liste. Je fais partie d'un groupe sur le Net, nous serons onze à partir d'un point commun, la couture japonaise.

Chiffons, couture, inconnues, je m'échappe, mais je suis occupée par les noms sur des listes.

Il faut bien des noms, il faut bien des listes?

7 mars 2010

Moi, ben oui, c'est moi.

Marité

Denise de Lhéry a raison, je dois me présenter, et que mon nom soit sur la liste.

Je suis Marité de Vos K. celle dont le nom est sur le bail, le mail, le téléphone, la boîte aux lettres: j'ai les papiers.

J'ai l'initiative de toutes les initiatives, j'ai voulu ce blog, j'y convie les locataires, les amis, les alliés, les parents, le livreur, le coach sportif, la ménagère, le représentant, les Témoins de Jéhovah, Jéhovah, la tricoteuse, le bricoleur, la couturière, la cuisinière, le plombier, la copine, l'écervelée, la séductrice, la vieille, la jeune fille, les gamins, l'amant, la voisine, les voisins, les épouses et les maris: tous les individus qui composent le groupe "Gens de l'appartement".  Les gens, les animaux, les recettes, les tissus, les couleurs, les projets, les rêves et les insomnies, le bruit et l'odeur.

On dirait que Rachel Lehmann a vu juste à propos de faire les comptes, je veux savoir qui va venir et qui est là.

9 mars 2010

Codes et matricules

Frédéric

C'est étrange, il faut un code pour parler sans se voir?

J'ai d'abord eu une réaction d'humeur, non alors, les codes, les numéros, les droits d'accès, fini pour moi mais je ne suis pas en position de faire le difficile,  alors oui, je vais accepter le progrès pour exister par ici.

Tu devais laisser la machine allumée? Qu'est-ce qui s'est passé, tu as oublié de me laisser l'accès.
Je ne maîtrise pas mes incursions chez Vous, il faut la conjonction de certaines circonstances que pour diverses raisons je ne peux pas t'énumérer.
Le Blog est finalement une bénédiction, mais pour ce que j'en comprends, tous pourront lire ce que je n'écris qu'à toi?

Il y a encore cinq ans, je n'aurais pas supporté cette contrainte,  c'est à ce genre de signes que je sais que je ne suis plus celui d'avant.
Je suis dans un drôle d'état tu sais,difficile à définir, immatériel disent certains, mais mes doigts sur ton clavier tapent des mots, je suis mort et je dis je suis.

Tu es peut-être, Marité, la responsable de cet événement, parce que tu m'as installé dans Bienvenue à la Fabrique.
D'ailleurs, si tu pouvais finir ce manuscrit, ce serait bien, je voudrais savoir si à la fin...

16 mars 2010

La Mère des Fontaines

Joseph

Au dessus de Forcalquier, il y a cette source qu'on appelle depuis longtemps, longtemps, la Mère des Fontaines.
Quand Jean-Yves m'y a conduit autrefois, j'ai été ému parce que je suis un enfant trouvé et que cette mère était là pour tout le monde.

Des gamins venaient aux beaux jours y construire des barrages minuscules pour faire des baignoires géantes. Ils y passaient des  journées à travailler en discutant des meilleures méthodes de construction, de la bonne hauteur, de l'arrondi des pierres .
Ils cassaient la croûte en plein cagnard au milieu des cailloux, ils se trempaient dans l'eau glacée  puis chaude à la fin d'une journée de soleil.
Parce que Forcalquier c'est en Provence, dans les Basses Alpes.


Certains gamins, comme
Jean-François et Gérard, ont continué à venir bâtir leurs châteaux à la Mère des Fontaines, d'autres sont partis avant d'avoir eu le temps de grandir.

La majorité des gosses a oublié la Mère des Fontaines et c'est pourquoi il y a encore aujourd'hui autour de Forcalquier des paradis secrets. 

Il y a la Mère des Fontaines, il y a le jardin de Norbert, il y a mon domaine, où je vis avec Seth, qui n'a pas le droit d'être ici, qui n'a pas de papiers, qui m'a donné un rein, qui me fait vivre moi, qui aies les papiers...


Je comprends les fontaines, les sources, les paradis cachés, la circulation des fluides que les reins purifient.

Je comprends les plantes, les greffes que je leur fais comme on me l'a faite, mais je ne comprends pas le droit des uns à disposer des autres.

Je reste chez moi, avec Seth, dans mon domaine abrité de beaux murs de pierre sèche.


J'espère que Le Blog n'est pas la pomme du pommier du Père des Paradis.

17 mars 2010

Mon nom

Au moment d'écrire, bonjour, je viens sur Le Blog, je suis... je suis... ça n'est pas venu, à l'instant de me présenter, j'ai pensé, je ne sais plus comment je m'appelle.

Je ne suis pas dans un trou de mémoire, je suis Marianne Defair,
j'ai pensé, mais pendant quelques secondes, ce qui m'est venu à l'esprit c'est chérie, maman, Je, madame Defair.

Les enfants disent maman, Jean-Paul dit chérie, quand parfois il m'appelle par mon prénom je crois qu'il est en colère, ces dames de Batbourg me donnent du Madame Defair, le facteur
dit parfois Madame Jean-Paul et les commerçants c'est Bonjour madame.

On ne m'appelle plus par mon prénom depuis le lycée.

Bref, je suis Marianne Defair et ... j'ai oublié la suite.
Ah oui, Le Blog. Je fais partie des Gens de l'Appartement, je viens de Batbourg, je connais Denise de Lhéry, pas du tout Monsieur Troudup, mais bien son chien Léon, c'est un animal sympathique.

Ces jours-ci, j'ai vu de loin la police autour de l'école. C'est fini, j'ai pensé, on n'est plus à l'abri de rien à Batbourg, un crime, c'est déjà incroyable, j'ai pensé, mais six ou sept!

Je suis étonnée de la concentration de papillon que révèle le début de mon intervention mais je n'y changerai rien, je dois être comme ça aussi, j'ai pensé, en relisant.

Je suis venue parler de moi ici parce que je veux qu'on sache, j'ai pensé, que ce que je suis n'est pas un fait nécessaire mais une décision qui m'appartient:

- Je suis Marianne Defair, ménagère. Je suis patiente et organisée, je suis intelligente, il faut le préciser, la ménagère est mal vue en général, surtout quand, comme dans mon cas, c'est un choix de s'occuper des enfants et de la maison, c'est démodé mais c'est ainsi.

C'est tout, j'ai pensé, que dire d'autre? Oui, j'ai pensé, ça suffit pour une présentation.

17 mars 2010

Le jeu de la mort

Télérama pose cette question "La télé fait-elle de nous des bourreaux?" à propos de l'émission de ce soir Le jeu de la mort, où des candidats à un jeu télévisé en tuent d'autres à coups de décharges électriques. Parce qu'ils donnent de mauvaises réponses.

C'est l'application d'une étude sur la soumission à l'autorité.

Je ne crois pas que la télé fasse quoi que ce soit de nous, sinon peut-être des légumes, mais la soumission à l'autorité, oui.
Je vois une autre dimension qu'à l'expérience américaine, fondée sur les travaux de Hannah Arendt sur le nazisme, dans le fait que les crimes soient télévisés, que les candidats-criminels le sachent et que ça ne suffise pas à les arrêter.
Des millions de témoins ne les arrêtent pas.

En 1945 l'excuse la plus répandue au laisser-faire de l'extermination était qu'on ne savait pas, comme si, dans le cas où "On" aurait su, "On" n'aurait pas permis ça.

La preuve est faite par cette émission, le savoir et la certitude que l'acte sera connu n'arrêtent personne.

C'est tout.
Je suis Paulette Dolstein, et tout comme Marianne D. je considère que ce qui est au dessus suffit pour une présentation.

18 mars 2010

Le jeu de la mort 2

Paulette Dolstein

Je suis Paulette Dolstein, 80 ans, psycho-ethno-socio -logue ou -ïaque, etc.

J'ai consacré ma vie à la pratique assidue de la psychiatrie clinique, j'ai commencé comme ortophoniste à Batbourg, et bien que je fasse partie des Gens de l'Appartement,  j'y réside toujours.

Je suis une observatrice discrète, et je serais fort étonnée que vous me rencontriez souvent dans Le Blog, mais le sujet Jeu de la Mort m'arrache à ma réserve.

On peut trouver paradoxalement rassurant qu'après un jeu de la mort hier, il y en ait encore un aujourd'hui, la mort qui continue à jouer, c'est encore de la vie.

J'entends dire que l'homme est faible, qu'il ne sait pas résister à l'autorité des instances extérieures et que nous devons veiller à ne pas nous laisser dominer.

Une expérience mise en œuvre dans le cadre de mes recherches m'amène à voir les choses autrement.

Quand, dans les années 70, j'achetai Batbourg* avec mes associés de Transmen Geneticks, nous étions visionnaires, le village-témoin était un modèle courant pour la vente de maisons de promoteur, pas pour les tests grandeur nature sur panel captif.
J'ai pu vérifier ce qui était à l'époque une intuition.

Monsieur T., sujet lambda, fut gratifié d'un matériel expérimental parfaitement inconnu à l'époque, un ordinateur incorporant une webcam de très bonne qualité impossible à éteindre.
Il était ravi de se voir en permanence dans la partie droite de l'écran géant.
La seconde semaine il fit passer son image dans la partie gauche.
La troisième semaine il commença à s'agacer.
Il atteint le seuil de l'intolérable à la fin de la quatrième semaine.
La cinquième semaine il décida d'évincer le personnage omniprésent, il l'insulta, le frappa, il le blessa avec des lames de rasoir.
La sixième semaine, après un court séjour à l'hôpital de Batbourg, il retrouva le type face à lui, avec ses pansements frais.
Rien à faire, pensa-t-il, il s'incruste, les grands moyens s'imposent.
Je mis fin à l'expérience avant la fin de la semaine sept.

L'être humain est sa propre instance, il crée l'autorité dont il a besoin pour faire le mal quand il en a besoin.
Quand les pulsions sont lâchées,
rien ne l'arrête, ni morale, ni principe, ni même sa propre vie.

: L'homme n'est pas mauvais, il est con, intrinsèquement, ontologiquement, biologiquement con.

* Note de l'auteur: Batbourg III relate cet épisode et pourra être visité quand Le Blog sera tout à fait ouvert.


19 mars 2010

Cohabiter avec La Mort ouh! ouh!

Marité

Pfff... C'est ce qui vient en premier: Pfff...

Je me demande si c'est le sujet qui plombe ou la façon d'en parler ou la façon de  lire, mais Paulette, pfff.
Ah! Voilà: tu es con,  tu dis pfff... tu es con.

C'est un sujet sur lequel on est censé admirer sans toucher la pensée qui se pose dessus, prier à genoux devant les bougies allumées, longues comme des cierges, mais pas de la même couleur pour ne pas avoir l'air soumis, ou con.

La Mort! La Mort ouh! ouh! ouh! Sujet tabou universel, que personne n'y touche.

A dix-sept ans, je vivais aux Emouleuses, je suis partie quelques jours chez la marraine de Cendrillon,  Liliane, une tante intelligente et généreuse.
Elle a ouvert son bureau de
 psychiatre analyste, elle m'a dit, tu prends ce que tu veux, elle est sortie.

Les murs étaient couverts de livres. Quand je dis couvert de livres ce n'est pas un cliché, il y avait dans cette pièce, une grande table, une chaise, un fauteuil près d'un divan étroit, et quatre murs de livres, je n'avais  jamais vu ça.
Un titre s'est détaché des autres: La Mort. Je l'ai pris.
Un vrai livre qui me dirait Tout: mon souffle s'est ralenti, mon estomac s'est crispé, j'ai lu la première phrase:
Personne n'a l'expérience de la mort.
Je l'ai relue, très troublée:
Personne n'a l'expérience de la mort.
J'en avais appris assez, je l'ai remis avec ses pairs.

Personne n'a l'expérience de la mort. Ni toi Paulette.
Quand elle chausse son masque de vieux sage ça m'énerve, elle a 80 ans, mais heureusement
elle n'est pas sage.

Heula ça schnie! Alice a cuit son chou confit, ça sent fort, mais c'est bon d'être dans la tripe.

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Marité de Vos K
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